Le dénominateur communTexte François Archambault et Emmanuelle Jimenez
Idéation, dramaturgie et mise en scène Geoffrey Gaquère
Avec Benoît Dagenais, Muriel Dutil, Maxim Gaudette et Johanne Haberlin
Qui sommes-nous? D’où venons-nous? Où allons-nous? Ces trois questions à la fois simples et complexes, mais définitivement universelles, sont explorées dans cette pièce réunissant divers tableaux qui prennent la forme de réflexions, de témoignages, de poèmes, de chants, de chœurs ou de monologues. Du big bang à l’existence de Dieu, du génome à la sélection naturelle, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, les personnages de ce cabaret métaphysique tentent de percer ce mystère auquel nous participons tous : LA VIE !
Derrière le texte de François Archambault et Emmanuelle Jimenez se cache une rencontre avec quatre savants: un physicien des particules, un généticien, une théologienne et un psychologue. Artistes et scientifiques se sont interrogés sur l’âme humaine et sur notre présence dans l’univers. Le fruit de ces rencontres se retrouve dans Le dénominateur commun, spectacle festif et baroque où, tels des explorateurs, nous creuserons tous ensemble cette matière!
Le Théâtre Debout est de retour à La Licorne pour une troisième saison consécutive, après avoir présenté Amour/Argent en 2013 et Le cellulaire d’un homme mort en 2014. Geoffrey Gaquère, qui signait les mises en scène de ces derniers spectacles, nous revient avec ce texte écrit à quatre mains par François Archambault (Tu te souviendras de moi) et Emmanuelle Jimenez (Rêvez, montagnes!).
Assistance à la mise en scène et régie Stéphanie Capistran-Lalonde
Décor et costumes Julie Vallée-Léger
Éclairages Marie-Aube Saint-Amand Duplessis
Conception sonore Nicolas Basque
Direction de production Caroline Ferland
Direction technique Caroline Turcot
Régulier : 32,25$
30 ans et - : 22,25$
65 ans et + : 27,25$
Tête-à-tête : jeudi 22 janvier
Une production Théâtre Debout
par Sara Thibault
Crédit photo : David Ospina
Jusqu’à la fin du mois de janvier, La Licorne présente Le dénominateur commun, écrit par François Archambault et Emmanuelle Jimenez. La pièce résulte du désir du metteur en scène Geoffrey Gaquère de provoquer une rencontre entre des savants et des auteurs dramatiques. C’est ainsi que le physicien des particules François Arguin, le généticien François-Joseph Lapointe, la théologienne Solange Lefebvre et le psychologue Nicolas Lévesque ont été invités à partager les secrets de leur discipline respective avec Archambault et Jimenez. Tous les tableaux du spectacle proposent une réponse à l’une ou l’autre des questions suivantes : Qui sommes-nous? D’où venons-nous? Où allons-nous?
Le décor très simple colle bien à l’éclectisme des propos abordés tout au long du spectacle. Certains tableaux brillent par leur poésie et leur ingéniosité, notamment ceux portant sur la composition des atomes et sur la sélection naturelle. D’autres, plus narratifs, nous rappellent notre impuissance à répondre à des questions qui nous dépassent. La scène où un père et son fils réfléchissent sur l’origine de l’humain est à la fois drôle et touchante et constitue une des plus belles réussites de la soirée.
Les comédiens sont excellents, autant quand ils jouent les vulgarisateurs scientifiques que lorsqu’ils incarnent des personnages de fiction. Saluons particulièrement la performance de Benoît Dagenais, qui ouvre le spectacle dans le rôle du Créateur, ainsi que la versatilité du jeu de Muriel Dutil.
Malheureusement, Le dénominateur commun souffre d’un problème de rythme. Si certains moments sont très originaux, la plupart des tableaux sont trop longs et répétitifs. En voulant rendre la science accessible à tous, les auteurs ont peut-être trop vulgarisé le contenu des explications scientifiques et se sont perdus dans des évidences.
Même si le contenu scientifique du spectacle est plus constatif qu’explicatif, il n’en reste pas moins que Le dénominateur commun fait ressortir la complexité du monde dans lequel nous vivons. Ne serait-ce que pour l’originalité de la proposition, la plus récente pièce du Théâtre Debout mérite que l’on en fasse l’expérience.