Dans une ambiance de cabaret, des acteurs de la relève et d’expérience présentent de courtes pièces de 10 minutes et moins. C’est le contexte idéal pour découvrir plusieurs genres théâtraux : dans ce banc d’essai, des oeuvres efficaces, tantôt surprenantes, tantôt drôles, souvent créées pour l’événement, mais aussi issues du répertoire. Chaque série de représentations est différente.
ttcXVII spécial noces de bois
La 17e édition de théâtre tout court, spécial NOCES DE BOIS, c'est pendant trois jours seulement, sur les planches de la Grande Licorne, avec 10 nouvelles courtes pièces du 19 au 21 mai 2016!
Le jeton de bronze, d'Alexandre Dubois
Un fiancé pas comme les autres, texte de Pascale Renaud Hébert, Élodie Grenier et Olivia Palacci
Bon baisers de trouville-sur-mer, d'Édith Paquet
Montréal en deux, de Maxime Robin
Les super-autonomes, de Mathieu Quesnel
Les hommes, de François Ruel-Côté
Embûche, de Marie Villeneuve
Conspiracy of hope, de Serge Mandeville
des surprises d'Amélie Dallaire et de Véronick Raymond
Régulier 22 $ Abonné 17 $ Forfait février + mai 30 $
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Une production Groupe Théâtre tout court
Critique de la 17e édition, mai 2016
Comme c’était le cas pour la plus récente édition de Théâtre tout court, on a adoré le rythme du spectacle, la variété de tons et d’ambiances, l’énergie des comédiens ; deux heures qui passent d’une traite devant ces saynètes. Le format court, qu’on voit assez peu dans le théâtre francophone, nous permet de passer d’une émotion à l’autre et d’apprécier tout un panel de comédiens et de plumes. Ceux qui sont amateurs de nouvelles en littérature apprécieront ce format d’art dramatique, où l’intrigue et les répliques préparent la chute finale.
Cette édition - la dernière au théâtre de La Licorne - réunissait neuf saynètes autour du thème des noces de bois, soit cinq ans de mariage. Beaucoup ont pris ce thème au sens littéral, traitant souvent du couple et de la séparation, comme ce membre des A.A. qui fête ses cinq de sobriété, qui sont en fait cinq ans à ressasser sa rupture. Ou ces jeunes enfants qui complotent au chalet pour punir leurs parents qui viennent d’annoncer leur séparation. Ou encore ce couple qui se partage la ville en deux après leur rupture pour ne pas avoir à se recroiser...
Quelques-uns se sont un peu plus éloignés du thème, le prenant au second degré avec des idées un peu plus originales : on pense à cet animateur jeunesse déguisé en Batman, qui fait sa crise des cinq ans dans la même compagnie et se remet en question devant son collègue-Superman. Si le format court de dix minutes par pièce demande d’aller rapidement à l’essentiel, certains ont réussi dans la mise en scène à travailler sur plusieurs niveaux et à créer en ce court laps de temps de beaux tableaux visuels et symboliques.
Ainsi, dans Conspiracy of Hope, qui évoque la séparation du groupe The Police, les comédiens empilent les vinyles les uns par-dessus les autres, comme autant de souvenirs qu’ils évoquent. Les enfants d’Embûche amènent au centre de la scène une grosse glacière qui figure leur histoire familiale et incarnent leurs parents dans un poireau et une carotte. Comme l’annoncent les directeurs artistiques Véronick Raymond et Serge Mandeville au début du spectacle, Théâtre tout court est aussi l’occasion pour les comédiens de s’amuser et de s’essayer - c’est court, alors c’est moins grave si c’est mauvais.
Cette fois, pas de pièces reprises ou de traductions, tous les textes présentés sont des créations d’auteurs d’ici - dont beaucoup montent sur scène pour jouer dans les saynètes de leurs comparses. On peut ainsi apprécier l’excellent jeu d’Elisabeth Chouvalidzé (qui nous avait beaucoup touchés en novembre dernier dans Guérillas, humour et compassion) ou les talents multiples de Mathieu Quesnel, qui écrit, met en scène et monte sur les planches. Bref, pour « faire court », on a de nouveau passé un excellent moment. Et si l'on voyait un peu plus souvent ce format de nouvelles sur scène ?
Critique de la 16e édition, février 2016
Moi et l’autre. Ou l’autre et moi. C’est autour de ce thème que tournent les dix petites scènes présentées dans le cadre de la 16e édition de ce cabaret de Théâtre tout court. Sous la direction artistique de Véronick Raymond et Serge Mandeville, une petite vingtaine de comédiens se succèdent sur scène dans un spectacle rythmé et énergique.
Des noms reviennent sur le programme au fil des pièces, certains étant tantôt comédiens, tantôt auteurs ou metteurs en scène ; on peut ainsi apprécier la multidisciplinarité de quelques-uns aussi bien dans l’écriture que dans l’expression dramatique ou la gestion d’acteurs. Le jeu est parfois inégal selon les saynètes, mais il est fort possible que l’on revoie certaines têtes dans de futures productions professionnelles.
(Presque) sans transition, on passe du rire au malaise, de l’émotion à la nostalgie. On plonge d’abord dans un intérieur de maison de banlieue chez un couple ennuyeux et commérant, avant d’accompagner deux adolescentes ultra-vulgaires en plein magasinage chez Renaissance. On passe ensuite un moment avec deux jeunes écoliers amoureux qui connaissent leur futur, puis on écoute une femme partager sa peine d’amour avec un homme marié.
Le ton est souvent léger, on voyage entre atmosphères et histoires et les deux heures (avec entracte) du spectacle passent très rapidement. Soulignons au passage l’originalité de « Merci pour votre commentaire », texte construit autour de vrais commentaires laissés sur le site du Journal de Montréal, et le beau monologue historico-poético-sportif « Loser », écrit, mis en scène et joué par Papi Maurice Mbwiti.
Un spectacle charmant et facile qui rappelle que le théâtre, parfois, c’est bon aussi quand c’est court.