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Du 20 septembre au 29 octobre 2016, du mardi au jeudi à 19 h, vendredi à 20 h, samedi à 16 h
ArbresTerminus
Surtitres anglais les jeudis 20 et 27 octobre
Texte Mark O'Rowe
Traduction Olivier Choinière
Mise en scène Michel Monty
Avec Martine Francke, Alice Pascual et Mani Soleymanlou

Une nuit de fin du monde. Trois personnages à la croisée des chemins : Une femme dans la quarantaine tente de racheter des erreurs du passé en faisant du bénévolat, une jeune femme s’éprend d’une étrange créature qui l’amènera littéralement au septième ciel, un homme vend son âme au diable en échange d’une faveur.

Portée par trois récits où les destins des personnages se croisent, cette comédie noire illustre, dans un souffle aux couleurs fantastiques, les chemins parfois tortueux que l’humain peut emprunter pour fuir la solitude ! Terminus, c’est une histoire à relais où nous retrouvons l’univers urbain et l’écriture fulgurante de Mark O’Rowe.

Après les succès Howie le Rookie (2002) et Tête première (2005), La Manufacture renoue avec les mots de l’auteur irlandais Mark O’Rowe. Olivier Choinière, qui a traduit ces dernières œuvres, reprend du service avec Terminus. La mise en scène est assurée par Michel Monty qui a dirigé plusieurs spectacles pour la compagnie, dont Gagarin Way, La société des loisirs et Au champ de Mars.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène Judith Saint-Pierre
Costumes Linda Brunelle
Éclairages Guy Simard
Musique Éric Forget
Vidéo Johnny Ranger

Régulier 32,25$
65 ans et + 27,25$
30 ans et – 22,25$

Tête-à-tête : jeudi 29 septembre

Une production La Manufacture


La Grande Licorne
4559, avenue Papineau
Billetterie : 514-523-2246

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Critique

Dans la grande salle de la Licorne, c’est soir de première pour Terminus. L’excitation du public est palpable, il se fait bruyant, vrombissant comme un moteur de camion lourd. Sur la scène, aucun décor. Seulement un rideau noir qui servira d’écran pour les nombreuses projections qui animeront la pièce.

Les acteurs prennent place sur scène chacun leur tour. Ils se croisent parfois, mais ne s’adressent pas la parole ou ne se voient. Pourtant, leurs destins sont tous entremêlés. 

Si le concept de la pièce semble attrayant à première vue, difficile de dire si c’est l’histoire, le texte, ou le jeu des acteurs qui en font un certain échec.


Crédit photo : Suzanne O'Neill

Terminus raconte l’histoire de trois protagonistes dont les destins s’entrecroiseront dans le dédale de Dublin : une jeune femme qui tente de combler sa solitude, sa mère qui fait du bénévolat pour une ligne téléphonique d’aide et un homme, timide chronique, qui a vendu son âme au diable en échange d’une voix si mélodieuse qu’elle l’aiderait – maudits soient les petits caractères des contrats, mêmes ceux de l’enfer – à charmer n’importe quelle femme.

L’auteur de Terminus, Mark O’Rowe, se veut ici choquant, au-delà de ce que nous a habitué, pourtant, les Howie le Rookie et autres Tête première. La violence d’une ville qu’il dépeint, entre réalité et fiction, la vulgarité et l’homophobie perdent leur effet tant ils ne sont là que pour satisfaire cette envie de scandale sans véritable justification. Les descriptions interminables de viols et de meurtre deviennent ainsi plus vulgaires que pertinentes pour le propos.

Cette violence inédite s’entremêle entre une vérité de fond de ruelle, parlant d’une femme qui se fait avorter par un gang lesbien à coup de manche de balai, et un caractère plus fantastique, par la relation sexuelle entre une femme et un démon de vers de terre.  Ce mélange plutôt démesuré s’appuie possiblement sur les racines irlandaises d’O’Rowe, où la religion et le fantastique cohabitent. Il aborde de manière trash la vie et la mort, le paradis, l’enfer, les anges et les démons.

Peut-être trop poétiques et lyriques, les monologues, traduits par Olivier Choinière, parsemés de sacres et de diphtongues, sonnent malheureusement faux. Et les clichés sont omniprésents, jusqu’à l’écœurement. Pourtant débités à la vitesse de l’éclair, les monologues semblent ainsi interminables. 

Seul l’emballage parvient à mettre un peu de baume sur cette œuvre. Les projections, parfois filmées ou animées, sont particulièrement esthétiques. La musique donne le ton, mais se laisse oublier, faisant partie intégrante de l’ambiance. Et l’éclairage est juste, créant un jeu de lumière et donnant vie aux personnages, souvent immobiles, voire inintéressants. Plusieurs critiques irlandaises et anglaises ont encensé cette œuvre ; difficile de savoir si son essence s’est perdue dans la traduction ou dans l’interprétation.

24-09-2016