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Coco
Du 28 août au 19 septembre 2017, du lundi au jeudi 19h, vendredi 20h

Un mois après la mort de leur amie d’enfance, quatre jeunes femmes à l’aube de la trentaine se réunissent dans une maison de campagne. Elles posent sur la table le journal intime de la défunte. À travers les mots de Coco, ces filles aussi franches que différentes plongent dans leurs souvenirs : de la naissance de leur amitié à leur découverte de l’amour, de la sexualité et de la vie.

Coco, c’est une rencontre avec une gang de filles. Une comédie dramatique qui se penche ouvertement sur nos différents rapports à l’amour : de la naïveté à la sexualité précoce, de l’abstinence aux aventures débridées, du romantisme à l’infidélité, des désirs aux désillusions en passant par l’homosexualité, la solitude, l’image corporelle et, surtout, le rêve de la maternité. Au fil des ans, sans trop s’en apercevoir, ces amies ont tissé entre elles la plus solide des relations amoureuses, celle qui survit au-delà de la mort.


Texte Nathalie Doummar
Mise en scène Mathieu Quesnel
Avec Anne-Marie Binette, Kim Despatis, Sarah Laurendeau, Marie-Ève Perron et Sylvie De Morais-Nogueira en alternance avec Nathalie Doummar


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Maude St-Pierre Léonard
Décor et costumes Sylvain Genois  
Éclairages Renaud Pettigrew
Musique Le futur
Accessoires Gabrielle Bossé-Beal

Régulier 32,25$
65 ans et + 27,25$
30 ans et – 22,25$

Une production du Théâtre Osmose en collaboration avec Lez Spread the Word et en codiffusion avec La Manufacture


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Critique

critique publiée en 2016

Bienvenue dans un clan de filles

Ce n’est plus à la mode, à trente ans, de se bousculer, de se brusquer, de se parler dans le casque. On maintient de belles relations saines (z’) et tranquilles, vides des fois, mais tout de même sympathiques dans lesquelles on ne se confronte pas ou peu.» Si Nathalie Doummar décrit ainsi la société actuelle, elle en fait tout le contraire sur scène. Dans sa pièce, la jeune auteure donne vie à cinq filles plus présentes les unes que les autres, qui passent leur temps à se rentrer dedans et à s’invectiver, à douze ans comme à vingt-cinq.


Crédit photo : Éva-Maude TC

Ces amies se retrouvent à la campagne à la suite du décès de l’une d’elles pour lire son journal intime et se remémorer leurs souvenirs d’enfance, d’adolescence, de vie. Si on est plongé dans une délicieuse ambiance de huis clos, on retrouve bien une unité de lieu, mais pas d’unité de temps : les lectures et conversations sont entrecoupées de retours dans le passé, où l’on voyage joyeusement à travers des scènes de vie de cette amitié en quintette sans qu’elles se succèdent forcément de façon chronologique.

Les mots de Doummar ont parfois un côté jeune, notamment dans les personnages un peu stéréotypés. Chacune y va en effet de sa caricature : il y a Maggie la vulgaire qui couche à tout va, Vivianne la cruche qui est un peu trop gentille, Simone la lesbienne introvertie qui joue de la guitare cachée dans ses cheveux, Katia la grano qui ne se lave pas beaucoup. Ce qui n’empêche pas l’humour débordant de chaque réplique et faisant rire le public de bon coeur face à la fraîcheur des personnages qui découvrent l’amour, la sexualité, l’alcool...

De la même façon, on retrouve un côté un peu naïf dans le texte qui veut forcer l’émotion avec [attention spoiler] l’annonce du cancer. Le texte nous prend dans un ascenseur émotionnel continu, entre rires et larmes, et on aurait préféré quelque chose de plus subtil, par exemple, pour la fin, un peu convenue et se voulant émouvante ; une autre note plus originale aurait été bienvenue. Le texte garde pourtant beaucoup de force - comme lorsqu’il crée un malaise diffus en nous faisant écouter les mots d’une enfant, puis adolescente, puis femme, adressés à sa fille imaginaire.

Un jeu fort et féminin


Nathalie Doummar, crédit photo : Éva-Maude TC

Les cinq comédiennes (Anne-Marie Binette, Kim Despatis, Marie Soleil Dion, Sarah Laurendeau et l’auteure Nathalie Doummar dans le rôle-titre), toutes sorties du Conservatoire dans la dernière décennie, nous offrent une très belle performance harmonieuse. Le quintette est magistralement orchestré par Mathieu Quesnel, seul homme dans ce monde de filles. Quesnel aime les filles, il les admire, et ça se sent dans son travail de metteur en scène où il fait ressortir avec force la féminité du texte et du jeu.

Le décor est chargé, plein de bazars, figurant parfaitement l’ambiance de chalet. On entend les filles parler les unes au-dessus des autres, entre le craquement du plancher et les grincements du sofa qu’on déplie pour dormir. On est immédiatement plongé dans le huis clos, bercé dans des éclairages chauds et orangés - dans une atmosphère qui n’est pas sans rappeler celle des Flâneurs célestes, pièce présentée en novembre dernier à la Licorne et où jouait justement Mathieu Quesnel.

Coco en quelques mots, c’est «l’histoire d’un clan de filles», comme l’écrit Nathalie Doummar. On gardera un oeil sur l’auteure, qui signe ici un début vraiment prometteur, supporté par le jeu naturel de ses quatre comparses. La pièce, qui a bénéficié du programme de soutien aux diplômés du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, est la première création du Théâtre Osmose, une compagnie de jeunes femmes dans la vingtaine qui a pour ambition de poser «un regard féminin, jeune et subversif sur les maux de la société». Et c’est réussi : nous aussi, les filles, on les admire.

26-01-2016
 
La Petite Licorne
4559, avenue Papineau
Billetterie : 514-523-2246

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Dates antérieures (entre autres)

Du 25 janvier au 20 février 2016, du lundi au jeudi 19h, vendredi 20h, supplémentaires du 4 au 20 février - La Licorne