Psychédélique MarilouÀ 22 ans, Marilou se cherche. Elle tente, sans grande conviction, de rédiger une thèse de maîtrise sur l’influence du mouvement hippie. Au même moment, son père et sa mère, baby-boomers, vivent une profonde période de remise en question, se demandant à quel moment et à quel prix ils ont sacrifié leurs idéaux? Rien ne va plus dans cette famille « parfaite ». Heureusement, la figure mythique de Timothy Leary, gourou du psychédélisme, viendra animer cette maisonnée comme lui seul en a le secret…
Personne n’est épargné dans cette franche comédie portée par l’esprit festif du psychédélisme! Psychédélique Marilou nous plonge dans un univers délirant où les protagonistes s’agitent en vain pour trouver un sens à leur existence. Fidèle à son habitude, Pierre-Michel Tremblay expose nos travers sans gêne et avec lucidité pour mieux nous faire réfléchir au véritable sens de la réalisation de soi et de la liberté.
Après les succès Coma Unplugged et Au champ de Mars, La Manufacture porte à la scène ce nouveau texte de Pierre-Michel Tremblay, écrit dans le cadre de sa résidence d’auteur. Philippe Lambert s’attaque à la mise en scène de cette pièce après avoir entre autres dirigé les très remarquées Midsummer, Napoléon Voyage et Baby-Sitter.
Texte Pierre-Michel Tremblay
Mise en scène Philippe Lambert
Avec Jacques Girard, Bruno Marcil, Alice Moreault et Isabelle Vincent
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène Marie-Hélène Dufort
Décor Geneviève Lizotte
Costume Elen Ewing
Lumières André Rioux
Musique en direct Le futur
Accessoires Claire Renaud
Du mardi au jeudi 19h, vendredi 20h, samedi 16h
Tête-à-tête : jeudi 28 septembre
Régulier 32,25$
65 ans et + 27,25$
30 ans et – 22,25$
Une production La Manufacture
Marilou a 22 ans. Depuis un an, elle cherche le sujet de son mémoire d’anthropologie. Elle veut parler du mouvement hippie des années 70, mais peine à trouver un angle. Son père, homme politique désabusé, veut ouvrir sa propre boutique de vélo de luxe. Sa mère, quant à elle, est replongée dans ses regrets de sa carrière d’actrice manquée. Marilou s’interroge et elle n’est pas la seule : tout son entourage se remet en question. Timothy Leary, en narrateur omniprésent, saura les guider à travers cette transformation.
Crédit photos : Suzane O'Neill
Pierre-Michel Tremblay a écrit un texte qui saura rejoindre plus qu’une seule génération en traitant d’un sujet intemporel et universel, soit la quête de sens. Et il le fait magnifiquement. Dans Psychédélique Marilou, il présente une œuvre chargée, si bien qu’il faudrait revoir la pièce plusieurs fois pour en absorber tous les détails. Que ce soit au sujet du mouvement hippie, de Timothy Leary, de la ville de San Francisco ou de la nature humaine, Psychédélique Marilou est une mine d’informations.
L’auteur se penche sur de nombreuses questions, comme la transformation des hippies devenus yuppies, passant de la gauche à la droite avec l’âge, l’importance des études universitaires, la dévaluation du métier d’infirmière, l’usage récréatif des drogues comme le LSD ou encore la relation de pouvoir entre professeur et étudiante. Ainsi, pour une comédie, Psychédélique Marilou nous pousse à réfléchir.
Dans le rôle-titre, Alice Moreault présente une millénariale multidimensionnelle. Son interprétation est toute en nuances. Ses parents, interprétés par Jacques Girard et Isabelle Vincent, apportent beaucoup d’humour à la pièce. Bruno Marcil, quant à lui, porte plusieurs chapeaux : il interprète à la fois Timothy Leary, le professeur de Marilou, un acteur interviewé, ou encore un guide de visite à Alcatraz. Dans le rôle de Timothy, il s’adresse au public et révèle les pensées des autres personnages.
Le travail d’Elen Ewing aux costumes est impressionnant. Tout au long de la représentation, on peut aisément compter de trois à quatre changements de costume par personnage. Que ce soit pour illustrer un changement dans le temps, de lieu ou de personnage dans le cas de Bruno Marcil.
Le Futur, le duo de musicien qui a composé la musique pour Psychédélique Marilou, est présent sur scène. Batterie côté jardin, guitare et claviers côté cour. Leur musique apporte beaucoup d’ambiance et d’énergie à la pièce. L’éclairage d’André Rioux est généralement discret, à l’exception de quelques moments psychédéliques où les spirales et autres lumières festives sont de la partie.
La scénographie de Geneviève Lizotte s’avère très rétro. L’accent a été mis sur le velours et la palette de couleurs est composée d’oranges, de rouges et de mauves. Les éléments du décor sont simples et épurés ; les changements de lieux sont plutôt illustrés par les nombreux changements de costumes. De ce côté, la mise en scène de Philippe Lambert est naturelle et utilise bien les rares éléments de décor.
Psychédélique Marilou n’est peut-être pas transcendante, ne donne pas d’hallucinations ou d’illuminations, mais elle porte à la réflexion. C’est une œuvre qui ne se laisse pas oublier, et qui sème une graine dans nos pensées qui saura fleurir.
