Elle enseigne l’histoire de l’art à Montréal et passe ses étés à la campagne dans le Sud de la France, où elle retrouve, année après année, ses amis et son amour de vacances. C’est une femme rationnelle et pragmatique, libre et assumée. Intransigeante, elle aime débattre, questionner l’ordre établi et se rendre utile en paroles et en actes, sans rendre de comptes à personne. Jusqu’à ce que la vie vienne ébranler son corps et, par le fait même, ses convictions les plus profondes.
Porté par Guylaine Tremblay, ce poignant solo propose une incursion dans la vie d’une femme qui nous livre sa vision du monde, de l’amour, de la solitude. L’auteur explore les raisons pour lesquelles, au cours d’une existence, notre façon de voir les choses, notre corps ou notre esprit, peuvent se transformer au gré des épreuves. Que faire lorsque tout ce qu’il nous reste est la mémoire?
Deuxième texte de Steve Gagnon produit par La Manufacture après En dessous de vos corps je trouverai ce qui est immense et qui ne s’arrête pas, Les étés souterrains révèle la même poésie vibrante et accessible de l’auteur. À La Licorne, il a aussi présenté ses pièces Ventre (2012), et Os : la montagne blanche – récipiendaire du prix Marcel Dubé en 2018. Édith Patenaude, qui a notamment orchestré L’absence de guerre à La Licorne (2014) et Corps célestes au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (2020), signe la mise en scène
Texte Steve Gagnon
Mise en scène Édith Patenaude
Avec Guylaine Tremblay
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène Adèle Saint-Amant
Décor Patrice Charbonneau-Brunelle
Costumes Estelle Charron
Éclairages Erwann Bernard
Musique Mykalle Bielinski
Tête-à-tête date à confirmer
DÉCEMBRE 2020 : Les billets ne sont pas en vente pour le moment. Ils le seront dès que le gouvernement annoncera la réouverture des salles de spectacle.
Tarifs
Régulier : 37,75$, abonnement 2 pièces ou plus : 30$ par spectacle
65 ans et + : 31,75$, abonnement 2 pièces ou plus : 27$ par spectacle
30 ans et - : 27,75$, abonnement 2 pièces ou plus : 24$ par spectacle
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Une production Théâtre de La Manufacture
Écrite avant l’incroyable année que nous venons de vivre, la nouvelle pièce de Steve Gagnon, Les étés souterrains, ne pouvait pourtant entrer davantage en résonance avec les émotions qui nous traversent tous et toutes depuis des mois. Une preuve de plus, s’il en fallait une, que le théâtre nous parle de nous comme s’il nous connaissait mieux que personne. De la scène, la pièce va droit au cœur.
Les étés souterrains sont ceux d’une professeure de littérature, bien dans sa tête et dans son corps, éprise de liberté et en contrôle de sa vie, qui retourne chaque année dans sa maison en Provence, auprès de ses amis et de son amant français, avec lesquels elle prend plaisir à débattre, à critiquer et à philosopher. La femme, forte en gueule, parle et parle et parle sans cesse, mais c’est dans certains silences nichés au creux des mots que sa vulnérabilité fait lentement surface.
Guidée par la metteure en scène Édith Patenaude dans cet émouvant monologue de plus d’une heure trente, Guylaine Tremblay montre à nouveau toute l’étendue de son talent. Sa sensibilité à fleur de peau se dévoile peu à peu dans les gestes puis dans les mots de cette femme, dont on découvre qu’une maladie gruge progressivement le contrôle qu’elle a sur sa vie et son corps, la condamnant à perdre sa chère indépendance. D’une présence scénique remarquable, Guylaine Tremblay porte le texte que Steve Gagnon a écrit pour elle, avec une sincérité qui émeut et une franchise qui fait également rire à plus d’une occasion. La femme qu’elle incarne nous invite généreusement dans son cercle d’amis puis dans ses confidences.
Guidée par la metteure en scène Édith Patenaude dans cet émouvant monologue de plus d’une heure trente, Guylaine Tremblay montre à nouveau toute l’étendue de son talent.
Car sur un mur, des projections en gros plans du visage de la femme nous ouvrent son cœur. L’actrice chouchou du Québec perce d’ailleurs l’écran dans ces instants où elle nous regarde dans les yeux. L’élocution de la femme, de plus en plus ralentie par la maladie, s’alourdit et s’apaise, faisant entendre tout le poids des mots alors qu’elle confie ses doutes et ses regrets à la caméra. La metteure en scène intercale aussi des séquences silencieuses peut-être même plus parlantes que les confidences tant ils tranchent avec le tourbillon de parole de l’enseignante. Dans ces moments que l’on imagine terrifiants, le corps de la femme se raidit et échappe à son contrôle. Puis la pièce nous replonge brusquement dans les souvenirs heureux en Provence, des souvenirs inondés de soleil et d’amitié. La cohabitation de ces différentes temporalités fait ressentir la nature précieuse du temps passé ensemble, parfois à ne rien faire d’autre que parler; un constat qui résonne durement cette année et qui fait rêver au retour des douces soirées d’été entre amis.
Malgré la sensibilité du sujet, soit la solitude et la maladie qui guettent cette femme, Les étés souterrains se révèle une pièce lumineuse, notamment grâce à l’interprétation touchante de Guylaine Tremblay. Ce deuxième texte de Steve Gagnon produit par La Manufacture déborde d’amour pour la résilience et la force de l’être humain, et il nous fait le plus grand bien.