Quatre amis dans la trentaine voient leurs emplois menacés pour cause de coupures administratives dans la compagnie où ils travaillent. Ils se mobilisent et se battent pour conserver leur travail, jusqu’à ce qu’ils repensent à une brillante idée d’affaires – pour le moins inusitée – qu’ils avaient eue quelques années auparavant. Et s’ils se lançaient ?
Fairfly est une comédie sur l’émergence des startups et la culture entrepreneuriale. Est-ce que démarrer sa propre entreprise permet réellement d’être maître de son destin ? Est-ce que amitié et affaires vont de pair ? Cette pièce questionne les motivations qui poussent à lancer sa compagnie et expose avec beaucoup d’humour le décalage entre le rêve initial d’un projet d’affaires et la réalité.
Le dramaturge catalan Joan Yago Garcia créait cette pièce avec sa compagnie La Calòrica en 2017 à Barcelone. Après avoir fait l’objet d’une lecture publique en 2019 à La Dizaine de La Manufacture, dans une traduction de Elisabet Ràfols et de Maryse Warda, Fairfly est maintenant présentée dans sa version finale. La Manufacture réunit les interprètes Mikhaïl Ahooja, Sonia Cordeau, Simon Lacroix et Raphaëlle Lalande (Projet bocal) autour de cette pièce, sous la direction du metteur en scène Ricard Soler Mallol.
Texte Joan Yago García
Idée originale La Calòrica
Traduction Elisabet Ràfols et Maryse Warda
Mise en scène Ricard Soler Mallol
Avec Mikhaïl Ahooja, Sonia Cordeau, Simon Lacroix et Raphaëlle Lalande
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène et musique Ariane Lamarre
Décor et costumes Romain Fabre
Éclairages Catherine Fournier Poirier
Tête-à-tête jeudi 25 février 2021 19h
Durée -
Les places sont limitées à approximativement 50 sièges par représentation.
Tarifs
Régulier : 37,75$, abonnement 2 pièces ou plus : 30$ par spectacle
65 ans et + : 31,75$, abonnement 2 pièces ou plus : 27$ par spectacle
30 ans et - : 27,75$, abonnement 2 pièces ou plus : 24$ par spectacle
Captation vidéo de Fairfly : 20$
Toutes les représentations supplémentaires peuvent être sélectionnées pour créer votre abonnement. Toutefois, c’est le tarif régulier de 37,75$ qui s’applique
Des frais s'appliquent pour l'achat en ligne au prix à la carte
Le prix de votre billet comprend les taxes, les frais de billetterie et il inclut un montant de 50 sous qui viendra appuyer notre travail de développement dramaturgique
FAIRFLY POUR EMPORTER
Pour permettre au plus grand nombre de voir la pièce Fairfly, La Manufacture en collaboration avec Pixcom, réalisera une captation vidéo de la pièce qu’il sera possible de visionner dans le confort de votre foyer ! Ainsi, malgré les places limitées en salle et dans l’éventualité que des spectateur.trice.s ne puissent être des nôtres en personne, celles et ceux qui le désirent pourront découvrir cette création !
COMMENT ÇA FONCTIONNE ?
Notez que pour assister au spectacle en différé, disponible pour visionnement du 10 novembre au 12 décembre, vous devez sélectionner la représentation du 12 décembre que notre système vous proposera par défaut.
Une production La Manufacture
Accessible en webdiffusion jusqu'au 12 décembre prochain, la nouvelle production de La Manufacture Fairfly réunit le trio de comédiens derrière Le Projet Bocal (Perplex(e), Oh Lord) accompagné de Mikhaïl Ahooja. Traduit du catalan par Elisabet Ràfols et adapté pour le Québec par Maryse Warda, le texte du dramaturge Joan Yago Garcia témoigne de la réalité des startups, un concept de petites entreprises novatrices. Livrée sans temps mort avec une pointe d’ironie, cette pièce met en lumière les impacts que l’entrepreneuriat peut avoir sur l’amour et l’amitié partagés entre quatre individus aux caractères assez distincts.
Enregistrée au début novembre sous la direction de Julien Hurteau, cette pièce mise en scène par Ricard Soler Mallol constitue la première captation vidéo offerte par La Licorne. En raison de plans plus rapprochés à certains moments, il faut reconnaître que le public perd un peu l’aspect théâtral du spectacle au profit d’un visuel plus cinématographique. Agrémenté de l’écho résonnant constamment dans une salle vide et du travail de Catherine Fournier-Poirier à l’éclairage, le jeu énergique du quatuor d’interprètes contribue à raviver la théâtralité de la représentation. Quant au choix des costumes et du décor, il importe de souligner la simplicité et la subtilité avec lesquelles Romain Fabre réussit à nourrir l’interprétation des comédiens sans pour autant leur enlever de la prestance. Tous vêtus de vêtements qui situent l’action dans l’époque actuelle, ces derniers offrent des personnages nuancés aux multiples qualités et défauts à travers lesquels chaque spectateur peut se reconnaître et en rire.
Mêlant humour pince-sans-rire à un portrait réaliste du défi que peut représenter le choix de se partir en affaires avec ses amis, cette pièce catalane trouve résonance au Québec grâce au talent et à la complicité d’interprètes qui mettent leur véritable amitié au service de la mise en scène dynamique de Ricard Soler Mallol.
Sur scène du début à la fin, la troupe, étant composée de véritables amis, brille par sa complicité. Le lien d’amitié qui les unit est si palpable que, lorsque cette relation commence à souffrir de la tension, l’auditoire ne peut qu’éprouver de l’empathie pour ces quatre personnages. Parmi les performances les plus marquantes, celle de Simon Lacroix est à féliciter. Empreint d’une intensité propre au jeu théâtral, il incarne l’intellectuel émotif du groupe auquel il est facile de s’attacher. Plus pragmatique, le personnage de Philippe incarné avec justesse par Mikhaïl Ahooja permet la construction de dialogues conflictuels riches en émotions entre les deux hommes. En plein contrôle de leurs moyens, ceux-ci donnent à voir une performance dont la vérité ne semble pas permettre de trancher en faveur de l’un ou l’autre des protagonistes. Impuissant, le public assiste à ce qui paraît être une réelle destruction d’une amitié de longue date. À eux s’ajoutent les comédiennes Sonia Cordeau et Raphaëlle Lalande qui, de pair avec leurs collègues masculins, permettent à l’auditoire d’apprécier des personnages complexes d’une poignante sensibilité.
Parfaitement conscient de la réelle amitié qui unit sa distribution, Ricard Soler Mallol paraît en avoir tiré le meilleur parti dans sa mise en scène. Ponctuant la représentation de quelques pas de danse ayant pour but de faire avancer le temps à une vitesse fulgurante, le metteur en scène permet le partage de brefs instants où le plaisir communicatif allège la tension de l’action principale. Avec l’ajout de ces quelques séquences plus musicales, la réalité fictive est mise en suspend de belle façon alors que cela rappelle réellement l’effet d’échappatoire que la danse peut avoir dans un contexte de célébration. Malgré la distance obligée entre les interprètes, le contexte actuel ne se remarque réellement qu’au moment où l’emploi de masques devient nécessaire pour respecter les mesures imposées. Considérant que la pièce s’inscrit dans la réalité québécoise actuelle, cela se marie plutôt bien avec la fiction, bien qu'il aurait été apprécié de pouvoir s’évader complètement du présent quotidien durant toute la représentation.
En présentant Fairfly, La Manufacture peut être fière d’avoir permis la création d’une version québécoise du projet originalement conçu pour la scène par La Calòrica. Mêlant humour pince-sans-rire à un portrait réaliste du défi que peut représenter le choix de se partir en affaires avec ses amis, cette pièce catalane trouve résonance au Québec grâce au talent et à la complicité d’interprètes qui mettent leur véritable amitié au service de la mise en scène dynamique de Ricard Soler Mallol. Donnant une belle première impression d’une œuvre étrangère, ce divertissement offert dans un rythme effréné semble tout indiqué pour tous les spectateurs curieux qui ont déjà rêvé de « changer le monde ».