Du 17 au 28 novembre 2004

Âge minimum - 14 ans

Une armée de soldats-fourchettes, plantés dans des baguettes de pain et chargés de bombes-tomates, s'apprêtent à marcher sur le Père Ubu. Cet ambitieux personnage ne s'emparera pas du trône si facilement. Entre l'assassinat du roi Vanceslas, les trahisons du capitaine Bordure et les élans de vengeance du prince Bougrelas, c'est tout le sort de la Pologne qui se joue sur la table!

Le Théâtre de la Pire Espèce nous offre ici un théâtre d'objets au rythme absolument effrené ; un spectacle déluré qui nous raconte les complots d'une bouteille, l'amour d'une lavette pour un marteau et les grands espoirs d'une petite théière! Jouée en grande complicité avec le public et multipliant les références cinématographiques, cette réjouissante adaptation d'Ubu roi a maintes fois été saluée au Québec, en Europe et au Mexique.

Durée de 65 minutes
Assistance maximale 150 spectateurs

Adapt. et mise en scène
Olivier Ducas
Francis Monty

Interprétation
Olivier Ducas
Mathieu Gosselin

Conception des éclairages
Jonas Bouchard

Une création du Théâtre de la Pire Espèce

Ubu sur la table
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
jjjjjjjj       17
10h 18 10h 19
10h ou 15h
19h30 20   21  
19h30 19h30 13h 13h      
22
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10h 23
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  24
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10h 25
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10h 26
10h ou 15h 
19h30 27
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  28
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13h   13h 13h   15h 15h

 

 

par David Lefebvre

Merdre!

J'ai une confidence à vous faire: c'est la troisième fois que je vois ce spectacle. Oui, trois fois. La première lors d'une représentation à la Petite Licorne, il y a quelques années déjà, puis cet été au Bar Jean-Baptiste sur la rue Mont-Royal. Mais cette adaptation loufoque et absurde d'un texte déjà humoristique (avec son fameux début : Merdre!) d'Alfred Jarry, est un petit plaisir qu'il faut s'offrir.

Le Père Ubu (une bouteille remplie d'un liquide rose), officier de confiance du roi Venceslas de Pologne (un dessus de cafetière italienne), se fait manipuler (ou comme elle le dit, (é)branlé) par Mère Ubu (une lavette à vaisselle) pour qu'il tue le roi et installe son énorme postérieur à la place. Il accepte finalement, et demande l'aide du Capitaine Bordure (interprété par un marteau) de l'aider dans sa tâche. Il accepte. Seul en réchappe le jeune Boudrelas (un petit pot à lait) qui s'échappe dans les bois. Rencontrant un fantôme d'ancêtre (une bouilloire), il jure vengeance et prépare la reprise du trône. Pendant ce temps, la Mère Ubu trompe son mari avec le Capitaine et dépense tout l'argent du royaume. Ubu doit en trouver pour qu'il ne meure pas de faim. Les nobles (des cuillers) sont décervelés, et une guerre culinaire à coup de baguette de pain, de raisins et de fourchettes s'ensuit.

C'est fou et admirable ce qu'on peut faire avec de l'imagination, quelques artefacts, des spots et un peu de musique. Par le talent des deux manipulateurs, qui jouent pour beaucoup dans le succès de cette "pièce", on suit les aventures d'instruments du quotidien avec intérêt. Le texte (original) a été coupé aux bons endroits, on ne dénote que très peu de temps mort et on voit qu'Olivier Ducas et Mathieu Gosselin s'amusent encore follement, malgré plus de 300 représentations dans le corps à travers le monde (même si quelques équipes s'étaient formées pour répondre à la demande, dont faisait partie l'excellent Marc Mauduit), et ce en français, en espagnol et en langage des sourds. C'est drôle, grotesque, impertinent (avec les flatulences du Père Ubu) et absurde à souhait.

Après avoir fait rire le public adulte, on s'attaque aux adolescents. Et je suis persuadé que ce sera toute une réussite. Tout y est pour leur plaire. Et comme le texte change un peu chaque soir, ils ne se censurent pas. Quelques sacres ici et là, quelques mouvements plutôt osés, et hop on s'amuse ferme. Les deux comédiens jouent avec le public et le public se marre. Pas de grandes questions à se poser, on regarde et on rit. Quoi de mieux pour décrocher?

Ubu sur la table, à déguster pendant que c'est chaud...