Du 14 février au 2 mars 2008
Supplémentaire 8 mars 15h

Garde-robe (3 à 7 ans)

Texte et mise en scène de Joël da Silva
Avec Francis Colpron, Marie-Hélène da Silva

Un jour de lessive et de printemps, Pauline étend son drap sur la corde à linge. Le vent s'y engouffre et Pauline le capture. Elle s'enferme alors avec lui dans le secret de sa garde-robe. Jouant de la flûte et du violon, ils réinventent ensemble les quatre saisons avec un petit manteau de printemps, une jupe d'été qui frémit, un manteau de peur taillé dans l'ombre de l'automne et encore un habit de neige, une combine, une capine... D'un souffle, le vent fait tourner les pages d'un roman d'amour et provoque une grosse tempête. Se déploie alors la saison de l'enfance...

Direction artistique Marie-Hélène da Silva
Décor et costumes Patrick Martel
Direction musicale Francis Colpron
Éclairages Mathieu Ferdais

Une création du Moulin à Musique et des Boréades de Montréal

ACTIVITÉS D'ANIMATION THÉÂTRALE
Rencontrez les artistes du spectacle après la représentation.
Le 17 février 2008 à 16h. Gratuit.
Participez au parcours du spectateur.
Le 23 février 2008 à 14h30.

Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

 

par David Lefebvre

Pauline, femme dont personne ne connaît véritablement le nom, réussit à capturer le vent qui souffle dans un de ses draps de coton. Elle s'enferme avec lui dans sa garde-robe. Il joue de la flûte, elle joue du violon, et ensemble, avec l'aide des vêtements qui les entourent, recréent les quatre saisons.

Écrit et mis en scène par le prolifique Joël Da Silva, Garde-robe est un spectacle concept qui amène l'enfant à la découverte de la musicalité des sons. Musicalement poétique, on emploie les mélodies pour faire ressentir des émotions (la joie, la peur, le bien-être, l'amour...), et on utilise la voix comme instrument, en chantant ou en répétant, avec un rythme particulier, des mots ou des phrases. La musique est omniprésente, souvent d'inspiration baroque, et l'apport de l'excellent musicien et acteur Francis Colpron (fondateur de l'ensemble Les Boréades de Montréal et première flûte du Trinity Consort de Portland) ainsi que de Marie-Hélène Da Silva (une habituée des spectacles musicaux et jeune public) est indéniable. La pièce a aussi un côté très symbolique, ou encore métaphorique, avec ces quatre saisons qui peuvent représenter nos vies, témoignages de notre passé, de nos souvenirs. Avec tout le bazar qui traîne dans nos placards, il faut l’avouer, on peut facilement retracer les sentiers d'une existence. L'utilisation de plusieurs vêtements, spécialement de manteaux suspendus à des cordes, est ingénieuse. Lors de la scène de l'automne, les imperméables se transforment en marionnettes, avec têtes et bras, qui font bien rigoler les petits. On veut, ici, transmettre aux enfants l'amour de la musique et du rythme, la curiosité de l'oreille, en mettant en valeur un ensemble d'instruments et de sonorités : des flûtes à bec, de la flûte traversière, des ocarinas, du violon, des percussions...

La trame narrative de Garde-robe est plutôt mince, sans véritable intrigue, et ce, à dessein, pour permettre la candeur, la naïveté, et pour mettre en premier plan le son, l'acteur principal du spectacle. Malheureusement, elle est si simple, si innocente, que petits et grands décrochent facilement, provoquant les discussions dans la salle. Mis à part quelques surprises, dont l'utilisation d'une toile blanche élastique ou d'une chanson bien connue de Pierre Lalonde lors de la scène de l'été, le rythme, plutôt doucereux, n'aide pas vraiment à attiser la curiosité ou à garder l'attention du spectateur. Il faut mentionner le joli travail de Patrick Martel au décor pratique et aux costumes, et de Mathieu Ferdais aux éclairages, qui a su utiliser la pénombre pour rappeler l'endroit supposément exigu et de nombreuses couleurs pour les différentes saisons.

Garde-robe est une brise douce et mélodieuse, qui, parfois, mériterait que le vent prisonnier se déchaîne un peu plus...

16-02-2008