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Du 24 octobre au 4 novembre 2007

Léon le nul

Texte de Francis Monty
Mise en scène de Gill Champagne
Avec Martin Dion

Léon, dit le nul, est un gamin plus petit que les autres. Chaque matin, la route qui le mène à l'école tend ses pièges et Léon doit subir les railleries de ses camarades. Mais, en cachette, Léon mange des clous et des boulons... C'est qu'il a résolu de devenir un train, un train en fer, un train ultra-rapide. Il pourra alors échapper à ses poursuivants. Pour l'instant, la seule chose qui lui permette de courir plus vite qu'eux, c'est sa peur. Il doit absolument grandir le plus vite possible. S'il réussit à devenir un train, il sera peut-être comme son frère qui, lui, semble parfait, invincible...

Léon le nul nous entraîne dans l'univers des peurs enfouies d'une enfance pas toujours heureuse, mais affirme aussi la puissance du rêve et nous rappelle que l'imaginaire est un refuge. Un théâtre inventif et rempli d'émotion, une oeuvre sensible qui nous ramène à notre vulnérabilité.

Assistance mise en scène, éclairages et régie :Jean Paquette
Décor et costumes : Louis Hudon

Une création du Théâtre Bouches Décousues, du Théâtre de la Pire Espèce et du Théâtre d'Aujourd'hui

Première création en 2005

Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie :
514-288-7211

 

 

par Geneviève Germain

Léon est petit et il ne peut l’oublier, ses camarades prenant bien à cœur de le lui rappeler chaque jour à coups de moqueries. Incapable de se défendre, il court pour échapper aux mesquineries des autres et se réfugie bien souvent à la gare où il peut crier aussi fort que les sifflets des trains. Il rêve d’ailleurs de pouvoir grandir plus vite pour se métamorphoser en train, un vrai train de fer qui saurait filer encore plus rapidement. Il prend son projet en main en avalant clous et boulons pour accélérer le processus, en vain. Léon se sent nul, mais il se forge peu à peu une carapace intérieure.

Fort d’un imaginaire bouillonnant, Léon raconte ses aventures au travers de la perception qu’il se fait du monde qui l’entoure. Jamais à court d’idées et d’habiles parallèles, ce personnage séduit immédiatement. Au travers de son récit, on découvre un grand frère qu’il idéalise en le croyant immuable, qui se rend à l’école tantôt en limousine et puis en montgolfière, tant ses ventes de barres de chocolat sont lucratives. Jaloux de cette apparente force, Léon entreprend de la lui voler en taillant un carré du côté gauche de sa poitrine. Il y trouve à sa grande surprise un petit homme recroquevillé en pleurs, lui laissant comprendre que son frère a peur, lui aussi, mais qu’il le cache sous son extérieur confiant.

Martin Dion, l’interprète de Léon, fait preuve d’une belle candeur et maîtrise parfaitement le texte de Francis Monty. Dans la mise en scène de Gill Champagne, chaque mot, chaque geste, chaque intonation est habilement mis à profit et sert à rehausser le récit, captant ainsi l’attention du spectateur à tout instant. Il faut dire que rien ne semble avoir été laissé au hasard, en commençant par les décors de Louis Hudon qui se résument en une table sur laquelle évolue Léon. Cette table dispose toutefois d’un train électrique et de multiples objets trouvant leur place dans le déroulement de l’histoire.

Léon le nul, une co-création du théâtre Bouches décousues, de La Pire Espèce et du Théâtre d’Aujourd’hui est sans contredit une belle réussite qui saura charmer les plus jeunes et certainement, aussi, les moins jeunes qui y assisteront.

29-10-2007