Du 9 au 27 janvier 2008
Tsuru (8 à 12 ans)
Texte et mise en scène de Anne-Marie Théroux
Avec : Patricia Bergeron, Robert Drouin, Marie-Claude Labrecque et Yves Simard
C'est la fête des Lanternes, et Ogi raconte à sa fille Yukiko l'histoire de son ami d'enfance, Nao. Chaque jour, ils se retrouvaient au bord de la rivière pour jouer aux samouraïs et combattre le terrible dragon d'eau... Un jour, trouvant son ami malade et alité, Ogi dépose un cadeau à son chevet : un oeuf géant duquel un oisillon éclot bientôt. La grue Tsuru devient ainsi la protégée de Nao. Dès lors, le destin de l'enfant et celui de l'oiseau se trouvent liés, jusqu'à la fin de l'été, jusqu'aux premières migrations des grues sauvages, et même au-delà...
Visuellement très soignée, cette somptueuse fable sur l'amitié illustre le pouvoir qu'ont les humains de garder vivants les êtres chers par l'imagination et la mémoire. En 2001, Tsuru remportait le Masque de la production Jeunes publics de l'Académie québécoise du théâtre ainsi que le Prix de théâtre jeunes publics du Conseil des Arts du Canada.
Assistance à la mise en scène, conception des éclairages et régie : Sylvain Letendre
Conception et réalisation des marionnettes : Marie-Pierre Simard
Décor : Anick La Bissonnière
Musique originale : Stephen Poulin
Ambiance sonore : Ned Bouhalassa
Costumes : Christiane Chartier
ACTIVITÉS D'ANIMATION THÉÂTRALE
Rencontrez les artistes du spectacle après la représentation.
Le 13 janvier 2008 à 16 h. Gratuit.
Participez au parcours du spectateur.
Le 19 janvier 2008 à 14 h 30.
Une création du Théâtre En l'Air et de Carbone 14
Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211
par David Lefebvre
Jolie fable sur l'imagination et la force de l'amitié pure et dure, Tsuru, de Anne-Marie Théroux, récipiendaire en 2001 du Masque de la production Jeune public, aborde les thèmes du jeu, de l'attachement, mais, surtout, de la maladie et de la mort d'un être cher, de son âme et de sa mémoire qui vit dans les coeurs.
Ogi raconte à sa fille, alors qu'elle s'exerce et perd patience sur une feuille de papier pour créer une grue en origami, l'histoire de son ami d'enfance, Nao, qui a su s'envoler avec les grands oiseaux blancs après un été mouvementé. Chaque jour, les deux garçons se retrouvaient dans les hautes herbes pour incarner Yoritomo et Tomomori, seigneur de la guerre et samouraï invincible. Leurs guerres ne faisaient aucun survivant. Puis Nao ne vint plus, restant alité à la maison. Ogi lui apporta un oeuf pour le consoler, mais de celui-ci sortit un oisillon, que Nao prit sous sa protection, parfois même contre Ogi, un peu jaloux. Nao entreprit malgré ses faiblesses d'apprendre à la grue Tsuru à voler. Après avoir fait la paix, les deux enfants ont continué à laisser divaguer leur imagination, combattant sans cesse le dragon d'eau qui rôdait dans les parages. Mais à la fin de l'été, Tsuru s'envola, et Nao aussi partit, pour ne plus jamais revenir.
Créé en 1999 par le Théâtre En l'Air et Carbone 14, Tsuru propose un jeu physique, autant au niveau des acteurs, des manipulateurs que des marionnettes. Poético-ludique, la mise en scène, le langage ainsi que la prononciation sont très soignés. Le décor, conçu par Anick La Bissonnière, est délibérément dépouillé, mais offre plusieurs surprises colorées grâce à des tiroirs sous la plate-forme, au milieu de la scène. Des ombrelles forment des fleurs, les murs en papier permettent beaucoup de jeux d'ombre et de lumière. Le riz est aussi très présent, au niveau de la nourriture ou métaphoriquement, en reproduisant la pluie qui tombe sur un parapluie. Les éclairages de Sylvain Letendre baignent la scénographie de rouge, de vert et de bleu. Les costumes de Christiane Chartier sont inspirants, que ce soit le kimono vert rayé de Ogi adulte ou les armures de samouraï en bambou que les enfants portent fièrement.
Une beauté respectueuse, empreinte d'humour et de poésie, se dégage de Tsuru. Celle d'une âme qui s'envole vers l'Île des Immortels, celle de l'acceptation du départ d'un ami, qui a toujours rêvé de s'envoler avec les grues, ces oiseaux symboliques et importants dans la mythologie japonaise, en dansant avec elles. Et puis, pour leur montrer qu'on ne les oublie pas, ceux et celles qui partent trop rapidement, on les célèbre en leur allumant une lanterne qu'on laisse voguer doucement sur la rivière.
14-01-2008