(9 à 14 ans)
Texte et mise en scène Jean Lambert
Interprétation Quantin Meert, François Sauveur
Pour le 12e anniversaire de ses jumeaux, Gina avait invité les voisins à un grand repas qui n'a jamais pu être servi. Trop d'incendies volontaires ont eu lieu au village ce jour-là. Un des jumeaux a été accusé et arrêté. Douze ans après, les jumeaux se retrouvent à la table du festin avec d'étranges invités. Ce sont des poupées, fabriquées au long des années. Aidés par quelques-unes, ils nous emmènent dans le récit de leur vie. Pourquoi a-t-on mis le feu ce jour-là ?
En mettant en scène l'histoire d'une famille rejetée et ridiculisée, Tête à claques théâtralise, avec une rare inventivité, toute la logique du bouc émissaire et les mécanismes de l'exclusion. Porté par deux comédiens exceptionnels, qui animent aussi des marionnettes géantes pour donner vie à tout un village, le texte, brillant, drôle et cru, cerne l'humain dans sa méchanceté. La caricature parfaite et les scènes qui passent du comique au tragique remuent, renversent. Un pur plaisir théâtral !
Conception des poupées et de l'univers graphique Dominique Renard
La Vie Du Plateau Vanessa Lequeux
Lumières Zénon Doryn
Environnement sonore Mathieu Lesage
Musique originale Aurélie Dorzée, Tom Theuns
Scénographie Daniel Lesage, Saher Emran
Maquillages et fabrication des nez Dominique Brevers
Impression sur toile Vincent Vervinckt
Crédit photo : Lou Hérion
ACTIVITÉS D'ANIMATION THÉÂTRALE
Le 2 mai 2010, 16 h
Rencontrez les artistes du spectacle après la représentation. Gratuit.
Conception des poupées et de l'univers graphique Dominique Renard
La vie du plateau Vanessa Lequeux
Lumières Zénon Doryn
Environnement sonore Mathieu Lesage
Musique originale Aurélie Dorzée, Tom Theuns
Scénographie Daniel Lesage, Saher Emran
Maquillages et fabrication des nez Dominique Brevers
Impression sur toile Vincent Vervinckt
Durée : environ 70 minutes
Une création des ATELIERS DE LA COLLINE (Communauté française de Belgique)
Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211
par David Lefebvre
Certains adolescents, victimes d'ostracisme, cherchent une nouvelle réalité et s'enfuient. D'autres laissent leur colère guider leurs actes et font flamber un village. C'est arrivé en Belgique, il y a quelques années. S'inspirant de ce fait divers, Jean Lambert signe et dirige le spectacle coup de poing Tête à claques, créé à Liège en mai 2007, destiné à tous ces enfants qui vivent l'injustice et l'humiliation, jour après jour.
Lambert invite le spectateur à rencontrer les jumeaux Stef et Mika, qui subissent, bien malgré eux, la méchanceté des habitants du village, adultes comme enfants. La pièce propose plusieurs événements de la vie de cette famille vivant dans un bled belge, où les habitants travaillent à l'usine et où ils boivent un pot au Café de l'Union après la journée. Et où, le dimanche, ils organisent un concours de chant de coq. Les jumeaux aimeraient bien remporter ce concours, et gagner le respect des villageois. Mais la chance n'est pas de leur côté, ils perdront beaucoup par la suite, dont un père, dans un stupide accident de moto. Lorsque Gina, la mère, voudra réconcilier tout le monde par un banquet pour célébrer l'anniversaire de ses enfants, en invitant tout le voisinage, les deux jeunes humiliés, frustrés, stigmatisés, feront flamber une partie du village. Douze ans plus tard, Stef et Mika sont réunis de nouveau, autour de cette table de fête toujours mise dans la cour de la fermette : oublier tout ceci ou en parler?
Les comédiens, Quantin Meert et François Sauveur, passent avec un rare talent du tragique au comique cynique, inspiré du théâtre clownesque : jeu de voix, jeu corporel, ils sont le rouge et le blanc, le leader et le suiveur. Avec un humour décapant, une inventivité tout aussi caricaturale que mordante, et une énorme générosité, Meert et Sauveur enfilent leur faux nez et racontent brillamment cette histoire difficile et crue. Avec l'aide précieuse de Vanessa Lequeux, le duo s'entoure de poupées de chiffon, presque grandeur nature, conçues par Dominique Renard, qu'il manipule sans aucun ménagement. La violence sourde se manifeste dans les gestes, ainsi que quelques moments de tendresse maladroite.
L’univers graphique, aussi de Dominique Renard, démontre tout le côté rural de l’environnement des jumeaux, avec l’utilisation du bois et de grandes plaques de métal coulissantes, faisant office de barrière. La forêt, l'usine et le café sont peints sur des stores ou de grandes toiles. Zénon Doryn crée un éclairage en mouvement, appuyant toujours l'émotion du spectacle. L'environnement sonore de Mathieu Lesage est imprégné de divers effets très cartoon et d’excellentes musiques, dont certains morceaux originaux d'Aurélie Dorzée et Tom Theuns.
Railleries, exclusion, rejet, mépris, climat social, pauvreté, coups bas, violence, délinquance : le propos de Tête à claques des Ateliers de la Colline est brutal, toujours clair, énoncé visuellement avec puissance. On est tout aussi bouleversé qu'amusé par le spectacle, qui ne fait aucune concession et qui interpelle chacun de nous, grand ou petit.