(14 ans et +)
Texte Luc Tartar
Mise en scène Eric Jean
Avec Francesca Bárcenas, Christian Baril, Matthieu Girard, Talia Hallmona, Béatrice Picard
Aujourd'hui, dans la cour d'école, Jonathan a embrassé Latifa. C'est un coup de foudre explosif qui bouleverse tous les témoins de la scène. Les filles, les garçons, les professeurs, le directeur et même la vieille dame à la fenêtre. Cette passion brûlante les éblouit, mais vient surtout raviver en eux cet ardent désir d'être désiré, d'être choisi, d'être aimé. Chacun se retrouve alors avec cette question qui résonne en lui-même : « Oui, mais moi ? »
Par sa forme unique qui déstabilise et qui étonne, S'embrasent revisite de manière audacieuse le coup de foudre. Les spectateurs vivront tout l'émoi ressenti par les témoins de cet événement aussi brutal qu'éblouissant. À la fois récit, confidences et confessions, le texte ouvre la porte sur l'intimité de chacun des personnages et dévoile non seulement toute la force de la passion, mais aussi celle de l'attirance sexuelle... à tout âge. Un spectacle qui met le feu à la scène.
En tournée : Gatineau (29 octobre), Repentigny (27 janvier 2010), Terrebonne (9 février)
et à la Maison Théâtre de Montréal (du 19 au 28 février 2010)
Le 28 février 2010, 16 h - Maison Théâtre
Rencontrez les artistes du spectacle après la représentation. Gratuit.
OFFRE SPÉCIALE aux écoles secondaires
Réservez pour S'embrasent et assistez gratuitement à une représentation expérimentale d'Éclats et autres libertés. Certaines conditions s'appliquent. Voir le site de la Maison Théâtre
Assistance à la mise en scène Stéphanie Raymond
Décor Magalie Amyot
Costumes Stéphanie Cloutier
Musique Olivier Gaudet Savard
Direction technique Guillaume Bloch
Durée : environ 60 minutes
Une création du Théâtre Bluff
Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211
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Dates antérieures
Du 30 septembre au 2 octobre 2009 - Maison des arts de Laval
par David Lefebvre
Deux êtres qui s'embrassent et c’est le monde qui vacille...
Jonathan, sexuellement, c'est le garçon qui fait mouiller l'entrejambe des élèves, des professeurs et du directeur de l'école, tous sexes confondus. Il n'est pas qu'un sex-symbol, il est la masculinité faite adolescent. Alors que Latifa passe près de lui, il la rattrape de justesse et s'ensuit le baiser le plus passionné de l'histoire de la cour. Un coup de foudre comme une décharge électrique, une passion qui, comme une onde de choc, fait tomber à la renverse tous les témoins de la scène. Même la voisine de l'établissement scolaire n'y échappe pas, bouleversée et éblouie par ce baiser d'une fougue jamais égalée.
Mise en scène par Éric Jean, la pièce S'embrasent est une suite de témoignages de ces brûlés vifs, survivants de cette soudaine éclipse amoureuse. Prenant une forme fragmentée, hybride, entre vidéoclip, instants présents et déclarations intimes, le spectacle propose audacieusement une poésie urbaine, lumineuse, et un langage jeune et cru, avec une certaine fixation sur les seins et l'aveu ultime d'avoir commis l'acte sexuel - ou non. Tu l'as fait? clament et demandent tous les ados, en mentant pour paraître dans le coup. Les quatre jeunes comédiens (Francesca Bárcenas, Christian Baril, Matthieu Girard, Talia Hallmona) et la merveilleuse Béatrice Picard, dans le rôle de la nostalgique voisine «qui laisse sur le bord de la fenêtre des préservatifs dans une assiette», évoluent dans un environnement scénique dépouillé. Le sol est séparé par des traits de lumière rouges et blancs, rappelant les lignes de jeux de balle, et le mur qui ferme le fond de la scène devient une ardoise géante, un tableau noir sur lequel ils inscrivent des mots et dessinent un organigramme de la supposée vie sexuelle de Jonathan. La lumière est aussi fragmentée, venant isoler à quelques moments les comédiens, les plongeant souvent dans ce clair obscur de l’adolescence. À quelques reprises, on se sert de sources lumineuses portables, de petits néons, par exemple, qui donnent un air de rave à l’une des scènes chorégraphiées. L’ambiance musicale diversifiée colle parfaitement à la pièce : de l’électro à Love Story (Béatrice Picard en Sherley Bassey), en passant par un repiquage du succès de Michel Fugain et le Big Bazaar, Une belle histoire – car on parle bien, ici, d’une de ces «romances d’aujourd’hui». L’estime de soi, la réputation, les premières expériences, l’abandon… les ados se confrontent à tout, et le monde adulte est tout aussi excitant qu’effrayant. Et ces deux amants que l’on ne verra jamais s’impriment pourtant dans notre esprit, tant la puissance des mots et l’embrasement des témoins nous sont, à nous aussi, fatals.
S'embrasent a aussi profité d'une des premières campagnes virales du genre sur Internet, pour une pièce québécoise pour adolescents, grâce à plusieurs vidéos postés sur le réseau YouTube. Si vous avez de la difficulté avec les vidéos sur cette page, la page d'accueil du Théâtre Bluff sur YouTube pour les visionner est le http://www.youtube.com/user/ThBluff.
Si «l’amour est un vertige qui nous fait avancer1», il nous fait aussi rêver et applaudir. Chaudement accueillie lors de la première à la Maison des arts de Laval, S’embrasent est une pièce aux résonances tangibles, transportée par un discours à cinq voix, fougueuse, sensible, frénétique. La pièce sera en tournée durant l’automne 2009 et foulera les planches de la Maison Théâtre en février 2010.
1. source : mot de l'auteur