Du 20 au 31 janvier 2010
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Les mauvaises herbesLes mauvaises herbes

(7 à 12 ans)

Texte Jasmine Dubé
Mise en scène Benoit Vermeulen
Interprétation Vincent Bolduc, Monia Chokri, Jasmine Dubé, Hubert Lemire

Flore, une jardinière attentive et aimante, recueille dans son jardin des enfants abandonnés qui ont tous manqué de soins ou de lumière. En attendant qu'ils trouvent une terre où s'enraciner, elle les transplante, les tuteure, les arrose. Entre ceux qui partent à la recherche de leurs origines ou qui reviennent en mille morceaux, il y a Momo, un joueur de mots un peu bizarre, Lina, que personne ne remarque, et Tatou, un enfant tranchant, mal dans son pot. Par chance, ils ont Flore. Mais qui d'autre qu'elle entend les fleurs crier ?

Dans cet univers insolite, qui se situe entre le jardin et l'orphelinat, nous côtoyons des personnages attachants, à fleur de peau, en attente d'une famille. L'écriture imagée, aux dialogues savoureux, nous amène dans leur quête de sens et leur histoire. On a tous besoin de quelqu'un pour grandir. Faites le tour du jardin pour voir...

ACTIVITÉS D'ANIMATION THÉÂTRALE

Le 24 janvier 2010, 16 h
Rencontrez les artistes du spectacle après la représentation. Gratuit.

Le 30 janvier 2010 à 14 h 30 C
PARCOURS DES GRANDS MORDUS. 10$ par personne, réservation requise.

Assistance à la mise en scène et régie Marie-Andrée Lemire
Décor Jasmine Catudal
Costumes Marc Senécal
Éclairages Erwann Bernard
Conception musicale Anne-Marie Levasseur
Sonorisation Caroline Turcot
Collaboration aux mouvements Caroline Laurin-Beaucage

Durée : environ 60 minutes

Une création du Théâtre Bouches Décousues

Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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Autres dates, entre autres

Du 3 au 8 novembre 2009, Québec
20 mars 2011, Th Outremont

par David Lefebvre

Des enfants abandonnés, Flore (Jasmine Dubé), elle en a vu. Elle les cueille, les accueille et les recueille dans son jardin, son petit monde rempli d'amour et de respect. Bouts de laine, pots de terre, les jeunes pousses indésirables grandissent grâce aux soins de la dame dévouée, en attendant une famille d'accueil. C'est le cas de Momo (Vincent Bolduc), un garçon joueur de mot un peu timide, mais très attachant, qui présente des signes de troubles envahissant du développement (on le surnomme parfois TED). Il y a aussi Tatou (Hubert Lemire), ou Ciseaux lors de ses moments plus difficiles, qui souffre beaucoup depuis qu’il a été abandonné par son père. Tel un chardon, il ne laisse personne s’approcher et repousse tous ceux qui osent le faire en les piquant férocement. Seule, silencieuse, il y a Lina (Monia Chokri), surnommée Lina perçue, la secrète, celle qu'on a retirée de la terre, comme un bulbe, lorsqu'elle était encore toute petite. Et cette marmaille vit au jour le jour, comme une grande famille, qui pleure ceux qui partent, et qui ouvre les bras à ceux qui, malheureusement, reviennent.

D'une grande sensibilité, Les mauvaises herbes joue très habilement avec la métaphore végétaux-humains. Riche de jeux de mots, d'associations d'idées, le texte propose une allégorie si appropriée des enfants-plantes et de la mère-arbre qu'elle nous paraît toute naturelle. L’univers symbolique de Flore emprunte tout autant à la nature qu’à celui, plus classique, de l'orphelinat. On ne peut s’empêcher aussi de penser au concept du kindergarten (littéralement jardin d'enfants) du pédagogue allemand Friedrich Fröbel. La tolérance, l’incompréhension, la solitude, les nombreuses questions existentielles, la peur du départ, d’être rejeté et d’être différent sont quelques thèmes qu’aborde l’auteure. Le langage est imagé, coloré ; Jasmine Dubé s’amuse à le triturer, le creuser, l’embellir et l’adapter à chacun de ses personnages. L’amusante et touchante mise en scène de Benoît Vermeulen s’inspire des mots de l’auteure et laisse une grande place au récit et aux dialogues. Fantaisiste, ludique, la vie de ces jeunes déracinés nous est racontée avec tendresse et humour. Pourtant, nous percevons très bien la dure réalité derrière les pans de ce jardin aux multiples facettes, où il semble si bon d’être soi. Les comédiens Monia Chokri, Vincent Bolduc et Hubert Lemire, le bas du corps plongé dans un énorme pot à fleurs, arrivent étonnamment bien à rendre toutes les émotions ressenties, malgré une position corporelle restrictive.

Le décor de Jasmine Catudal est tout à fait charmant, coloré, chaleureux, rassurant, évoquant l'automne par les teintes orangées. Les costumes de Marc Senécal, qui empruntent beaucoup à l’imaginaire du récit et (un peu) au monde du cirque, sont d’une belle conception. Notons aussi la douceur de la trame musicale d’Anne-Marie Levasseur, les maquillages d’Angelo Barsetti et les éclairages d’Erwann Bernard.

Les mauvaises herbes est un bijou de spectacle, un bouquet parfumé, adorable. Séparée en chapitres, la pièce explore avec beaucoup d’empathie, d’imagination et d’humanité le quotidien d’enfants abandonnés et recueillis. Qu’il est doux de voir Flore arroser d’amour ses petits et ses grands, qu’il est réconfortant de savoir que ces «mauvaises herbes» sont entre bonnes mains ; une chance que bien des enfants n’auront jamais.

23-01-2010

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