Du 18 au 29 novembre 2009
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IsbergIsberg

(11 ans et plus)

Texte Pascal Brullemans
Mise en scène Sylvain Scott
Interprétation Philomène Lévesque-Rainville, Sébastien Rajotte, Guillaume Tellier

Après un accident qui leur a fait perdre leurs parents, trois adolescents, le Petit, la Sœur et le Grand, doivent apprivoiser une nouvelle vie. Dans le sous-sol d'une maison, celle de leur famille d'accueil, ils affrontent cette réalité comme ils le peuvent. Heureusement, ils réussissent à plonger au fond d'eux-mêmes et à faire émerger, chacun à leur façon, une réconfortante force créatrice. Car dans la douleur, les souvenirs, les rires, l'art et la musique, n'y a-t-il pas tout ce qu'il faut pour rester vivant ?

Le texte, rempli d'humour et d'images fortes, peint un portrait intimiste du deuil et de la quête de lumière. Dans ce huis clos peuplé d'étonnantes sculptures et enveloppé de musique inspirée, nous prenons avec les personnages le chemin libérateur de la résilience. Véritable hommage à la vie, le spectacle nous fait traverser ces épreuves qui nous font retrouver le bonheur d'exister.

ACTIVITÉS D'ANIMATION THÉÂTRALE

Le 22 novembre 2009, 16 h
Rencontrez les artistes du spectacle après la représentation. Gratuit.

Le 29 novembre 2009 à 14 h 30.
PARCOURS DES GRANDS MORDUS. 10$ par personne, réservation requise.

Scénographie Nathalie Trépanier
Paroles, musique originale et environnement sonore Yann Perreau
Éclairages Martin Gagné
Costumes Linda Brunelle
Environnement sonore et réalisation Nans Bortuzzo
Assistance à la mise en scène Dominique Cuerrier
Direction de production et technique Nichola Lapierre
Photo : spinprod.com

Durée : environ 60 minutes

Une création du Théâtre le Clou

Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

par David Lefebvre

Après un passage aux Coups de théâtre et quelques représentations en France, dont au Festival Méli'môme, la pièce Isberg du Théâtre Le Clou s’installe pour une petite dizaine de jours à la Maison Théâtre. Pascal Brullemans et Sylvain Scott se sont engagés sur un chemin difficile lors de la création d’Isberg : la perte d’êtres chers et la cellule familiale éclatée.

Trois adolescents, le Grand, le Petit et la Sœur, voient leur vie chamboulée après la mort tragique de leurs parents, victimes d’un accident de voiture. Occupant maintenant le sous-sol de cette «autre famille» qui les accueille, ils se briseront cent fois, s’uniront pour s’éloigner et ouvriront finalement leurs yeux sur ce qui leur reste : le besoin d’être ensemble.

Pièce sur la résilience, sur le deuil vécu par des adolescents en crise identitaire, Isberg est un hymne à la force créatrice qui peut émaner de chacun de nous, suite à d’horribles événements. S’adapter pour continuer à vivre est essentiel, et ces trois ados l’apprendront malgré eux. La Sœur, au risque de paraître folle, crée mille et une sculptures qui symboliseront beaucoup plus que de simples petites statues made from scrap ; elles sont les souvenirs matérialisés d’une vie maintenant évaporée. Le Grand manifeste sa tristesse par la violence et l’accomplissement sportif. Le Petit au cœur glacé, qui ne sent plus rien, se détache peu à peu des deux autres et s’exprime par la musique, tout en collectionnant les histoires de décès cocasses qu’il colle dans un cahier, comme du «scrapbooking de mort». Chacun, à sa manière, apprivoise la disparition, la mort, la confusion, et traverse ce passage malheureux, mais obligé.

Le texte de Brullemans est direct et très réaliste. Ils donnent aux jeunes personnages la chance de prendre la parole, s’adressant parfois directement au public, interpellé. La mise en scène de Sylvain Scott se trouve tout autant dans une certaine réalité qu’en marge de celle-ci. Elle démontre avec brio ce sentiment de rêve-cauchemar, où le temps semble s’arrêter, mais où la vie doit continuer. On ressent la confrontation des émotions, des plaies vives, tout en observant chez ces adolescents le besoin de faire comme si la situation ne les dérangeait pas. Même si le malheur rôde, l’humour est très présent lors du spectacle. Le rire est souvent un remède ou un exutoire très efficace.

Sylvain Scott avait aussi le désir d’introduire dans le spectacle les créations de Nathalie Trépanier, qui deviendront les figurines et les sculptures, sorte d’échappatoire au personnage de la Sœur. Fin musicien et chanteur, Scott ne s’est assurément pas trompé en demandant à Yann Perreau de composer la musique de la trame sonore. On reconnaît aisément le style de l’auteur-compositeur-interprète, qui s’harmonise à merveille aux différents sujets et sentiments du spectacle, ainsi qu’aux personnages.

Les comédiens Philomène Lévesque-Rainville (d’une incroyable justesse), Guillaume Tellier et Sébastien Rajotte, font d’Isberg un véritable succès. Parfois retenu, souvent en funambule sur la ligne mince de l’incarnation difficile de l’adolescent typique, le jeu de chacun d’eux touchera autant les jeunes spectateurs que leurs parents.

Isberg pourrait, grâce à sa constante évolution, créer un impact encore plus grand et ouvrir des portes qui sont parfois très difficiles à ouvrir. Le Clou, qui célèbre ses 20 ans, parvient encore une fois à produire une pièce touchante, actuelle, tout aussi forte que fragile.

23-11-2009

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