Tout en chansons, en images et en douceur, Le Spectacle de l’arbre met en scène trois femmes aux attributs arboricoles. Elles tricotent paisiblement sous nos yeux une enfilade de courts tableaux poétiques autour de l’arbre, symbolisant les renaissances et les découvertes qui parsèment le quotidien. Tandis que les voix chantent et bercent, la laine colorée sert d’enveloppe visuelle et de fil conducteur entre les scènes. Conçu pour le très jeune public, ce spectacle célèbre le passage du temps, notion omniprésente et pourtant abstraite. On y suit les saisons qui défilent avec leur énergie et leurs couleurs particulières, mais également l’expression plus subtile du temps qui nous échappe.
Présenté devant un petit nombre de spectateurs directement installés sur scène, le spectacle instaure un climat intimiste, accueillant et rassurant. Au rythme des jeux vocaux et des travaux d’aiguille sont suggérés le bruit du vent, le chant des oiseaux et l’écoulement de l’eau. En créant des images proches de la sensibilité des tout-petits, Le Spectacle de l’arbre évoque la sensation de grandir et de vivre, comme ces arbres, enracinés et dignes, que nous côtoyons chaque jour.
Éclairages Catherine Tousignant
Scénographie et conseils à la création Mélanie Charest
Conseils au chant et au rythme Kathy Kennedy, Nicolas Letarte
Environ 35 minutes
23 avril, 7-14 mai 11h30
26-27-28-29- avril 10h
30 avril, 1er-8-15 mai 9h30 et 11h30
9 mai 9h30 et 11h15
Une création de la compagnie
Des mots d’la dynamite
Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211
par David Lefebvre
La compagnie Des mots d'la dynamite, qui célébrait récemment ses 20 ans, propose pour la toute première fois une création originale pour les tout-petits d'un an et demi à cinq ans, intitulé Le spectacle de l'arbre. Après l'adaptation de Solo low tech pour les 7 à 12 ans, la directrice de la compagnie et créatrice hors-norme, Nathalie Derome, a eu envie de pousser ses recherches et de connecter avec ce type de public. Selon ses dires, elle pouvait ainsi explorer davantage le jeu performatif et la spontanéité. Testée en garderie, devant des groupes, puis présentée lors du festival Petits bonheurs en 2009, la pièce crée une rencontre simple et poétique entre les interprètes et le public, grâce à une mise en scène douce, à l'esthétique visuelle tout aussi soignée que naïve. Une création qui laisse beaucoup plus de place à la forme qu'à la narration ; aucune histoire linéaire, ce sont plutôt des fragments, de petites scènes en mouvement.
Trame de fond, un vieux chêne de 100 ans, qu'une petite petite fille vient voir avec son grand grand-père. Un arbre qui a poussé, grandi. Puis les saisons viennent et vont, repère tangible du temps qui passe. Les deux interprètes et conceptrices, Nathalie Derome et Karine Sauvé, accompagnées de Pascale St-Jean, tissent la toile de l'automne et de l'hiver. Dans une scénographie rudimentaire, entourées de plusieurs accessoires-instruments, ces trois fées des bois enchantent l'oreille du public dès son arrivée, grâce à des chants harmonieux. C'est par la musique et les sons que les trois interprètes entrent réellement en contact avec l'auditoire, par des comptines, des chants d'oiseaux, le vent dans les branches d'un arbre qui se matérialise devant nos yeux, un tronc à six branches-bras, qui perd ses feuilles et qui voit la blanche neige le recouvrir. Oeuvre très maternelle, l'arbre ici est une métaphore de l'homme qui vit, qui se tient droit, fier et digne. Et qui grandira toujours, comme l'enfant.
La première partie du spectacle peine légèrement à accrocher les plus petits, ceux-ci n'étant pas interpellés directement, plongés dans la pénombre. Les différents tableaux sont simples, mais évocateurs. Les rires fusent et l'attention est gagnée lorsque le printemps arrive enfin. Tapis de verdure, petits moutons, ballade en voiture, la poésie fait place à un côté plus ludique ou plus comique. Les cordes à linge se déploient, avec des nuages, des couches et des vêtements aux trous évoquant fenêtres et ville. La ruelle s'anime et la nuit tombe. Mais le jour revient, ainsi que l'été, pour se terminer avec l'arrivée des paniers qui regorgent de petits fruits, un souvenir que les enfants peuvent rapporter avec eux.
Adaptation aux saisons, craintes, éblouissement, angoisse, émerveillement ; c'est avec inventivité et tendresse que Le spectacle de l'arbre berce petits et grands.