Les interprètes exécutent des prouesses acrobatiques impressionnantes sur une multitude de variations autour de l’escabeau — ici constamment métamorphosé et réinventé. Chargés d’une portée symbolique, les jeux d’éclairages accentuent l’aura énigmatique qui plane sur la fratrie. L’envoûtante trame sonore, livrée sur scène par une accordéoniste-narratrice perchée au sommet d’une escabelle, insuffle à l’ensemble un climat éthéré.
Idéation du décor Jacqueline Gosselin
Conseils visuels et costumes Pierre-Étienne Locas
Musique Cathy Nosaty
Éclairages Luc Prairie
Environ 55 minutes
24 sept. 10h et 19h
les 26 sept. 2-3-9-10 oct. 15h
les 29-30 sept., 5-6 et 7 oct. 10h
Activités d'animation théâtrale
le dimanche 26 septembre 2010
Rencontrez les artistes du spectacle après la représentation de 15h. gratuit.
le samedi 2 octobre 2010, 14 h 30
le dimanche 3 octobre 2010, 14 h 30
Parcours du spectateur. 10$ par personne, réservation requise.
Photo Yves St-Jean
Une création de DynamO Théâtre
En coproduction avec le Lorraine Kimsa Theatre for Young People (Toronto).
Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211
par David Lefebvre
DynamO Théâtre convie petits et grands à rencontrer trois frères : Jean, Marcel et le petit Gabriel. Jouant toujours ensemble, cette fratrie unie est pourtant assombrie par un lourd secret. Gaby, qui tente de percer le mystère, voit ses ardeurs freinés par ses deux aînés. Il découvrira néanmoins l'existence d'une soeur, décédée prématurément, dont la perte douloureuse affecte encore la mère et le plus vieux des trois.
Signé Kim Selody, le scénario de L'envol de l'ange fait un parallèle touchant avec Le vilain petit canard d'Andersen. Dans le rôle du caneton vient Marie-Ange, la petite que l'on disait différente. Mais au moment de son départ, au lieu de se transformer en cygne, elle a pris la forme d'un ange. Vaut-il mieux taire son existence et l'oublier, ou assumer sa disparition, se souvenir d'elle et l'aimer, telle qu'elle était?
La mise en scène de Jacqueline Gosselin propose un jeu beaucoup plus physique que littéraire, sans pour autant handicaper la trame narrative du récit. Les comédiens Daniel Desparois, Frédéric Nadeau et Yves Simard s'en donnent à coeur joie dans cet espace qui se réinvente en permanence, rempli d'escabeaux et d'échelles qui permettent plusieurs acrobaties, pirouettes, sauts et portées souvent impressionnants. On navigue dans un univers symbolique, parfois emprunt d'une jolie poésie visuelle enfantine et ludique, alors que les escabeaux représentent autant l'ascension, le courage, qu'une possible chute, une cachette, ou la mort. Le type de jeu un peu triste, tout aussi clownesque que sérieux, ainsi que les costumes de Pierre-Étienne Locas, rappellent un style à la Buster Keaton. Assise tout en haut de son escabelle, Larissa Corriveau interprète la jolie trame musicale à l'accordéon tout en jouant à la narratrice, racontant l'histoire de sa voix douce. Les éclairages de Luc Prairie, placés essentiellement de chaque côté de la scène, viennent créer un monde rempli d'ombres et de réverbérations lumineuses.
L'envol de l'ange est un récit d'une belle simplicité et d'une étonnante économie de mots, tout en offrant aux spectateurs de remarquables performances acrobatiques.