Une jardinière vit au pied d’un vieil arbre, un ginkgo biloba. Avec tendresse et fantaisie, elle prend soin des graines, des semis, des plantes et même d’un œuf orphelin qu’elle met en terre dans l’espoir de le faire pousser. Elle s’adresse au vent, à la lune et au soleil, et soigne son vieil ami Ginkgo. Elle cultive aussi les mots et les notes de musique pour en faire une salade, des confitures, des berceuses et des histoires. Au fil des saisons, de petits événements surgissent: la naissance d’un oiseau, l’éclat d’un coucher de soleil, la découverte d’un insecte... Puis, à la fin de l’été, un jeune Ginkgo se pointera...
Enveloppante comme une berceuse, la poésie de Ginkgo et la jardinière réinvente la relation entre le texte et la musique. Le vieil arbre est personnifié par un contrebassiste et une flûtiste en symbiose qui croisent les notes avec les mots de la jardinière. Les interprètes forment ainsi un trio indissociable livrant un hymne à la vie dans un univers visuel qui se déploie harmonieusement au cœur du jardin.
Musiciens Christophe Papadimitriou, Marie-Ève Lauzon
Musique Hadi el Gammal
Scénographie Patrice Charbonneau-Brunelle
Environ 50 minutes
14-19-20-21-27 oct. 10h
15 oct. 10h et 19h
16-24-30 oct. 15h
17-23-26-31 oct. 13h
Activités d'animation théâtrale
le dimanche 17 octobre 2010
Rencontrez les artistes du spectacle après la représentation de 15h. gratuit.
le dimanche 24 octobre 2010, 14 h 30 complet
le samedi 30 octobre 2010, 14 h 30
Parcours du spectateur. 10$ par personne, réservation requise.
Une création du Théâtre Bouches Décousues
et du Théâtre Maât (Bruxelles)
Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211
par David Lefebvre
J’ai semé des lettres…
Une jardinière, à l'ombre de Gingko, un vieil arbre à la branche fragile, prend soin des plantes et des êtres vivants qui fourmillent autour d'elle, et ce, au rythme des saisons. Comme un lever de soleil, le printemps se pointe pour réveiller semis, bulbes et fines herbes. Un petit œuf fait son apparition ; la jardinière le place à l'abri sous la terre, près d'une racine, pour qu'un petit oiseau y pousse. L'été prend place, réchauffe la terre, fait gonfler les fruits. Un petit Gingko apparaît de nulle part, cherchant son papa. La dame en prend soin, le plante bien droit et lui promulgue tous les soins dont il a besoin pour bien grandir. Puis l'automne s'installe, colore les feuilles ; c'est le temps de tout mettre à l'abri avant l'arrivée de l'hiver et du froid.
Troisième volet d'une série intitulée «Les jardins d'enfants», Ginkgo et la jardinière est un conte d'une tendre poésie, qui rend hommage au cycle de la nature dans toute sa splendeur et sa simplicité. Les mots de Jasmine Dubé, comme une fructueuse récolte, jaillissent et pétillent de vie. Le texte, qui se permet quelques clins d’œil savoureux à de grands auteurs, dont Vigneault et Tchekhov, est en totale symbiose avec la trame musicale de Hadi El Gammal, qui signe aussi la mise en scène. La « voix » de Gingko, entre autres, est personnifiée par la contrebasse chaleureuse et jazzy de Christophe Papadimitriou, et la flûtiste MariÈve Lauzon joue les partitions des oiseaux, de quelques créatures du jardin et celles d’une petite plante geignarde qui demande beaucoup d’attention, comme un enfant. L’expérience et le grand talent des musiciens sont des atouts majeurs pour le spectacle. Mentionnons aussi le fantastique et fascinant décor de Patrice Charbonneau-Brunelle assisté de Angela Rassenti, dans lequel le trio évolue. Composé d’au moins deux larges branches, de ramifications de racines, de feuilles et de multiples plantes, le décor est tout aussi englobant, enveloppant, que l’histoire dont il est le témoin et l’acteur.
Coproduction de la compagnie québécoise Théâtre Bouches Décousues – qui célèbre son 25e anniversaire – et du Théâtre Maât de Bruxelles, Ginkgo et la jardinière se veut une heureuse rencontre entre la musique et les mots, dont les plus vieux saisiront davantage que les plus jeunes les subtilités et l’irrésistible richesse, et une ode à la beauté de la nature.