Aujourd'hui, c'est le 14 février. Sarah voudrait tellement croire aux contes de fées… Mais ses 43 histoires d'amour à sens unique lui ont prouvé le contraire. Lili, sa meilleure amie, vient de se faire larguer en ce jour de la Saint-Valentin. Une bombe nucléaire va exploser dans sa poitrine, c'est sûr. Jipi, le garçon le plus populaire de l'école, panique à l'idée d'être amoureux de la même fille depuis plus de trois semaines. Un record insupportable ! Ces trois personnages colorés devront survivre, chacun à sa manière, à cette fameuse journée de l'AAAmour…
À un rythme dynamique défilent trois obsédés de l'amour qui livrent au public leurs points de vue drôles et satiriques sur le sujet. Truffé de rebondissements, ponctué de chansons et livré par une pétillante interprétation, le texte dénonce les clichés commerciaux qui viennent troubler ces amours complexes et souvent volatiles de l'adolescence…
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Scénographie et costume : Alain Tanguay
Éclairages : Marc Paulin
Conception sonore : Jean-François Mallet
Crédit photo : Marc Paulin
Environ 50 minutes
Activités d'animation théâtrale
Rencontre avec les artistes:
23 octobre
Une création du Théâtre l'Escaouette et du Théâtre de Quartier
par David Lefebvre
Bing Bang,
L'amour est une bombe
drette d'in dents, pas d'dentelle...
(Yann Perreau)
Diplômée depuis 2005 de l'Université de Moncton en art dramatique, l'auteure Mélanie Léger s'est vu remettre un cadeau en or : une carte blanche du Théâtre de Quartier de du Théâtre l'Escaouette pour la création d'une pièce visant les adolescents. La jeune femme propose d'aborder la rupture amoureuse, cette blessure profonde, ces moments d'une intensité marquante de cette période charnière de notre vie. Son oeuvre est directe, terriblement amusante et collée à une réalité tangible. Autant le récit est largement teinté d'un romantisme vendu par les contes de fées, autant il y rétorque avec violence, humour et fantaisie.
Trois adolescents d'une quinzaine d'années, Sarah, JP et Lili, sont aux prises avec l'amour, gravitant dans son orbite tout aussi euphorisante que déprimante. C'est la Saint-Valentin, et Sarah est seule. Elle qui est tombée amoureuse 43 fois dans sa vie, ce fut pourtant toujours à sens unique. Sarah aime les livres, adore les titres, et dévore les pages - littéralement. Elle finit par se cacher dans sa case, lisant du Garcia Marquez, pensant à ses prochaines années de solitude. Durant ce temps, JP, le garçon le plus en vue de l'école, collectionnant les filles, se demande pourquoi tout va si bien avec Lili, la meilleure amie de Sarah. Ce n'est pas normal, trois semaines avec la même personne... Ça va si bien, que ça ne peut aller mieux. Quelle belle raison pour rompre! Lili ne le prendra pas : une bombe lui explose en plein ventre, éclaboussant le sol de la toilette des gars, lui arrachant le coeur qui finit sa course contre un mur de l'école, dévoilant une rage à tuer.
Louis-Dominique Lavigne, qui signe la mise en scène de Je... adieu, a opté pour une forme éclatée, non traditionnelle, aux multiples ruptures et transitions. Les personnages s'adressent indirectement aux spectateurs, qui se sentent ainsi complices. Plus la pièce avance, plus l'esprit ludique et fantaisiste prend de l'ampleur, exposant une tour cachée, un Cupidon en peine, des instants de rêves et de fantasmes. Les rebondissements sont nombreux et diablement drôles.
Le trio de comédiens, formé de Sarah Berthiaume, Matthieu Girard et Anika Lirette, fait preuve d'un surprenant dynamisme et d'une vive énergie. Leur jeu est déluré, sémillant, tout aussi divertissant que satirique.
La scénographie d'Alain Tanguay, propose trois ou quatre principaux panneaux rotatifs flanqués de casiers orange, qui, si on les retourne, offrent des murs écroulés ou un tableau vert. Un décor multidimensionnel inventif qui décuple les possibilités humoristiques des mots de l'auteure.
Si le texte de Mélanie Léger, tout juste publié aux éditions Prise de parole, «dénonce les clichés sociaux et commerciaux» par des citations aussi droites que «l'amour, c'est passé date», il aborde sans détour l'instabilité, la fragilité et la complexité des sentiments amoureux au travers de ces trois ados aussi émerveillés que désillusionnés par l’aaamour. Et si les adultes rient tout autant sinon plus que leurs progénitures, c’est bien parce que ces personnages résonnent encore beaucoup en chacun d’eux…