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Du 17 férier au 4 mars 2012
La félicitéLa Félicité
pour les 4 à 8 ans
Idéation Simon Boudreault, André Laliberté, Marie-Pierre Simard
Texte et collaboration à la mise en scène Simon Boudreault
Mise en scène André Laliberté
Avec Nicolas Germain-Marchand, Estelle Richard, Marie-Pierre Simard et Dominic St-Louis

Une folle lettre qui court et qui mord vient d’arriver chez la Fée Licité. Une lettre urgente… enragée même ! Elle provient de l’Ordre professionnel des fées. Ragou, l’acariâtre rongeur de la Fée, est persuadé que sa maladroite de maîtresse va se faire retirer sa baguette magique. Il pourra enfin réaliser son rêve et devenir la souris de la Fée des dents. Vite, il faut lire la lettre. Mais encore faut-il l’attraper cette missive qui n’arrête pas de courir ! Pendant ce temps, la Fée Licité continue à rater joyeusement ses tours sans se soucier de ce qui se trame autour d’elle…

Spectacle aussi fantaisiste que festif, La Félicité invite à franchir la porte de l’imaginaire en pénétrant dans l’univers loufoque d’une fée peu conventionnelle. Nous la suivons dans un dédale de petites histoires qui s’enchaînent à un rythme époustouflant. Des personnages complètement farfelus, incarnés par une comédienne et une panoplie de marionnettes, se donnent la réplique dans des jeux de mots amusants qui font l’éloge de la différence.


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Conception des marionnettes Marie-Pierre Simard
Conception des décors, accessoires et costumes Richard Lacroix
Musique Libert Subirana
Éclairages Gilles Perron
Crédit photo Geneviève Chicoine

Activités d'animation théâtrale

Rencontre avec les artistes:
19 février

Parcour du Spectateur:
25 et 26 février

Une création du Théâtre de l'Œil


Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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Dates antérieures (entre autres)

Créé en 2002
Du 2 au 20 octobre 2002 - Maison Théâtre

 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre


Crédit photo : Geneviève Chicoine

Depuis son intronisation à l’Ordre professionnel des Fées, la Fée Licité semble rater lamentablement ses sortilèges, ce qui ne semble pas l’atteindre outre mesure. Souriante, pimpante, elle attend de son miroir magique un nouveau défi chaque jour. Mais l’arrivée d’une lettre récalcitrante de l’OPF, qui s’amuse à échapper aux amis de la fée et à grossir à vue d’œil, inquiète Ragou, le rat magique de Licité, croyant à la destitution de sa maîtresse – même s’il rêve d’aller retrouver son idole, la Fée des dents. Toto, naïve créature à mi-chemin entre l’autruche et la flûte, ne tarit d’éloge envers sa fée, et est sûr du contraire. En découvrant, dans un grand livre d’archives l’histoire de sa création, il finit par douter et veut aussi découvrir ce qui se cache dans cette fameuse enveloppe.

La Félicité a parcouru un joli chemin depuis sa création à la Maison Théâtre il y a une dizaine d’années déjà, dont une tournée canadienne et un arrêt à New York dans sa forme anglophone (Dear Fizzy). Un constat est indéniable : cet « anti-conte de fée », mis en scène par André Laliberté avec l’aide de Simon Boudreault, enchante toujours petits et grands. Parlant de tolérance, d’amitié et d’acceptation de la différence, cette joyeuse pièce écrite par Boudreault – son premier essai en carrière dans le monde de la marionnette – propose plusieurs petites histoires dans le même récit : celle de la fée, d’abord, d’un crapaud qui aime une humaine, ou encore du grand Fracasse et de son spectacle ambulant aux comédiens… disparus. Le fil narratif reste pourtant clair et ne s’embrouille pas : chaque histoire a son importance, sa place, au cœur du récit principal.

On retrouve dans cette pièce pour les 4 à 8 ans autant de techniques que d’historiettes. Marionnettes à gaine, à tige, projection ou encore théâtre d’ombres, les manipulateurs Nicolas Germain-Marchand, Dominic L. St-Louis, et Marie-Pierre Simard, vêtus de noir, s’activent à vue, tout en étant d’une étonnante discrétion. On apprécie particulièrement l’attention portée aux voix des personnages, qui collent parfaitement. Estelle Richard, enjouée et rafraichissante, chausse admirablement bien les bottines de la fée, qu’Isabelle Payant avait fait connaître aux plus petits il y a 10 ans.

Il est si plaisant de découvrir ou de renouer avec les magnifiques créatures superbement conçues de Marie-Pierre Simard : la plante carnivore Végétarien et le poisson Sushi qui adorent mordiller la queue du grincheux Ragou, le couple de plumeaux dansants ou encore Toto, cet être fabuleux si attachant. Le décor de Richard Lacroix, un atelier meublé d’une table de travail et d’étagères remplies de fioles, est chaleureux et confirme la touche bédéesque de la création. Libert Subirana propose une musique contrastée, ludique.

Les touches d’humour qui font éclater de rire l’auditoire sont souvent d’une simplicité désarmante et les petits en raffolent. Du rat qui culbute en tentant d’ouvrir l’enveloppe à William le pétomane qui agrémente la musique de son spectacle par ses flatulences sont d’un éternel classique, mais dont l’effet est assuré.

En sortant de la Maison Théâtre, on - les adultes - se surprend toujours de ce cœur d’enfant qui se cache en nous et qui rigole ou s'émeut si aisément. Une magie qui opère chaque fois, qu'on s'y attende ou non. Un peu, finalement, comme la Fée Licité, qui, au fond, ne rate pas tant ses tours, si on sait les regarder d’un autre oeil…

17-02-2012