Hima est un petit bout de femme, haute comme trois pommes, née un jour de neige. Elle adore jouer avec les cristaux d’argent qui tombent du ciel parce que, pour elle, la neige, c’est féerique. Nous la retrouvons, dans son pays des glaces, par une journée merveilleuse marquée par la rencontre de personnages, tous nés un jour de folle neige…
Par sa forme théâtrale minuscule, adaptée au petit spectateur, et sa mise en scène englobante, Hima nous fait pénétrer au cœur d’un monde magique, peuplé de marionnettes attachantes. En peu de mots, des petites tranches de vies, tendres et émouvantes, nous sont dévoilées. De ce conte féerique et musical se dégage une ambiance chaleureuse grâce au climat rassurant qu’instaure la comédienne-conteuse. Un spectacle tout en douceur, qui se déroule au rythme des flocons qui tombent, lentement et doucement.
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Collaborateurs Mélanie Charest, Mathieu René, David Payant
Activités d'animation théâtrale
Rencontre avec les artistes:
29 avril
Une création du Théâtre des Petites Âmes
par David Lefebvre
Les mots tsassi, neve, qasa, schnee, eira, sneg, snø, kun ou hima, titre de la courte pièce présentée ces jours-ci dans le hall fermé de la Maison Théâtre, veulent tous dire la même chose : neige. Hima est en fait un mot en sanskrit, ou en hindi. On le retrouve d’ailleurs dans le nom de la chaîne de montagnes Himalaya, qui signifie « demeure de neige ». Mais ici on ne parle pas de l’infiniment grand, mais plutôt de l’infiniment petit. Née lors d’une journée de tempête, la minuscule Hima, haute comme trois pommes, se remémore, par l’entremise d’une conteuse, l’une de ses plus belles journées dans son pays polaire.
Créé en 2009 à partir de l’idée d’un simple flocon, puis de quelques expérimentations en atelier, Hima est un conte onirique d’une grande simplicité, qui nous amène au cœur de ce pays blanc, au nord de tout. L’attachante créatrice, auteure et interprète Isabelle Payant prouve encore une fois, après les récents Pekka (2008) et Pomme (que l’on a pu voir aux Casteliers en ce printemps 2012), qu’elle maîtrise parfaitement cette forme théâtrale particulière, soit la manipulation de la marionnette de petite taille pour une salle intime. Avec douceur, elle prépare les petits spectateurs dès leur entrée, leur donne les consignes et plonge dans son personnage de narratrice.
Le décor semble à priori minimaliste : une toile bleue en fond de scène et un plateau en pente représentant une banquise, où Hima s’amuse à jouer dans la neige. Elle y fait la rencontre d’un papa manchot et de son petit Yuki (neige, en japonais), qui apprend à marcher et à s’amuser ; deux très jolies marionnettes aux ailes articulées. Hima se prend alors les pieds dans la neige, et, ne pouvant plus bouger, est sauvée par une maman qui passe par là, avec son petit Apoutsiak. Partageant la chaleur de leur corps, la maman et le petit amène Hima dans leur grotte, et attendent la visite de la Grande Ourse, marraine des nouveau-nés. Le petit plateau démontre sa complexité et s’ouvre sur cette caverne, pleine de fourrure et de stalactites chantantes. Un microphone dissimulé ajoute de la réverbération à la voix de la conteuse et des personnages, créant un effet d’écho bienvenu. La Grande Ourse descendra finalement auprès d’eux, accouchant d’une Petite Ourse.
Peu de dialogue, peu de paroles, la musique prend donc une place importante dans ce récit fantastique. Elle en devient une trame narratrice dominante, soulignant les émotions et les actions des personnages.
Si Hima se veut une mignonne fable sur la neige et les différentes créatures qui peuvent y vivre, incluant l’humain, elle aborde aussi le thème de la naissance : d’une histoire, d’abord, puis chez le manchot ; d’une amitié, ensuite, entre Hima et Apou, et, finalement, d’une constellation.
La seule réelle faiblesse de ce spectacle se situe lors des rares transitions, qui sont un peu longues et qui risquent de faire décrocher quelques enfants.
Après Wigwam et Banquise, Hima est le troisième spectacle de la saison 2011-2012 de la Maison Théâtre à aborder les territoires blancs ou les peuples innus. Avec le jour de la Terre, le 22 avril, qui nous rappelle la fragilité de notre planète, peut-être que ces spectacles, dans un avenir trop rapproché, deviendront des contes fabuleux, puisque le nord ne sera plus froid, et que la neige ne sera qu’un souvenir.