Du haut de ses quatre ans, Mathilde espère, redoute, s'interroge, s'impatiente. C'est qu'elle attend les petits orteils qui poussent dans le ventre de sa maman. Il ou elle arrivera bientôt. Mais bientôt, c'est quand ? Heureusement, il y a grand-papa pour lui ouvrir son album de souvenirs, rempli de photos qui fixent le temps. Avec lui, elle fera un voyage dans le passé et apprendra que tous ceux et celles qu'elle connaît ont aussi été de petits bébés.
Dans une forme éclatée et amusante, trois acteurs nous plongent avec une énergie dévorante dans cette histoire toute simple de Mathilde qui essaie d'apprivoiser le temps, en attendant le grand événement. Avec ses jeux de mots ludiques et ses comptines réinventées, ce spectacle reflète cette façon si imaginative qu'ont les enfants de regarder le réel. Sa mise en scène enveloppante, favorisant l'intimité, fait des Petits orteils une parfaite première expérience théâtrale.
Section vidéo
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Musique Joël da Silva
Scénographie Patrice Charbonneau-Brunelle
Éclairages à confirmer
Costumes Nadia Bellefeuille
Activités d'animation théâtrale
Parcour du Spectateur:
2 octobre
Rencontre avec les artistes:
2 octobre
Une recréation du Théâtre de Quartier
Dates antérieures
Créé en 1991
Du 20 au 23 décembre et du 27 au 30 décembre 2004
Du 12 au 30 décembre 2005
Du 23 au 31 décembre 2006
Du 16 janvier au 10 février 2007 - Théâtre d'Aujourd'hui
par David Lefebvre
Pour ouvrir en beauté sa 28e saison, la Maison Théâtre offre Les Petits Orteils, un classique du théâtre jeunesse, récipiendaire du prix du Gouverneur général en 1992. Depuis sa création, la pièce cumule plus de 450 représentations, en anglais comme en français, et a été présentée deux fois plutôt qu'une à l'intérieur des murs du théâtre de la rue Ontario. Du haut de ses 4 ans, Mathilde s'impatiente contre ses parents, partis faire une « chose extraordinaire ». Gardée par son grand-papa qu'elle adore, elle apprend à attendre, elle tente de comprendre ce qu'est le passé, le maintenant et le futur et angoisse un brin à propos des souvenirs qui ne semble pas occuper sa tête, contrairement à son grand-père. Grâce à la visite du voisin d'en avant et de son ami Simon, la journée passe un peu plus vite jusqu'à l'arrivée de ce secret qui compte bien dix petits orteils.
La relecture de Lise Gionet de ce savoureux texte de Louis-Dominique Lavigne offre une surprise de taille aux spectateurs qui auraient assisté aux moutures précédentes : alors que deux comédiens se partageaient tous les personnages, on y ajoute ici (enfin!) Mathilde, en chair et en os. Un choix qui dynamise certainement la production et la rend encore plus sympathique, si cela est possible. La jeune comédienne Jeanne Gionet-Lavigne est tout simplement parfaite, drôle et touchante dans le rôle de la petite fille à la robe blanche et rouge, imitant judicieusement et naturellement les agréables intonations juvéniles et les emportements spontanés d'une Mathilde terriblement attachante. Accompagnée de Martin Boisclair et de Sylvain Hétu (qui était de la distribution de la pièce en 2004, entre autres, lors de son passage au Théâtre d'Aujourd'hui), le trio capture et conserve facilement l'attention des enfants, assis sur des coussins rouges à l'intérieur de quatre triangles, séparés par une croix qui sert de passage et d'aire de jeu aux comédiens. Chaque extrémité des corridors amène vers un lieu spécifique : la porte d'entrée, la cour arrière et le carré de sable, la cuisine (ou l'antre de grand-papa) et la chambre de maman, avec son garde-robe bien rempli. Les deux comédiens se font tour à tour narrateurs et personnages, entonnant en choeur comptines et ritournelles bien connues. Les jeux de mots sont exquis, toujours tournés et retournés ; tout est tangible, des photos de bébés qui sortent littéralement de l'album souvenir jusqu'à la main de grand-père qui guide la petite vers la porte quand elle sonne, une main qu'elle caresse et examine, ligne par ligne. Si la plupart des scènes sont d'un certain réalisme, malgré quelques accessoires flottants - à notre grand étonnement - et de petites astuces simples et ludiques pour créer des illusions de grandeur, certaines se parent d'une belle poésie, dont celle du verre d'eau illuminé, durant laquelle la jeune Mathilde réfléchit tout haut à ce petit bonhomme qui pousse dans le ventre de sa maman, ce petit navire qui a des jambes et qu'elle verra bientôt.
Les Petits Orteils est un petit bijou qui ne vieillit absolument pas, une pièce intimiste et enveloppante d'où émane gaminerie, douceur et imagination débordante, une jolie première expérience théâtrale pour les petits, et un voyage attendrissant pour les plus grands.
par David Lefebvre (2004)
Il était une fois...
Mathilde a quatre ans. Et elle a un secret... sa maman attend dans son bedon de laine un petit frère... mais chut! Elle se questionne donc, redoute, espère et s'impatiente. Par chance, elle a son grand-papa pour lui expliquer ce que sont les souvenirs et son ami Simon qui l'aidera à passer le temps...
Depuis le début des années 90, cette pièce pour les enfants entre 4 et 8 ans connaît un franc succès : elle a été jouée déjà plus de 350 fois, et ce, un peu partout sur le globe.
C'est un joli texte de Louis-Dominique Lavigne et une mignonne mise en scène de Lise Gionet qui nous est présenté à la salle Jean-Claude Germain du Théâtre d'Aujourd'hui. Deux acteurs (Sylvain Hétu et Dominic La Vallée) s'échangent les rôles, soient ceux de Mathilde, du voisin d'en avant, du grand-papa et de Simon.
Tout de suite en arrivant, on enlève nos bottes et on entre dans une tente carrée. On marche rapidement sur le tapis, on s'assoit dans un des coins de la petite salle. Les comédiens nous accueillent chaleureusement. Puis le spectacle commence.
C'est un véritable charme de voir aller ces comédiens. Jouant plusieurs rôles, malgré leur public qui peut être un peu perturbant, mais toujours stimulant, ils restent concentrés et «livrent la marchandise», c'est-à-dire, fasciner les enfants jusqu'au bout. Malgré que la pièce soit un tantinet longue pour les plus petits (quasiment une heure) et mélangeante (car ils expliquent un peu rapidement ce qu'est le passé et les souvenirs, le présent et le futur et qu'ils sautent du coq à l'âne avec grâce et rapidité, comme les enfants dans leurs discours...) les bambins semblent quand même bien suivre et prendre plaisir aux jeux coquins des deux comédiens. Comme il n'y a pas vraiment de décor, que quatre cubes le long des murs de toile, les accessoires sont suspendus (et cachés) par-dessus ces cubes, qui forment finalement de mini-scènes. Il y a celle de grand-papa, celle d'en avant de la maison, celle d'en arrière et la garde-robe de maman... L'espace sonore est toujours occupé, soit par des comptines que les acteurs entonnent ou par de la musique. Donc il y a toujours un stimulus pour les enfants.
Bien interprétée, la pièce est un bon divertissement pour la famille. Une très belle sortie à faire lors de ce congé de Noël. Assis en indien sur le tapis avec les petits, ça rapproche, et ça nous rappelle plein de souvenirs... personnellement, j'ai craqué quand j'ai vu le tricycle et que je me suis souvenu des heures de plaisir avec le mien, il y a maintenant plus de 20 ans...