Nanabush, une petite fille bien décidée à grandir, habite un pays où la neige s’étend à perte de vue. Pour la première fois aujourd’hui, son frère Kino et sa sœur Tya acceptent de l’amener en expédition de chasse. Elle devra toutefois rester dans le wigwam pour garder le campement. Bien qu’un peu déçue par cette mission en apparence trop facile, Nanabush sait qu’elle a encore beaucoup à apprendre avant d’aller elle-même chasser le caribou. Ce jour-là, elle fera la rencontre de Narnouk, un carcajou qui l’aidera à apprivoiser les mystères de la vie et à grandir un peu.
Wigwam est un hommage à l’imaginaire des cultures amérindiennes. Inspiré de légendes autochtones, le spectacle évoque avec charme et sensibilité les grandes étapes qui jalonnent nos vies. Dans un magnifique décor permettant presque de sentir le vent du nord se déploient ombres, marionnettes et masques pour nous offrir un conte initiatique aussi magique que mythique.
Section vidéo
une vidéo disponible
Assistance à la mise en scène : Hélène Blanchard
Scénographie : Erica Schmitz
Éclairages : Yan Lee Chan
Jeux d'ombres : Marcelle Hudon
Traduction en innu, co-composition et interprétation des chansons
Tshiueten, Ka Nikantet et Ne Puateti : Kathia Rock
Distribution à la création : Véronique Côté, Valérie Descheneaux et Dave Jenniss
Distribution en tournée : Dave Jenniss, Édith Paquet et Caroline Sheehy.
Activités d'animation théâtrale
Rencontre avec les artistes:
4 décembre
Parcours du Spectateur:
10, 11 et 17 décembre
Durée 55 minutes
Une création du Théâtre des Confettis
par David Lefebvre (écrit en 2005, mise à jour 03-12-2011)
Nous connaissons étonnamment bien plusieurs mythes et légendes asiatiques et européens, grâce aux romans, au cinéma, aux encyclopédies, mais comment expliquer que nous en sachions si peu sur ceux des premiers peuples de notre continent, voire de notre pays?
Wigwam, de Jean-Frédéric Messier (au texte, à la musique et à la mise en scène) revient à la Maison Théâtre pour tout le mois de décembre. Créée par le Théâtre des Confettis de Québec, Wigwam, mot qui désigne une habitation habituellement circulaire des peuples semi-nomades d'Amérique, met en scène Caroline Sheehy dans le rôle de Nanabush, petite Innue qui se dit assez grande pour partir à la chasse avec sa sœur Tya (Édith Paquet) et son frère Kino (Dave Jenniss). Après une journée de marche, ils confectionnent le wigwam pour les prochains jours. Mais comme Nanabush est encore trop petite pour courir le caribou et se protéger des ours, elle doit garder le campement. Alors qu'elle est seule, elle fait la connaissance de Narnouk, un carcajou qui tente de fuir un ours polaire. Il traîne avec lui son sac des secrets de la vie. Curieuse, elle veut savoir ce qu’il cache. Alors sortent le vaniteux oiseau-tonnerre (la pluie et l’orage), les deux frères en perpétuelle querelle (la neige et la tempête) et Kija, la dame aux cheveux chantants. Malgré sa peur, elle apprendra à les connaître, à les amadouer, et apaiser ses craintes.
Les comédiens évoluent dans une scénographie d’Érica Schmitz, qui consiste en un énorme croissant, d’un blanc argenté, qui représente la toundra enneigée et qui se transforme en wigwam (presque) par magie, le moment voulu. Les magnifiques éclairages de Yan Lee Chan créent les ambiances appropriées et permettent à Marcelle Hudon de concevoir plusieurs jeux d’ombres inspirés. Le texte de Messier est très respectueux et tente (avec succès) de nous faire comprendre les liens très forts qui existent entre la nature et les peuples autochtones. Mais comme les propos sont quand même très riches, auxquels on doit porter attention, spécialement lors des dialogues du carcajou, les enfants de plus de 6 ans seront plus concentrés et comprendront mieux que les plus jeunes. Caroline Sheehy communique aisément avec le jeune public qui répond rapidement à ses questions, créant un lien entre son personnage et les petits spectateurs. Les chansons, magnifiquement et solidement interprétées par Kathia Rock, nous transportent loin au nord.
Wigwam donne le goût d’en connaître davantage sur les légendes d’ici, et sur les peuples autochtones et inuits. Mission accomplie : c’est assurément la pièce familiale du temps des Fêtes!
par Magali Paquin
Le Théâtre des Confettis présente sa vingtième pièce pour jeune public, « Wigwam », destinée aux jeunes de 4 à 8 ans. Une pièce de mise pour faire apprécier toute la magie de l’hiver et de la neige, en transportant les enfants dans un monde malheureusement trop peu connu : celui des légendes autochtones.
Nanabush habite au « pays de la neige partout », sur laquelle le soleil se reflète de façon si intense qu’il faut porter des lunettes taillées dans des dents de phoque pour éviter d’être aveuglé. Voulant prouver qu’elle est désormais assez grande pour accompagner son grand frère Kino et sa grande sœur Tya dans une expédition de chasse, la petite fille se retrouve avec la responsabilité de garder le wigwam familial. « Surtout, ne laisse entrer personne ! », lui impose-t-on. Mais une fois seule dans la tente au milieu de la toundra, Nanabush doit surmonter ses peurs. Surtout lorsqu’un étrange animal, un carcajou portant un sac mystérieux, entre dans le wigwam malgré ses protestations. Sa sacoche aux mille secrets révèlera à Nanabush les mystères de son monde : l’Oiseau-Tonnerre, les frères tempête, le chant du vent… Comme autant de rites qui prouveront que non, elle n’est finalement pas « trop petite pour être grande ».
Inspirée du folklore et des légendes de plusieurs Premiers Peuples nord-américains, « Wigwam » est à la fois un plongeon dans l’imaginaire de ces cultures comme un moment ludique où s’enchaînent des aventures bien ficelées. Jean-Frédéric Messier, auteur et metteur en scène, a lui-même un intérêt tout particulier pour le sujet, travaillant depuis quelques années avec des artistes du Théâtre Ondinnok, voué à la création théâtrale autochtone. Ses personnages sont aussi fabuleux que mystérieux : le vaniteux Oiseau-Tonnerre aux plumes colorées, les frères Iwouskéa et Tawiskaron dont les embrouilles font tomber la neige et la belle dame dont les cheveux chantent le vent. Ceux-ci s’extirpent de la sacoche magique sous la forme de marionnettes articulées tandis que Véronique Côté, qui joue également la grande sœur Tya, leur prête pleinement corps et voix. Dave Jenniss, lui-même membre de la communauté Malécite, s’immisce tout aussi bien dans le personnage du grand frère Kino que de Narnouk, l’intriguant carcajou dont le sac attire l’attention de la curieuse Nanabush. Celle-ci, interprétée par Valérie Descheneaux, a ce trop-plein d’enthousiasme qui caractérise les enfants voulant prouver leurs capacités ; elle s’élance partout, rigole, a peur et se braque avec une belle spontanéité et une naïveté qui ne la rend que plus attachante. Les enfants présents dans la salle se sont laissé emporter par les péripéties de la fillette, leur envie de participer à l’action étant telle que l’interprétation des comédiens en fut parfois entravée. Nul doute que l’intérêt y est, donc, d’autant plus que l’apparition sporadique de nouveaux personnages permet de maintenir l’attention malgré les tortillements incontournables. La fin, par contre, prend peut-être trop par surprise et demande aux enfants de saisir le sens de la dernière réplique, ce qui peut être trop demandé aux plus jeunes. Pour savourer, une conclusion en pente douce aurait été appréciée.
Les trois comédiens et leurs multiples personnages sont vêtus de superbes costumes de fourrure et de cuir alliant esthétisme à originalité, conçus par Érica Schmitz, qui signe également le décor. Celui-ci se fait d’abord toundra enneigée, puis wigwam chaleureux au sol tapissé de fourrures et recouvert d’une bâche circulaire. On aurait pu se sentir coincé à se trouver ainsi pendant la majorité de la pièce à l’intérieur d’une tente, aussi vaste soit-elle. Mais les jeux d’ombre de Marcelle Hudon nous ouvrent à l’extérieur par impressions et font marcher l’imagination à toute vapeur, permettant ainsi de partager les inquiétudes de Nanabush lorsque vient renifler un ours polaire ou lorsque tourbillonnent des esprits malins. Combinés aux éclairages de Yan Lee Chan, on réussit bien à illustrer des saynètes par ombres chinoises ou à simplement et joliment marquer le jour et la nuit. Jean-Frédéric Messier ne se contente pas, quant à lui, d’écrire et de signer la mise en scène puisqu’il est également compositeur de la trame musicale, elle-même superbement rehaussée de la voix de Katia Rock, chanteuse d’origine montagnaise.
« Wigwam » demeure somme toute d’une facture conventionnelle, mais son sujet trop peu connu, jumelé à des péripéties fantastiques, en font une pièce de grand intérêt pour les jeunes enfants. Les plus petits comme les plus vieux seront emballés, y trouvant chacun leur compte dans des aspects différents de la mise en scène. Et comme papa-maman y prendront également plaisir, le tout est donc parfait pour une sortie familiale tout en gaîté !