Chaque soir, Fred-la-terreur-Gravel sort de chez lui sur la pointe des pieds pour fouiller avec ferveur sa cour de gravier. Grâce à son oeil de mouette qui repère tout ce qui brille, Fred veut dénicher d’étincelantes pierres précieuses qui le propulseront, sa mère et lui, dans le clan des « riches », le clan des « normaux ». Et voilà qu’au cours de ses recherches, un spécimen rare atterrit dans sa cour, une flamboyante agate : Agate Larochelle, sa voisine, qui se trouve belle aux deux tiers. Amusante et quelque peu étourdissante, elle souhaite à tout prix que Fred la remarque pour enfin être belle « au complet ».
Section vidéo
une vidéo disponible
Scénographie : Paul Livernois
Musique originale : Pierre Labbé
Éclairage : Claude Cournoyer
Costumes : Georges Lévesque
Chorégraphies : Danielle Hotte
Directeur de production : Jean-François Landry
Régie : Martin Boisjoly
Une rencontre avec les artistes aura lieu le dimanche 21 avril, après la représentation de 15h
Une création de L'Arrière Scène
Dates antérieures (entre autres)
25 mars et 1er avril 2012 - Les Gros Becs (Québec)
par Pascale St-Onge
Créateur prolifique à peine revenu d'Europe pour d'autres projets, Simon Boulerice s'est installé à la Maison Théâtre pour nous présenter Les mains dans la gravelle, un solo pour un comédien et beaucoup d'imagination.
En 1993, Fred Gravel, ou Fred-la-Terreur (surnom qui ne cesse de nous faire sourire tant le personnage est attachant), vit à la limite de la pauvreté avec sa mère. Pour se divertir, le gamin de 10 ans passe des heures dans sa cour de gravelle afin de trouver des pierres précieuses et acheter une villa où sa mère pourrait se rétablir de son opération. Hypnotisé par sa propre quête, il ne voit pas le manège de sa petite voisine Agate pour qu'il la remarque. À travers cette histoire, le jeune public a droit à une véritable initiation à l'art; des mouettes en boîtes de jus Oasis, des roches peinturées et vernies, une croix en bâtons de popsicle… En fait, Fred nous raconte, par l’entremise d’une installation d’art visuel, une part de son enfance, un été qu’il incarne au milieu de ses créations avec beaucoup d’énergie et d’humour.
Au-delà du talent évident du jeune créateur qui joint le gumboot et les claquettes à son texte et son interprétation de tous les personnages, il s'agit ici d'un spectacle très lumineux, car il démontre tout le pouvoir et l'importance de l'imagination dans nos enfances, que celle-ci est plus forte que n'importe quelle richesse. Les mains dans la gravelle sera reçue très différemment par les parents et les enfants. Pendant que ces derniers seront éblouis par la performance étonnante et les facettes multiples de Simon Boulerice, leurs parents prendront grand plaisir à observer la construction subtile de cette installation, de toutes les références à l'art, mais aussi aux années 80, cachées dans le spectacle. La plume est également fidèle à ce que l'on connait de l'auteur, dans une poésie originale, drôle et sans prétention, et met de l'avant de belles valeurs, notamment avec une belle définition de la richesse, de ce qui est « précieux » au-delà des rubis, des diamants et des saphirs.
« Trouve beau tout ce que tu peux » ; cette citation de Van Gogh utilisée dans le spectacle est à son image. Au-delà de Fred Gravel qui porte une attention particulière à tous les mal-aimés, chaque spectateur portera un oeil différent à l'oeuvre, mais tous y trouveront de grandes beautés.