ÇA RÉSONNE !
Une fois le rideau tombé, Les Haut-Parleurs continue de nous habiter. Sans en avoir l’air, tellement tout coule de source, le texte soulève des questions fondamentales qui résonnent en nous longtemps. Une mise en scène efficace et sobre laisse toute la place à ces personnages attachants et à leurs phrases coup-de-poing qui sauront trouver un écho chez tous les spectateurs.Est-ce que l’amitié entre un jeune de 16 ans et son vieux voisin est dans l’ordre des choses ? Qu’est-ce qu’une telle amitié peut susciter comme rumeurs ? Que cache le passé du vieil homme ? À nous d’imaginer ce que nous voulons et d’être ainsi, peut-être, confronté à nos propres préjugés.
Texte et mise en scène Sébastien David
Interprétation Marie-Hélène Bélanger, Guillaume Gauthier et Richard Thériault
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène et régie : Catherine Comeau
Décor : Simon Guilbault
Costumes : Pierre-Luc Boudreau
Éclairages : Martin Sirois
Conception sonore : Olivier Girouard
Mouvement : Sarah Dell’Ava
Direction de production et technique : Nicolas Fortin
Équipe technique de tournée : Nicolas Fortin, Alexi Rioux, Michel St-Amand et Francis Vaillancourt-Martin
TARIFS |
Spectacles |
Spectacles intimes* |
À LA CARTE (à partir du 5 juin 2017) | 17,00 $ | 20,00 $ |
Abonnement 2 spectacles | 15,00 $ | 18,00 $ |
Abonnement 3 spectacles et + | 13,00 $ | 18,00 $ |
Tarif par personne par spectacle. Taxes en sus.
Frais d’administration inclus. Frais de 2 $ pour envoi des billets par la poste.
*Les spectacles intimes, parce qu’ils sont présentés devant un petit nombre de spectateurs installés sur la scène, vous font vivre une expérience de proximité avec les artistes. Places limitées.
Durée 60 minutes
Présentation au Théâtre Outremont (1248, av. Bernard Ouest, 514-495-9944)
7 février 2018, 19h30, Adulte 26$, 0 à 18 ans 18,50$
Lien
Production Théâtre Bluff
critique publiée en 2015
Jusqu’au 21 novembre (2015), à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, Sébastien David présente sa première pièce destinée à un public adolescent, pour le compte du Théâtre Bluff. Certains ont peut-être eu la chance de constater la force de l’écriture de cet auteur grâce aux pièces T’es où Gaudreault précédé de Ta yeule Kathleen et Les Morb(y)des. Avec Les haut-parleurs, il aborde la question de l’amitié alors qu’un garçon de 16 ans développe une relation amicale avec Greta, une fille de son âge, en même temps qu’avec son voisin, un homme solitaire marginalisé.
Sébastien David s’approprie des thématiques assez classiques – l’amitié, la transmission, l’identité –, pour les aborder de manière transversale. Rarement l’amitié intergénérationnelle a-t-elle été représentée sur scène d’une aussi belle manière, alors que l’auteur met en relief un réel échange entre le voisin et l’adolescent. La filiation habituelle de père en fils est ainsi déplacée par l’auteur pour s’appliquer à deux individus a priori étrangers l’un à l’autre. Les haut-parleurs illustre bien comment les trois personnages tentent de trouver leur place dans la société, montrant que les questionnements identitaires ne sont pas propres à l’adolescence, mais à l’humain en général. Le spectacle se termine sur une scène très dure, mais tristement réaliste quant à la difficulté d’accepter toute forme de différence (sexuelle, raciale, comportementale) dans la société.
Guillaume Gauthier est excellent dans le rôle de l’adolescent en pleine quête identitaire. Tout en faisant ressortir la maladresse du personnage qui commence tout juste à découvrir les possibilités du monde qui s’offrent à lui, Gauthier le dépeint comme un jeune homme articulé et assumé. Richard Thériault arrive à camper le voisin de manière à ce que le personnage soit très attachant tout en conservant une aura de mystère. Du portrait du « croque-mort » que Greta dresse à son ami, il reste peu de choses, sinon l’étrangeté de celui que l’on range dans la catégorie des « différents ». Seule Marie-Hélène Bélanger (Greta), très juste dans les scènes plus introspectives (notamment au moment de son monologue final), verse parfois dans la caricature de l’adolescente un peu trop extravertie.
L’originalité du spectacle réside néanmoins dans le traitement qu’on y fait du son et de la musique, fruit du travail de mise en scène de Sébastien David et de la conception sonore d’Olivier Girouard. Dans l’histoire, le voisin établit un parallèle entre la musique classique (« L’été » des Quatre saisons de Vivaldi par exemple) qui l’a amené à devenir compositeur et la musique électroacoustique dans laquelle il a finalement trouvé champ de prédilection. À cette thématique centrale des Hauts-parleurs s’ajoute aussi l’utilisation de la forme chorale, notamment pour mettre en scène deux conversations téléphoniques parallèles ou pour raconter simultanément le point de vue des trois personnages sur le même événement. La forme et le fond s’unissent donc tout au long de la pièce pour créer
une chambre d’échos des plus intéressantes.
Les haut-parleurs témoigne encore une fois de la sensibilité et de la lucidité des textes de Sébastien David. Avec ce spectacle, le Théâtre Bluff amorce brillamment sa résidence de trois ans au Théâtre Denise-Pelletier.
Dates antérieures (entre autres)
Du 3 au 21 novembre 2015 - Salle Fred-Barry