LE SPECTACLE D'UN QUOTIDIEN FAMILIAL
La mise en scène et le décor astucieux permettent à un seul comédien de se multiplier pour personnifier, avec sensibilité et drôlerie, le père, la mère et le frère de Dominique. Cette façon ingénieuse et amusante d’intégrer sa famille au décor donne tout l’espace à Dominique, et nous donne ainsi facilement accès aux confidences et aux réflexions qu’elle échange avec sa « meilleure amie ».Tous les garçons et toutes les filles qui ont un jouet « vraiment » préféré, peluche ou autres, se reconnaîtront avec plaisir dans l’une ou l’autre des étapes que franchit Dominique. Mais qu’arrive-t-il quand ce jouet disparaît ? Cela peut être une occasion d’apprendre à se faire confiance et à penser par soi-même, et de quitter l’univers de la fable pour s’aventurer dans le monde réel.
Texte Isabelle Hubert
Mise en scène Jean-Philippe Joubert
Interprétation Mélissa Merlo et Nicolas Drolet
Crédits supplémentaires et autres informations
Scénario de l’adaptation : Claudia Gendreau, Isabelle Hubert et Jean-Philippe Joubert
Régie de plateau : Virginie Leclerc
Conception de l’espace, des costumes et des accessoires : Claudia Gendreau
Assistance à la scénographie : Claudelle Houde-Labrecque
Musique : Nicolas Jobin
Consultation en traitement vocal : Frédéric Auger
Programmation du système audio : Marc Doucet
Coordination de la création: Caroline Martin
Coordination des ateliers de création : Marie-Hélène Lalande
Collaboration à la recherche : Vincent Roy
La pièce sera aussi présentée au Théâtre Les Gros Becs (Québec) les dimanches 19 et 26 novembre 2017
TARIFS |
Spectacles |
Spectacles intimes* |
À LA CARTE (à partir du 5 juin 2017) | 17,00 $ | 20,00 $ |
Abonnement 2 spectacles | 15,00 $ | 18,00 $ |
Abonnement 3 spectacles et + | 13,00 $ | 18,00 $ |
Tarif par personne par spectacle. Taxes en sus.
Frais d’administration inclus. Frais de 2 $ pour envoi des billets par la poste.
*Les spectacles intimes, parce qu’ils sont présentés devant un petit nombre de spectateurs installés sur la scène, vous font vivre une expérience de proximité avec les artistes. Places limitées.
Durée 50 minutes
Production Nuages en pantalon - compagnie de création
Lire en complément la critique de David Lefebvre lors de la création de la pièce au Théâtre jeunesse Les Gros Becs (Québec), publiée à l'automne 2017
Pour sa nouvelle création, la compagnie Nuages en pantalon présente une adaptation du récit philosophique The Doll Hospital, d’Ann Margaret Sharp. L’auteure Isabelle Hubert, la scénographe Claudia Gendreau et le metteur en scène Jean-Philippe Joubert ont travaillé ensemble pour transposer le texte américain pour le jeune public québécois.
Dominique et sa poupée Rose sont les meilleures amies du monde. Elles font tout ensemble et n’ont aucun secret l’une pour l’autre. Lors d’une ballade en vélo qui tourne mal, Rose a la tête brisée et doit passer quelques jours à l’hôpital des poupées. Dominique se retrouve donc seule pour faire face à la dureté du réel et à l’absence de réponses à ses questionnements existentiels : d’où viennent les idées? Où était Rose avant le magasin de jouets? L’esprit critique de Dominique se développe tout à coup. Soudainement, elle se rend compte que certaines explications de ses parents ne sont que des échappatoires pour camoufler leur méconnaissance des choses. Elle s’aperçoit que, comme la manette de Nintendo de son frère Olivier, sa poupée Rose n’est faite que de plastique et de tissu. Ce sont les idées de Dominique qui remplissent la tête vide de la poupée.
Mais si les réflexions de Dominique témoignent de manière intéressante d’un moment charnière de la désillusion propre à l’enfance, c’est surtout sur le plan visuel que L’hôpital des poupées se démarque. La scène est totalement dépouillée, pour laisser toute la place à la relation entre la jeune fille et sa poupée. Or, le mur du fond de la scène cache un ingénieux dispositif qui permet de faire glisser des éléments de décor aux moments opportuns : un vélo (ainsi qu’un magnifique casque rouge pompier), un siège d’auto, ou encore un lit. Plusieurs fenêtres cachées dans le mur s’illuminent aussi parfois pour dévoiler des accessoires ou pour marquer la présence d’une dizaine de personnages secondaires. Ces personnages – le père, la mère, le frère, les amis de la garderie – apparaissent toutefois décomposés, en plus d’être tous incarnés par le même comédien, Nicolas Drolet. Sur le chemin de l’école par exemple, seules une main sur le volant d’une voiture et une voix hors champ laissent deviner la présence de la mère de Dominique. De la même manière, on voit la tête du père parler à sa fille dans une fenêtre en haut du mur alors que sa main qui tient un verre de jus apparaît tout en bas. C’est que Nicolas Drolet peut compter sur la complicité anonyme d’une autre interprète, Sonia Montminy, pour créer des effets ludiques et très réussis. Le fait que la comédienne n’apparaisse à aucun moment durant le spectacle fait en sorte de préserver le mystère du dispositif chez les enfants tout en ajoutant une touche magique à la représentation. À un seul moment, le mur s’ouvre pour faire place à l’hôpital des poupées, un lieu envahi de jouets qui semble se prolonger sur deux étages si on en croit l’escabeau sur lequel le « médecin » est juché lorsque Dominique vient lui confier Rose. La représentation de cet hôpital constitue un refuge de rêve pour n’importe quel enfant.
Pour finir, Mélissa Merlo incarne Dominique avec une grande crédibilité. Et par la force des choses, elle prête aussi sa voix à Rose. La comédienne donne au personnage de la jeune fille une assurance à laquelle aspirent les enfants qui assistent à son histoire. Tous y ont trouvé leur compte. Si les plus vieux semblaient interpelés par la quête identitaire de Dominique et par les épreuves qu’elle traversait, les plus jeunes semblaient davantage fascinés par les trouvailles scénographiques du spectacle.
17-02-2018
Dates antérieures (entre autres)
19 et 26 novembre 2017 - Les Gros Becs