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Petite sorcière en quatuor
9 à 14 ans
Du 9 au 13 novembre 2018

Pas besoin de croire à l’existence des sorcières pour les suivre pas à pas dans leurs surprenantes aventures. Pas besoin de croire qu’un ogre affamé vit au fond des bois pour avoir peur de s’y promener une fois la nuit tombée. Mais comment croire que cet ogre au ventre vide ne dévorera pas une petite sorcière égarée ? Il suffit de tordre les codes du conte pour enfants avec audace pour captiver les plus grands.

Cette version pour les plus vieux de Petite Sorcière, se déployant dans un univers esthétique symbolique et épuré, met en scène quatre acteurs inspirés qui font vivre une véritable quête aux spectateurs. Racontée comme un thriller fantastique, cette œuvre aux multiples niveaux de sens et d’interprétations tient les spectateurs en haleine : comment Petite Sorcière va-t-elle se sortir des griffes de l’ogre dévoreur ?

Le pouvoir évocateur du conte est puissant. Il nous amène à nous questionner profondément sur des thématiques parfois difficiles à aborder de front. Comment faire pour affronter la part de peur et d’ombre qui sommeille en nous ? Même si nous ne pouvons contrôler tout ce qui se passe dans nos vies, n’avons-nous pas un certain pouvoir sur la manière d’y faire face ?


Texte : Pascal Brullemans
Mise en scène : Nini Bélanger
Interprétation : Catherine Allard, Dany Boudreault, Emmanuelle Lussier-Martinez et Gaétan Nadeau


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène : Chloé Ekker
Conception vidéo : Antoine Gougeon - HUB Studio
Scénographie : Patrice Charbonneau-Brunelle
Costumes : Marilène Bastien
Conception sonore : Mathieu Doyon
Lumières : David-Alexandre Chabot

QUATUOR HORAIRE DES REPRÉSENTATIONS
Tout public
Vendredi 9 novembre à 19 h
Samedi 10 novembre à 11 h et à 15 h***

Scolaires
Vendredi 9 novembre à 10 h
Mardi 13 novembre à 10 h et à 13 h

*** Rencontre avec les artistes & Coussins philo : samedi 10 novembre après la représentation de 15 h

 

TARIFS

Spectacles
réguliers

Spectacles intimes*

Trilogie d'une émigration (pour les 3 spectacles)

À LA CARTE 17,00 $ 20,00 $ 30,00 $
Abonnement 2 spectacles 15,00 $ 18,00 $ 24,00 $
Abonnement 3 spectacles et + 13,00 $ 18,00 $ 24,00 $

Tarif par personne par spectacle. Taxes en sus.
Frais d’administration inclus. Frais de 2 $ pour envoi des billets par la poste.

*Les spectacles intimes, parce qu’ils sont présentés devant un petit nombre de spectateurs installés sur la scène, vous font vivre une expérience de proximité avec les artistes. Places limitées.

COUSINS PHILOSOPHIQUES

Pour tous les spectacles s’adressant aux enfants de plus de 4 ans, une activité philosophique aura lieu après une des représentations familiales. Des microcellules de discussion seront animées par des médiateurs qui auront pour mandat de faire échanger les jeunes sur les thèmes du spectacle. Des activités et des jeux seront conçus en fonction du groupe d’âge des spectateurs. À la fin, tous les participants se regrouperont et un résumé des échanges sera partagé collectivement, parce que oui, on peut philosopher à tout âge !

GRATUIT

SPECTACLE
par ordre chronologique
DATE
après la représentation de 15 h
LA MÈRE TROLL Samedi 20 octobre 2018
PETITE SORCIÈRE (En solo) Dimanche 11 novembre 2018
PETITE SORCIÈRE (Quatuor) Samedi 10 novembre 2018
FIGUREC Dimanche 3 février 2019
MARCO BLEU Dimanche 17 février 2019
JE SUIS WILLIAM Dimanche 3 mars 2019
C’EST MA SŒUR ! Jeudi 7 mars 2019
(après la représentation de 10 h)
Vendredi 8 mars 2019
(après la représentation de 10 h)
Dimanche 17 mars 2019
EDGAR PAILLETTES Dimanche 24 mars 2019
CONTE DU SOLEIL Dimanche 7 avril 2019
26 LETTRES À DANSER Samedi 18 mai 2019

Durée 55 minutes

Une production PROJET MÛ


Entrevue

Une petite sorcière pas comme les autres: entrevue avec Nini Bélanger et Pascal Brullemans pour «Petite sorcière»

Par Olivier Dumas


Crédit photo : Jérémie Battaglia

Dans deux formes distinctes Aux Écuries, Petite sorcière conjugue une dure réalité contemporaine à la magie du conte.  

Sur l’affiche de la production Petite sorcière du Projet Mû, nous voyons en arrière-plan une rivière de fourrure. Sur celle-ci est posée une assiette blanche, avec de minuscules feuilles peintes en bleu pâle et en vert, dans laquelle un chat inquiet nous regarde droit dans les yeux. Juste à côté de l’assiette, trône à gauche un couteau bien aiguisé. L’image exprime le sentiment de frayeur voulu par les deux instigateurs de la création, partenaires autant dans la vie que dans le métier : Pascal Brullemans, l’auteur, et Nini Bélanger, la metteure en scène, tous les deux volubiles au Café Touski, un après-midi nuageux.
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Critique disponible
            
Critique

critique publiée en 2017

Hansel et Gretel, presque mangés par une méchante sorcière, Rapunzel enfermée dans une tour, le Petit Chaperon Rouge avalé tout rond par un loup… L’univers du conte n’est pas tendre pour les enfants. Et le conte moderne et fantaisiste proposé ces jours-ci par Projet Mû Aux Écuries nous le rappelle de bien jolie manière.


Petite forme, crédit photo : Marie-Andrée Lemire


Grande forme, crédit photo : Marie-Andrée Lemire

Petite Sorcière et sa mère emménagent dans une cabane humide au fond des bois pour trouver la fleur magique qui guérira Grande Sorcière de sa très grande fatigue. Mais cette fleur n’existe pas, découvriront-elles, et Grande Sorcière un jour s’endort pour ne plus jamais se réveiller. Alors, sa fille est contrainte d’aller vivre chez un ogre, où chaque nuit, elle doit s’enfermer dans sa chambre pour éviter d’être dévorée.

Le conte écrit par Pascal Brullemans et mis en scène par Nini Bélanger prend racine dans des questionnements sur l’identité et l’autodétermination, mais aussi dans une enfance trahie par la négligence ou la cruauté des adultes. Inspiré d’un véritable fait divers, le conte se présente sous deux formes, d’abord une courte pour les plus jeunes, où le conte est essentiellement oral, et une seconde, plus longue et pour les plus vieux, où le récit devient théâtral. Bien que le texte demeure sensiblement identique, les deux formes s’avèrent bien différentes, l’une nettement plus porteuse que l’autre.

La jeune Emmanuelle Lussier-Martinez, qui incarne une Petite Sorcière résiliente et touchante, déploie de véritables talents de conteuse. Elle porte ce texte avec une sensibilité et une force débordante, dans la courte forme en particulier. Son récit y est aussi passionnant pour les petits que les grands tout en étant délicieusement effrayant. Avec quelques changements de voix et à l’aide d’un micro, elle donne vie à Grande Sorcière, sa mère, à l’ogre et au petit garçon, transforme l’espace en forêt, en château sinistre ou en refuge rassurant. La couette où elle se tient lui sert de nid douillet, de rempart temporaire contre les ombres, la frayeur et même la peur. Le public est là avec elle.

C’est avec la même intensité, mais un peu moins d’efficacité, qu’elle reprend le rôle dans la seconde forme. Cette fois, l’incarnation physique des autres personnages par des acteurs semble amoindrir la portée du récit, comme si les personnages évoqués par la narration de Petite Sorcière étaient plus attachants ou plus menaçants dans notre imagination. Il faut dire que Petite Sorcière paraît tellement vraie, tellement candide, et farouche, et authentique que l’interprétation plus appuyée du reste de la distribution nous paraît artificielle.

De même, le paysage que déploie sous nos yeux le récit de la jeune sorcière dans la courte forme, en devenant décor se fait soudain plus concret et nous impose un contexte. La silhouette sinistre du sapin de la courte forme devient un banal sapin de Noël ayant connu de meilleurs jours, le château de l’ogre se transforme en bungalow stérile. Le chat de Petite Sorcière, simple boule de poils en petite forme, perd quant à lui chaleur et ronrons en se transposant sur écran numérique. Ce que le récit laissait libre à notre imagination était bien plus imposant et terrifiant.

La grande forme ne démérite pas, néanmoins, avec des éclairages tranchants et une ambiance sonore qui prolongent la féérie inquiétante de la petite forme, et une mise en scène précise qui superpose habilement les couches, mais elle souffre de la comparaison avec la fable auditive qui la précède. En mettant bien à plat les thèmes, elle perd son pouvoir d’évocation et ne laisse plus place à l’interprétation des enjeux tragiques qui sous-tendent le texte.

17-11-2017
 
Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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Dates antérieures (entre autres)

Du 14 au 25 novembre 2017 - Aux Écuries