Voici l’histoire presqu’incroyable d’une maman à qui on échange dans les bois son bel enfant parfait contre une horreur de bébé troll ! Que faire avec ce petit monstre à l’aspect peu invitant et aux comportements souvent dérangeants ? Tout revole sur son passage ! Il a beau être un enfant, on aurait parfois envie de… Hum ! Mais parce que cette histoire est un conte fabuleux, drôle et magique, il est permis de croire que tout ira tout de même pour le mieux pour ce petit troll et pour celui qui est perdu dans les bois…
C’est dans la salle de lavage, entre la sécheuse et la corde à linge, que grand-mère Nancy nous raconte cette histoire fabuleuse alors qu’elle retrouve un livre de contes qu’elle a tant aimé quand elle était enfant. Et la voilà aussitôt utilisant tous les objets autour d’elle pour donner vie à ces personnages étonnants. Ce spectacle touchant, enlevant et rempli de surprises allie avec fantaisie et humour le théâtre d’objets et d’ombres, et beaucoup de chansons.
Qu’est-ce qui se cache derrière l’histoire de ce bébé troll qui ne fait rien comme les autres ? La mère Troll illustre peut-être que nous pouvons tous un jour être confrontés à la différence, à la façon d’agir autrement d’un petit, et pourquoi pas, d’un grand. Et plutôt que de rejeter celui ou celle qui nous dérange, nous avons le choix de puiser dans notre bienveillance et notre humanité pour accueillir cet être différent…
Texte : Jasmine Dubé (librement inspiré du récit L’échange de Selma Lagerlöf, paru chez Actes Sud)
Mise en scène : Jacques Laroche
Interprétation : Jasmine Dubé, Aurélie Brochu Deschênes (manipulation) et Christophe Papadimitriou (musique)
Crédits supplémentaires et autres informations
Scénographie : Erica Schmitz
Musique : Jasmine Dubé et Christophe Papadimitriou
Lumières : Cyril Bussy
RENCONTRE AVEC LES ARTISTES (après la représentation de 15h) : dimanche 14 octobre 2018
TARIFS |
Spectacles |
Spectacles intimes* |
Trilogie d'une émigration (pour les 3 spectacles) |
À LA CARTE | 17,00 $ | 20,00 $ | 30,00 $ |
Abonnement 2 spectacles | 15,00 $ | 18,00 $ | 24,00 $ |
Abonnement 3 spectacles et + | 13,00 $ | 18,00 $ | 24,00 $ |
Tarif par personne par spectacle. Taxes en sus.
Frais d’administration inclus. Frais de 2 $ pour envoi des billets par la poste.
*Les spectacles intimes, parce qu’ils sont présentés devant un petit nombre de spectateurs installés sur la scène, vous font vivre une expérience de proximité avec les artistes. Places limitées.
Durée 60 minutes
Pour tous les spectacles s’adressant aux enfants de plus de 4 ans, une activité philosophique aura lieu après une des représentations familiales. Des microcellules de discussion seront animées par des médiateurs qui auront pour mandat de faire échanger les jeunes sur les thèmes du spectacle. Des activités et des jeux seront conçus en fonction du groupe d’âge des spectateurs. À la fin, tous les participants se regrouperont et un résumé des échanges sera partagé collectivement, parce que oui, on peut philosopher à tout âge !
GRATUIT
SPECTACLE par ordre chronologique |
DATE après la représentation de 15 h |
LA MÈRE TROLL | Samedi 20 octobre 2018 |
PETITE SORCIÈRE (En solo) | Dimanche 11 novembre 2018 |
PETITE SORCIÈRE (Quatuor) | Samedi 10 novembre 2018 |
FIGUREC | Dimanche 3 février 2019 |
MARCO BLEU | Dimanche 17 février 2019 |
JE SUIS WILLIAM | Dimanche 3 mars 2019 |
C’EST MA SŒUR ! | Jeudi 7 mars 2019 (après la représentation de 10 h) Vendredi 8 mars 2019 (après la représentation de 10 h) Dimanche 17 mars 2019 |
EDGAR PAILLETTES | Dimanche 24 mars 2019 |
CONTE DU SOLEIL | Dimanche 7 avril 2019 |
26 LETTRES À DANSER | Samedi 18 mai 2019 |
Coproduction Théâtre Bouches Décousues et Théâtre de la Petite Marée
Moins d’un an après la touchante pièce Ma petite boule d’amour à la Maison Théâtre, Jasmine Dubé et son Théâtre des Bouches Décousues reviennent cette fois-ci avec La mère troll, une coproduction avec le Théâtre de la Petite Marée. Adaptation librement inspirée du récit L’Échange de Selma Lagerlöf (première femme à recevoir le prix Nobel de littérature), cette création attendue réussit à interpeller à la fois les petits et les grands. Son propos émouvant, quant au respect des autres et au sens des responsabilités, conjugué à un traitement cocasse, se manifeste sans lourdeur et avec beaucoup d’entrain.
Pendant près de 60 minutes, la pièce conçue pour les six à douze ans enchevêtre deux trames narratives et niveaux de lecture. Elle aborde d’abord le quotidien d’une mère de Montréal en 2018 qui s’occupe de la lessive avant d’aller chercher sa petite fille à la garderie. Entre deux brassées de draps qu’elle dépose ou retire de la corde à linge, elle ne cache pas son dédain pour le jouet favori de sa puce : une sorte de vieille marionnette que celle-ci préfère à toute autre babiole. Or, cette même maman qui entre sur la scène avec un cellulaire à la main tombe par hasard sur le classique de Lagerlöf, lui rappelant son passage à l’école primaire. Émue, elle nous raconte cette histoire surprenante d’une mère des contrées scandinaves d'un temps ancien qui se fait arracher son enfant à l’apparence normale en échange d'un hideux enfant troll.
Pour apprécier et comprendre pleinement le sens de cette exécution scénique, le public doit avoir en tête la définition de troll comme celle d’un être de la mythologie nordique souvent dangereux et maléfique pour les êtres humains, une crainte illustrée ici par les allusions au physique repoussant du bambin.
Ma mère troll s’amorce alors que le musicien Christophe Papadimitriou (déjà complice de Jasmine Dubé dans Ma petite boule d’amour) s’installe côté jardin devant un immense violoncelle (dont il ne jouera pas). Pendant qu’il touche les cordes de sa guitare, nous voyons des ombres s’activer sur les nombreux draps blancs étendus sur le plateau. Une musique aux sonorités inquiétantes se fait entendre pendant qu’une étrange créature, moitié humaine, moitié animale, avec son bec et ses pattes pointus, commet l’acte du vol de l'enfant. Quand sa partenaire de scène s'avance sur la scène, le ton baigne alors dans le réalisme (aidé par la présence d’une laveuse et d’une sécheuse blanches, tout comme de nombreux accessoires), créant alors un contraste intéressant avec les éléments surnaturels autant dans les répliques de Ma mère troll que dans l’évocation de l’écriture de la femme de lettres suédoise.
Ma mère troll s’inscrit aussi dans la continuité des autres réalisations des Bouches Décousues par ses préoccupations quant à l’importance des liens familiaux, qu’il s’agisse de la mère (Le Bain) ou du père (Papoul, Ma petite boule d’amour). (...) Devant le refus de la mère d’abandonner l’enfant troll, se dégage un appel à la différence et à la tolérance.
Polyvalente, Jasmine Dubé démontre ici encore une fois son talent indéniable de comédienne et de conteuse (elle mentionne avec tendresse l’une de ses inspiratrices, la célèbre poupée Franfreluche). Grâce à sa voix parfois posée et parfois énergique, elle permet à cette partition plus exigeante que ses précédentes aux Bouches Décousues d’atteindre sa cible. La mise en abîme du texte s’avère d’une clarté et d’une imagination qui ne nuit jamais ou très peu à sa compréhension (surtout avec une intrigue à notre époque et une autre dans les pays nordiques en 1918). Douée pour la chanson, la performeuse pousse pour notre plus grand bonheur de nombreux airs tout au long de sa prestation, dont un pastiche du célèbre Ah ! ça ira, ça ira, ça ira. Quand Dubé interprète un hymne sur les trolls (avec derrière elle une succession de vêtements de couleurs variées lancés frénétiquement sur les draps), les rires de l’auditoire deviennent contagieux. Par la suite, une autre séquence musicale entraîne des battements de mains spontanés.
L’inventivité de la mise en scène de Jacques Laroche apporte aussi beaucoup à l’ensemble, tout comme les éclairages harmonieux de Cyril Bussy qui façonnent diverses ambiances aux péripéties.
Ma mère troll s’inscrit aussi dans la continuité des autres réalisations des Bouches Décousues par ses préoccupations quant à l’importance des liens familiaux, qu’il s’agisse de la mère (Le Bain) ou du père (Papoul, Ma petite boule d’amour). La dramaturge revendique aussi l’importance pour les femmes de prendre leur place dans leurs relations affectives et sociales. Devant le refus de la mère d’abandonner l’enfant troll, se dégage un appel à la différence et à la tolérance.
Lorsque les lumières s’éteignent, La mère troll nous laisse toutefois, malgré ses instants de noirceur, sur une note exubérante empreinte d’espièglerie.