Passionné de sciences et de musique, Monsieur Z transforme son piano en machine dans l’espoir de communiquer avec Beethoven. Mais une souris réfugiée dans l’instrument fait dérailler l’expérience, entraînant ce curieux savant dans un voyage fantastique. À bord de son pianomobile, la Mort à ses trousses, il s’écrase sur la planète de Jo les machines, l’affreux croquenotes. Assisterons-nous au dernier récital de Monsieur Z ? La petite souris pourrait lui apporter une aide inattendue… tout comme Marguerite M, une amie musicienne qui cuisine aussi les meilleurs biscuits.
UNE DÉLICIEUSE FANTASMAGORIE
Inspiré de la science-fiction et de la poésie des films de Méliès, Panique dans le piano ! combine la musique, les marionnettes et le théâtre d’ombres et d’objets. Dans le piano réinventé de Monsieur Z, une boîte à musique peu ordinaire, une souris trépigne sur le si , des personnages surréalistes et ténébreux donnent un concert funèbre et un étrange mécanisme résonne sans fausses notes. Quelle aventure rocambolesque !
HYMNE À LA JOIE
Impossible de résister à cette nouvelle proposition de Joël da Silva, un bricoleur virtuose qui sait mettre en lumière tant la candeur que les zones d’ombre de l’enfance. Il compose ici une partition scénique inusitée, où les grands esprits et les petites souris se rencontrent. Après cette journée pleine de frissons, Beethoven retrouvera-t-il ses oreilles et son sourire ? La musique n’est-elle pas une arme redoutable pour déjouer nos peurs ?
Texte et scénographie Joël da Silva
Mise en scène Joël da Silva et Marc-André Roy
Interprétation Joël da Silva et Martine Pype-Rondeau
Crédits supplémentaires et autres informations
Costumes Violette Guerlotté
Musique originale, arrangements et conception sonore Joël da Silva
Autres musiques Ludwig van Beethoven et Franz Schubert
Sonorisation et enregistrement en studio Michel Robidoux
Lumières et régie son Nancy Bussières
Réalisation des marionnettes et du décor Joël da Silva, Christian Hamel, Claude Rodrigue, Jean Cummings, Carl Vincent, Isabelle Chrétien, Sandra Turgeon, Colin St-Cyr Duhamel et Sophie Deslauriers
Photo Isabel Rancier
Durée 55 minutes
TARIFS |
Spectacles réguliers |
Spectacles intimes* |
À LA CARTE | 17,00 $ | 20,00 $ |
Abonnement 2 spectacles | 15,00 $ | 18,00 $ |
Abonnement 3 spectacles et + | 13,00 $ | 16,00 $ |
Tarif par personne par spectacle. Taxes en sus.
Frais d’administration inclus. Frais de 2 $ pour envoi des billets par la poste.
*Les spectacles intimes, parce qu’ils sont présentés devant un petit nombre de spectateurs installés sur la scène, vous font vivre une expérience de proximité avec les artistes. Places limitées.
Production Théâtre Magasin
critique publiée lors de la création de la pièce au Festival de Casteliers 2019, en mars 2019
Depuis sa fondation en 1999, le Théâtre Magasin marie une approche plutôt métaphorique et une parole dite jubilatoire. Après des réalisations remarquées comme Petite Fête chez Barbe bleue, Le Temps des muffins ou encore la sympathique Et encore un beau dimanche de passé !, une nouvelle création voit le jour en clôture du Festival Casteliers au Théâtre Outremont. Avec son titre intriguant, Panique dans le piano !, écrit et codirigé par Joël da Silva, le spectacle s'avère être une expérience réjouissante avec toutes ses idées farfelues.
Avec également Marc-André Roy à la mise en scène, cette pièce multidisciplinaire d’une heure concilie deux disciplines que nous pourrions croire à priori opposées, soit la musique et la science (surtout ici dans les effets spéciaux). Elle s’amorce alors qu’un curieux monsieur s’avance sur le plateau et s’installe au piano. Il s’agit de Zébulon (joué par da Sylva lui-même), connu également sous l’appellation de Monsieur Z. Les premières mesures mélodiques nous donnent immédiatement l’impression de nous retrouver dans un club de jazz en fin de soirée. Or, la sensation de mélancolie cède le pas à une peur momentanée quand une petite souris apparaît dans le décor. Réfugiée dans l’instrument, elle entraîne le protagoniste dans de nombreuses aventures. Sur écran, nous voyons tout à coup, comme un flash, une reproduction grossie du mammifère en train de se faire électrocuter. Mais ce n’est qu’illusion : celle-ci le conduit plutôt dans un voyage initiatique et exploratoire de la musique. Une autre camarade, humaine cette fois-ci, s’intègre à son périple, incarnée par Martine Pype-Rondeau.
S’il peut y avoir à l’occasion un sentiment de Panique dans ce piano, il émane surtout de cette production des ondes réjouissantes, sans fausses notes.
Tout au long de cette œuvre scénique décapante, l’acteur aux nombreux chapeaux s’amuse dans toutes ces entreprises, en plus de réussir à rendre un hommage bien senti au compositeur allemand Beethoven (évoquant pour les mélomanes et lecteurs à l’essai d’Éric-Emmanuel Schmitt), présent sur la scène par une reproduction imposante en plâtre blanc de sa tête. Par ailleurs, quelques apparitions de marionnettes à tiges donnent à l’ensemble quelques touches humoristiques. Cette approche plus loufoque se répercute aussi lorsqu’un long message (qui aurait été rédigé par Beethoven ou par son esprit), sur un parchemin, sort comme par magie de sa tête. L’ombre de La Grande Faucheuse ne manque pas de se manifester (Pype-Rondeau revêt alors un long drap noir et un masque), ressemblant davantage à une dame raffinée bienveillante qu’un être maléfique.
La progression de l’histoire comporte aussi de petites ruptures de ton, comme des apartés réjouissants. Par exemple, la souris ressurgit à un moment précis en jeux d’ombres, un instant de poésie visuelle accentué par les éclairages de Nancy Bussières. La même compagne revient plus tard dans une parodie d’un jeu de machine populaire dans les arcades (avec les lumières tonitruantes en arrière-fond de l’écran). Monsieur Z doit empêcher alors son élimination en activant rapidement ses doigts. Cette ode à l’imagination ne ménage donc pas ces effets de surprise jusqu’au dénouement.
Or cette harmonieuse fantaisie théâtrale se conjugue aussi avec des interludes musicaux composés par Joël da Silva, Franz Schubert et bien entendu le créateur du célèbre Hymne à la joie (Symphonie numéro 9, interprétée par les deux artistes dans une version piano-clarinette).
S’il peut y avoir à l’occasion un sentiment de Panique dans ce piano, il émane surtout de cette production des ondes réjouissantes, sans fausses notes.
Dates antérieures (entre autres)
10 mars 2019 - Théâtre Outremont (Casteliers 2019)
4 et 11 mai 2019 - Théâtre jeunesse Les Gros Becs