ENFANT DE PLUMES
Un œuf tombe près d’une femme assise sur un banc de parc. Étonnée, elle le dépose sur une branche puis repart. Mais l’œuf a la tête dure et la suit jusque chez elle. Et crac ! Un petit corbeau en sort qui l’appelle « maman ». Elle décide d’en faire son enfant-oiseau. Dans ce cocon familial enveloppant, il grandit « presque » comme les autres garçons… mangeant parfois un insecte et regardant longuement le ciel. Jusqu’au jour où il souhaite aller à l’école. Il devra alors faire face à sa différence.
UNE FABLE ÉMOUVANTE ET UNIVERSELLE
Dans un espace circulaire épuré, deux comédiens donnent vie à cette fable pleine de tendresse et de poésie. Avec leurs gestes, les modulations de leur voix et pour tout accessoire des chapeaux, ils incarnent habilement une bande de personnages – de chair ou de plumes –, laissant toute latitude à l’imagination et aux émotions.
PRENDRE SON ENVOL
Pourquoi la différence dérange-t-elle autant ? Qu’est-ce qui est « normal » ? Récit universel sur l’acceptation de l’autre, le courage et l’amour, ce spectacle aborde aussi avec doigté le sujet de l’intimidation. Tiraillé entre ciel et terre, cet enfant au grand cœur et à la tignasse ébouriffée réussira-t-il à déployer ses ailes pour s’affranchir et trouver le chemin du vent ?
Texte Maribel Carrasco
Traduction et adaptation Jasmine Dubé et Boris Schoemann
Mise en scène Boris Schoemann
Avec Julie Renault et Étienne Thibeault
Crédits supplémentaires et autres informations
Costumes : Catherine Sybille Gervais
Éclairages : Julie Basse
Coordination de production et direction technique : Charlotte Isis Gervais
Durée 60 minutes
Spectacle régulier (L’enfant corbeau) : 17 $ (avant taxes)
Lecture publique (En attendant Banksy) : 17 $ (avant taxes)
Spectacle extérieur / Spectacles intimes : 20 $ (avant taxes)
(Le Jardin d’Isabelle, Sous mon lit et Les déambulatoires)
– Tarifs par personne par spectacle/lecture. Frais d’administration inclus. Taxes en sus.
– Le nombre de places disponibles dans la salle ou en extérieur a été ajusté selon les règles de distanciation établies par la
Direction de la santé publique. Nous ne pouvons accueillir que 25 % de la capacité de notre salle au maximum, et ce, pour un
spectacle régulier ou une lecture. Pour les propositions extérieures ou intimes, le nombre de spectateurs est encore plus limité.
– Les sièges sont regroupés sous forme d’îlots permettant aux membres d’un même ménage d’être assis ensemble, tout
en respectant la distance de 1,5 mètre avec les autres spectateurs : un ménage est composé de personnes vivant
à la même adresse.
– Aucun retardataire ne peut être admis.
– Les achats de billets se font uniquement en ligne ou par téléphone.
– Utilisation de billets électroniques seulement : aucun billet papier n’est émis.
Coproduction Théâtre Bouches Décousues et Théâtre les gens d’en bas
critique publiée en mai 2018
Aux Coups de théâtre 2014, l’histoire et le message de la pièce mexicaine Los Cuervos no se peinan, de Maribel Carrasco, charmait l’artiste Jasmine Dubé. La directrice de la compagnie Théâtre Bouches Décousues décidait dans la foulée d’en présenter une version québécoise pour toucher encore plus d’enfants d’ici.
Afin de retrouver la même énergie que la production mexicaine, Jasmine Dubé a fait équipe avec le metteur en scène d’origine, Boris Schoemann. La coproduction de Bouches Décousues et du Théâtre Les gens d’en bas, L’enfant corbeau, est donc très semblable à la pièce originale, mais c’est avec plaisir qu’on retrouve l’attachant Émile, qui rêve de ciel et d’envolées.
Un jour, dans un parc, l’œuf d’Émile tombe près d’une jeune femme, qui ne souhaite rien de plus que d’avoir un enfant. L’œuf s’entête à la suivre jusque chez elle, où la femme finit par craquer et l’adopter. Mais Émile, l’enfant oiseau, ne fait rien comme les autres. Dans la cour d’école, loin du nid familial, il se heurte aux regards moqueurs des enfants et affronte leurs petites méchancetés au quotidien.
La mise en scène de Schoemann laisse une large place au jeu et à l’imagination des enfants. Le duo d’acteurs formé de Julie Renault et d’Étienne Thibault crée d’emblée une belle complicité avec la salle. Tout au long de la représentation et sur un ton très taquin, les interprètes s’échangent les rôles au milieu d’un plateau vide, à l’exception d’une chaise haute. À eux seuls, ils font vivre toute une galerie de personnages colorés, parmi lesquels celui d’Émile touche droit au cœur, avec sa démarche maladroite et ses plumes ébouriffées. C’est que les acteurs insufflent une grande tendresse à leurs personnages tant par des gestes précis, par leurs paroles que leurs regards doux.
Jolie fable sur l’acceptation de la différence, la quête d’identité et la force de l’amour, L’enfant corbeau parle aussi de changement et de la difficulté de grandir, de s’affranchir pour aller explorer le monde, beaucoup plus vaste et parfois bien plus dangereux que la maison. Tout en plongeant dans le vaste thème de l’identité (d’où je viens? quelle est ma place dans le monde? pourquoi suis-je différent?), L’enfant corbeau aborde aussi de front celui de l’intimidation, sujet abondamment traité en théâtre jeunesse, mais que le texte de Maribel Carrasco développe avec beaucoup de sensibilité.
Deux comédiens et une chaise, c’est tout ce qu’il faut à L’enfant corbeau pour nous montrer l’importance d’embrasser sa différence et de déployer ses ailes.
Dates antérieures (entre autres)
25 et 26 mai 2018 - Coups de théâtre