Évoquant tantôt la patineuse Tonya Harding, le lutteur Owen Hart, le cycliste Tom Simpson et l’inventeur Frank J. Zamboni, créateur de la machine éponyme, l’auteur Maxime Desjardins raconte leur histoire du point de vue très particulier de leurs fans.
Scénographie
Fannie Yockell-Breton
Lumières et vidéo
Maxime Clermont-M
Son
Olivier Picard-Borduas
Cartes Prem1ères
Date Premières : 28-29-30 septembre, 1er et 2 octobre 2010
Régulier : 21$
Carte premières : 10, 50$
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Production Le Grand Théâtre Ottoman
Prospero, salle intime
1371, rue Ontario est
Billetterie : (514) 526-6582
par Marijo Meunier
Amateurs de sports : bienvenue au théâtre!
C’est dans la salle intime du Prospero que le Grand Théâtre Ottoman nous présente sa première production Les Amateurs de Sport. Le mandat de la troupe : «la création de textes et de spectacles où tragédie et comédie se répondent et s’entremêlent; où le malaise est exploré par le rire.». Objectif atteint dans cette pièce où histoires de sport et fanatiques sont à l’honneur.
Le texte de Maxime Desjardins mélange réalité et fiction à travers des événements sportifs connus et grandement médiatisés dans l’histoire. Chacun d’entre eux nous est présenté sous forme de sketch qui met en vedette une histoire véritable (et souvent pathétique) d’athlète ou de fanatique que l’auteur poétise.
On y rencontre, entre autres, la patineuse Tonya Harding maintenant devenue animatrice d’une émission documentaire portant sur de réels drames sportifs (comme un joueur de soccer qui compte dans son propre but et qui se fait tuer à son retour au pays), à travers lesquels on aboutit, de fil en aiguille, à sa propre histoire. On découvre alors «la vérité» sur l’attaque de Nancy Kerrigan aux Jeux olympiques de 1994. C’est une des saynettes les plus marquantes de la pièce, grâce au jeu d’Édith Arvisais remarquablement juste et au travail de recherche sur les événements qu’elle présente. Chaque drame est appuyé par des archives visuelles projetées dans des écrans de télé et par les propos de Tanya qui sont très bien documentés.
On rencontre plusieurs autres destins, où fanatiques et sportifs finissent par s’entremêler : un homme «tout croche» et l’inventeur de la zamboni, une femme frustrée et Owen Hart, un père vendeur de pinottes et Tom Simpson… sont autant d’histoires, qui sont au fond pathétiques, mais sont présentées avec beaucoup de sensibilité et d’humour.
Seul petit bémol à tout ce contenu sportif : il s’agit, oui, d’événements qui ont fait le tour de la planète, mais pour ceux qui ne s’intéressent pas nécessairement à la chose au quotidien, il devient difficile de décrypter le vrai du faux à travers les histoires et on y perd plusieurs subtilités, pourtant très bien exploitées par l’auteur. Point positif, par contre, c’est que les non-initiés y en apprendront beaucoup à travers tous ces événements sportifs marquants.
La mise en scène de Sébastien Gauthier, qui a également signé Roomtone présentée à Fred-Barry il y a peu de temps, est simple et efficace. L’action se déroule sur une très petite scène transformée en plateau de tournage télé, avec une équipe technique et des écrans disposés derrière deux fauteuils. L’utilisation de la caméra qui transmet les images des comédiens captées live sert ingénieusement bien la pièce à certains moments. Les transitions sont également bien remplies par le «vendeur de pinottes» qui vend (pour vrai!) des friandises au public : une très bonne idée.
Les Amateurs de Sport tend à de belles et touchantes réflexions sur la place du sport dans la vie des amateurs et sur les motivations des athlètes, et ce, sur un agréable fond d’humour et de réalité. Un départ prometteur pour le Grand Théâtre Ottoman.
Petite note pour mesdames : il peut s’agir d’une excellente pièce pour initier vos amateurs de sports au théâtre!