C’est une performance théâtrale créée et menée sur scène par l’artiste Rénouka Chaudhary et dirigée par Richard Nieoczym, fondateur codirecteur artistique du Théâtre de L’Homme Actor’s Laboratorium de Toronto et du Wildflecken Theater Berlin.
Un personnage, une guitare, trois tableaux, trois cycles de vie distincts exprimés à travers trois cycles de poèmes : Les poèmes de la terre, Les rythmes urbains et Le retour à la nature sauvage ; créant ainsi l’unité de ce voyage alchimique.
Une jeune femme traverse la difficile réalité de l’urbanité, la trahison, le désespoir, l’enfer et le désir sexuel pour arriver à une plus grande connaissance de soi.
Nature de feu, c’est l’abandon de la pureté pour plonger tête première dans la cruauté du monde moderne. À travers son personnage, Rénouka Chaudhary met en scène les craintes et les joies exprimées dans les profondeurs de l’âme.
Crédit photo Isabelle Moisan
* En français : mercredi 27 mars-19h, jeudi 28 mars-20h, jeudi 4 avril-20h, vendredi 5 avril-20h
* En anglais : vendredi 29 mars-20h, mercredi 3 avril-19h
Coproduction LeTHAL / Toronto, Le contre-courant et Rivière Obsidienne / Québec
par Pascale St-Onge
Le théâtre Prospero ouvrait pour la toute première fois au public sa salle de répétition dans le cadre des représentations de la performance Nature de Feu (Wilderness Burn). Rénouka Chaudhary, Québécoise d'adoption, est à l'origine de la création du spectacle ainsi que de son interprétation sur scène.
Dans Nature de Feu (Wilderness Burn), la nature se réconcilie avec l'homme qui s'est perdu complètement dans la ville. Avec l'aide de Richard Nieoczym à la mise en scène et entourée de ses trois guitares, Chaudhary nous livre chansons et poésie, sans filon clair, sauf peut-être le fil des saisons, mais avec une énergie indéniable.
Dans un jeu très physique d'abord comique, c'est une bestiole étrange qui se présente à nous, entre le lutin et le farfadet, entonnant un hymne à la nature avec une poésie qui se prêterait mieux à la lecture qu'à l'oralité, avec une touche très spirituelle. Ce jeu physique devient un choix douteux en deuxième partie, enlevant toute crédibilité au personnage de la femme brisée par la ville, qui devient ainsi caricaturale et dénuée de toute nuance. Les interludes musicaux se multiplient sans raison entre les gorgées d'alcool et parties de sexe et, bien que l'interprète ait une voix impressionnante, la pertinence des morceaux ne s'explique simplement pas. Ajoutons aussi des changements trop brusques d'éclairages, parfois trop sombres, et le résultat de cette accumulation d'éléments disparates nous empêche de saisir le propos du spectacle et surtout d'être touché ou secoué par celui-ci.
Les cycles bien distincts s'enchaînent mal, ce qui les lie nous échappe et les passages d'une guitare à l'autre viennent agacer jusqu'à la dernière minute du spectacle. L'énergie d'abord simple et charmante de Rénouka Chaudhary se transforme en agressivité de laquelle on veut rapidement se détacher, mais qui demeurera le souvenir le plus précis que l'on garde du spectacle. Un peu de simplicité nous aurait aidés à apprécier davantage les enjeux de cette performance.