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Du 5 au 7 et du 17 au 21 et du 24 au 28 février 2015, 20h, mercredi à 19 h, samedi 16h
Le cheminLe chemin des passes-dangereuses
Texte de Michel Marc Bouchard
Mise en scène et chorégraphie Menka Nagrani
Avec Arnaud Gloutnez, Félix Monette-Dubeau et Dominic St-Laurent

Trois frères sont coincés dans un accident de voiture sur les lieux mêmes où leur père est mort tragiquement des années auparavant. Cette pièce mythique de Michel Marc Bouchard, présentée à des centaines de reprises à travers le monde, renaît ici dans une version unique et surprenante, au croisement des langages de la danse contemporaine, de la danse percussive, de l’acrobatie et… de la gigue québécoise ! Au cœur de cette mise en scène : le rythme accordé à chaque mot, à chaque geste. Un rythme aussi précis que celui des pieds qui giguent. –– Ancrée dans un langage corporel inédit, Le chemin des passes dangereuses interroge ce qui subsiste, en cette ère de mondialisation, de nos racines culturelles et artistiques. Un véritable coup de fouet identitaire qui place le spectateur devant la question, irrésolue, de l’incarnation contemporaine de la tradition.

La chorégraphe et metteur en scène Menka Nagrani est reconnue pour créer des spectacles de danse-théâtre sur des thèmes engagés qui se situent à la rencontre même de la danse contemporaine et du théâtre expérimental. On se rappelle de la pièce Pharmakon avec laquelle elle a collaboré avec l’auteur Alexis Martin qui fut un grand succès. Pour fêter les 10 ans de sa compagnie, Les Productions des pieds des mains, qu’elle a fondée en 2004, Menka se tourne cette fois vers l’auteur Michel Marc Bouchard. Elle se donne le défi de monter Le Chemin des passes-dangereuses, cette pièce dramatique originalement écrite pour le théâtre, qu’elle présente à sa sauce dans un format danse-théâtre, utilisant la danse contemporaine, l'acrobatie, la danse percussive et... la gigue québécoise!


Section vidéo


Éclairages Anne-Sara Gendron
Costumes Ariane Lamarre
Scénographie Claudie Gagnon
Visuel : Claire Lafontaine
Photos : Caroline Laberge – Andréanne Gauthier – J.F. Bérubé – Andréanne Gauthier

Tarifs
Au guichet : régulier 33 $, aîné 26 $, 30 ans et - et membres 24 $, groupes (15 personnes +) 18,50 $, étudiant en théâtre 16 $
Par téléphone et en ligne : régulier 35,50 $, aîné 28,50 $, 30 ans et - et membres 26,50 $, groupes (15 personnes +) 18,50 $, étudiant en théâtre 18,50 $
Jeudi 2 pour 1 : Remise des billets en personne au guichet du théâtre de 18 h 30 à 19 h 15. S’applique sur le tarif régulier et aux spectacles présentés sur la scène principale. En quantité limitée.

Les rendez-vous du mercredi : 25 février

Une production Des pieds et des mains


Théâtre Prospero
1371, rue Ontario est
Billetterie : (514) 526-6582

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 Critique
Critique

par Sara Thibault


Crédit photo : Marc-André Goulet

Durant tout le mois de février, les Productions Des pieds et des mains revisite Le Chemin des passes-dangereuses, de Michel Marc Bouchard, grâce à un spectacle hybride qui mélange le théâtre et la gigue contemporaine. La metteure en scène Menka Nagrani fait subir au texte de Bouchard un traitement atypique et original.

Les acteurs Arnaud Gloutnez, Dominic St-Laurent et Félix Monette-Dubeau entrent parfaitement dans la peau d’Ambroise, Carl et Victor, trois frères qui font un accident de voiture en se rendant au camp de pêche familial, à l’endroit même où leur père est mort quinze ans plus tôt. Pris dans un huis clos inattendu alors qu’ils attendent du secours, les frères replongent dans leurs souvenirs et font le point sur leur vie d’adulte.

Le choix d’intégrer la gigue dans le spectacle permet à la fois de ponctuer les répliques et de rappeler la tradition québécoise. La reprise des mouvements, des mots et d’une même chanson contribue à créer un effet de ritournelle. Cela s’ajoute aux deux récits qui évoluent en parallèle : l’accident passé où le père a péri et l’accident volontaire provoqué par le frère aîné qui fait revivre l’épisode de leur enfance. Il arrive à l’occasion que les mouvements éclipsent le texte, notamment lorsque le frère cadet se confie au benjamin sur l’admiration qu’il lui a toujours portée. Durant ces passages, il n’y a pas de véritable fusion entre la forme et le contenu, la danse court-circuitant l’émotion qui aurait pu ressortir du témoignage. Ce débalancement ne diminue toutefois pas le plaisir que ressent le spectateur face à la proposition de Nagrani.

La scénographie de Claudie Gagnon, composée de cadres de bois disposés autour de la scène, permet à Monette-Dubeau de hanter la scène comme un spectre, référant à la fois au frère aîné dont il est question, mais qui n’est pas encore intervenu dans l’histoire, mais aussi au père bienveillant qui regarderait ses fils évoluer. Durant la première moitié de la pièce, Monette-Dubeau déambule lentement entre les structures en observant l’interaction des deux plus jeunes frères. Les positions qu’il adopte à l’intérieur des cadres, accroché la tête en bas ou encore écrasé sur le sol, recréent le mouvement des corps durant l’accident, alors que la voiture tournoyait sur elle-même.

Nagrani réussit avec brio le défi qu’elle s’était donné : utiliser la danse pour éclairer un texte de théâtre contemporain. Et la pièce de Michel Marc Bouchard se prête parfaitement à l’exercice.

09-02-2015