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Du 26 avril au 14 mai 2016, mardi, jeudi et vendredi 20h15, mercredi 19h15, samedi 16h15
Skin Tight - Te tenir contre moi
LES ÉCORCHURES DU DEUIL: ENTREVUE AVEC ANDRÉ-MARIE COUDOU
Texte de Gary Henderson
Traduction de Xavier Mailleux
Mise en scène de André-Marie Coudou
Avec Xavier Mailleux et Sophie Martin

C’est un moment hors du temps, hors de l’espace. Elizabeth et Tom vont s’y battre, s’ébattre, se remémorer leur première rencontre, leur première fois et tous ces moments importants qui ont jalonné leur vie à deux. Ils font ça avant qu’Elizabeth ne parte. Ils vont danser, s’embrasser, se bagarrer, plaisanter, faire un tour de leur vie en toute complicité. Un texte sensible, drôle, intelligent, profondément humain et sensuel. —— Le Théâtre L’instant, fondé il y a dix ans par un groupe de comédiens belges, place le rôle social du créateur au cœur de sa démarche artistique ; il privilégie également les écritures théâtrales méconnues ou nouvelles. La compagnie a déjà présenté dans la Salle intime en 2010 Emma de Dominique Bréda. Aujourd’hui, André-Marie Coudou propose une pièce résolue et intrépide du dramaturge néo-zélandais Gary Henderson.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène Martin Lebrun
Scénographie Benoit Giguère
Chorégraphie Ian Yaworski
Éclairages Martin Sirois
Photo Sophie Martin

Au guichet : Régulier 26 $, aîné 23 $, 30 ans et - et membres 21 $, groupes (15 personnes +) 18,50 $, étudiant en théâtre 16 $
Par téléphone et en ligne : régulier 28,50 $, aîné 25,50 $, 30 ans et - et membres 23,50 $, groupes (15 personnes +) 18,50 $, étudiant en théâtre 18,50 $

Production Théâtre l'Instant
Présente en codiffusion avec le Théâtre Prospero


Salle intime du Théâtre Prospero
1371, rue Ontario est
Billetterie : 514-526-6582

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Critique

Lorsque les spectateurs entrent dans la salle intime du Prospero, la pièce est déjà amorcée. Le couple, formé par les comédiens Sophie Martin et Xavier Mailleux, se fixe du regard. Ne brisant jamais ce contact visuel, ils tournent en rond sur scène. Côté jardin, une caisse de bois remplie de pommes rouges ; côté cour, un bassin de métal empli d’eau, dans lequel une goute tombe du plafond. Les murs, quant à eux, sont recouverts de feuilles de papier, certaines vides, certaines noires, d’autres sur lesquels ont été imprimées des photographies du visage de l’actrice. Le tout formant un dégradé allant du plus foncé au plus clair.


Crédit photo : Thibaut Larquey

Une fois tous les spectateurs assis, le combat commence : Tom et Elizabeth se ruent l’un sur l’autre. Dans une chorégraphie plutôt impressionnante, les comédiens s’attaquent, se rouent de coups qu’ils parent avec aisance, démontrant à quel point ils se connaissent profondément. Une fois cet enchainement terminé, commence le dialogue que les comédiens scandent, comme s’ils récitaient un poème, d’une voix chantée et quelque peu monotone.

Le texte de l’auteur néo-zélandais Gary Henderson, très poétique, n’arrive malheureusement pas à prendre sa pleine mesure sur scène. Les paroles déclamées sont parfois froides et déconnectées. La grande quantité de phrases passe-partout, entre autres sur l’amour et les relations de couples, finit par détacher le spectateur de ce qui se déroule sous ses yeux. Toutes les relations de couple cumulent leurs anecdotes et leurs particularités qui font d’elles une union unique ; celle de Tom et Elizabeth essaie tellement de se fondre dans une relation type qu’aucune particularité propre, aucune spécificité ne se dégage d’elle. Certaines scènes du quotidien viennent donner un côté réaliste à la chose, mais sans parvenir à créer un attachement réel entre le public et les personnages. Du coup, au fil des récits racontés par les protagonistes, on perd l’histoire, le tout demeure ainsi assez vague.

Sophie Martin et Xavier Mailleux réussissent tout de même à communiquer la passion «absente» du texte à l’aide de leurs corps. Lorsqu’ils se touchent, s’enlacent, se lavent les cheveux ou donnent le bain, ils transmettent une tendresse infinie que les mots n’arrivent pas totalement à partager.

La mise en scène d’André-Marie Coudou est fluide ; les éléments de décor sont incorporés avec brio et les déplacements, dans cet espace exigu, sont naturels et dynamiques. La pièce aurait pu s’élever davantage, captiver et garder l’intérêt du public si les mots avaient été livrés d’une manière plus touchante et si l’histoire entre les deux personnages avait été mieux ficelée.

29-04-2016