Le Groupe de la Veillée mise une fois encore sur la diversité de ses explorations en provoquant la rencontre entre des artisans d’ici, les figures actuelles de la vitalité et d’un renouveau théâtral et des textes entreprenants, certains « imprudents » de la dramaturgie contemporaine étrangère.
S’approprier des territoires culturels lointains et scruter ces paysages de paroles, mots et formes, formes et mots intimement liés, est une démarche familière à La Veillée qui souhaite ainsi encourager et pérenniser cette aspiration en compagnie de metteurs en scène en appétit de prospections.
Pour cette première édition, La Veillée propose cinq soirées de mises en lectures d’auteurs actuels de la Norvège, de l’Allemagne, de l’Angleterre et de la Russie, afin d’offrir et de partager avec des publics curieux, des aventures avec les mots que nous n’aurons peut-être pas l’occasion d’entendre sur nos scènes québécoises.
Mardi 5 avril
Je disparais d’Arne Lygre, écrivain et dramaturge norvégien.
Mise en lecture par Catherine Vidal
Avec Anne-Marie Cadieux, Benoit Gouin, Marie-France Lambert, Marie-Claude Langlois, Alice Pascual
« Moi » et « Mon amie » doivent quitter leur pays. Émigrer signifie quitter une vie confortable, mais surtout être
jeté loin de tous ses repères. Pour faire face, tout au long de leur fuite, Moi et Mon amie s’inventent d’étranges
jeux de rôles et se projettent dans d’autres vies que les leurs. Pour mieux s’approprier leur propre réalité ? Dans
la détresse, à quoi sert l’imaginaire ? L’écriture d’Arne Lygre intrigue. Les thématiques abordées – la peur, la
solitude, la famille, la maladie – posent aussi la question du bonheur.
Mercredi 6 avril
Temps universel +1 de Roland Schimmelpfennig, dramaturge allemand.
Mise en lecture par Christian Lapointe
Avec Monique Miller
Une femme seule ; l’anatomie d’une séparation. Seule face à des objets qui rythment sa parole, cette femme
déroule et enroule des motifs. Temps universel +1 travaille sur l’extrême précision et le flou, sur l’intime qui
devient fiction. Une tentative de « mesurer » le temps qui passe, de cartographier le souvenir.
Jeudi 7 avril
Harper Regan de Simon Stephens, dramaturge britannique.
Mise en lecture par Charles Dauphinais
Avec Geneviève Alarie, Sophie Clément, Steve Laplante, Alice Moreault, Iannicko N’Doua, Richard Thériault
Elle a quarante ans, un travail honnête, une vie de couple, et un soudain besoin d’entrer dans l’inconnu.
Déflagration intérieure. Harper Regan vit sous pression, sous un assemblage composite d’une succession
d’oppressions. Pression familiale : son adolescente de fille fait sa crise, son bonhomme de mari a perdu son
boulot. Tous ont dû déménager. Pression professionnelle : elle assure seule l’intendance de la maison, et
son patron lui refuse un jour de congé pour voir son père mourant. Voyage initiatique d’une quarantenaire
déphasée, Harper Regan fait émerger de l’extraordinaire dans les impasses du réel.
Vendredi 8 avril
Winterreise d’Elfriede Jelinek, femme de lettres autrichienne, lauréate du prix Nobel de littérature en 2004.
Mise en lecture par Angela Konrad
Avec Alain Fournier, Marie-Laurence Moreau, Lise Roy
Ce virulent monologue, plus intime et politique que jamais, revisite principalement le cycle de vingt-quatre
lieder de Schubert intitulé Die Winterreise, d’après des poèmes de Wilhelm Müller. Chaque lied composant ce
cycle poético-musical est caractérisé par une figure, un emblème. Jelinek récupère ces figures à son profit et
en propose une relecture contemporaine nourrie par une réflexion hyper critique sur le monde moderne, ses
déviances, ses perversions, ses constellations.
Samedi 9 avril
Les enivrés d’Ivan Viripaev, auteur, scénariste, metteur en scène, réalisateur, acteur russe.
Mise en lecture par Florent Siaud
Avec Paul Ahmarani, David Boutin, Maxime Denommée, Évelyne de la Chenelière, Marie-Pier Labrecque, Daniel
Parent, Marie-Eve Pelletier, Étienne Pilon, Dominique Quesnel, Évelyne Rompré.
Quatorze personnages sont, séparément ou ensemble, parvenus à un état d’ébriété tel que chacun découvre,
au fond de lui-même, des vérités essentielles insoupçonnées qui s’opposent, divergent autant qu’elles se
rejoignent. Cette lecture est réalisée avec le soutien de la compagnie «Les songes turbulents».
Crédits photos : Catherine Vidal © Marie-Claude Hamel ; Christian Lapointe © Maude Chauvin ; Charles Dauphinais © Marc Dussault ; Angela Konrad © Nathalie Saint-Pierre ; Florent Siaud © Stéphanie Rebeccu
Production La Veillée