Un thriller drôle et grinçant comme seul McDonagh peut en écrire. Dans un coin perdu de l’Ouest irlandais... Mick Dowd a comme tâche de déterrer des cadavres pour faire de la place au cimetière, mais il doit cette année retirer le corps de sa défunte épouse. Des soupçons planent toujours sur son innocence quant à la nébuleuse mort de sa femme sept ans plus tôt. Rien n’est jamais enterré pour toujours.
Des humains, des répliques assassines, de l’alcool, des os et une odeur d’orgueil qui flotte. Un coup de poing dans le ventre pour laisser s’échapper les rires...
Après les succès de L’Ouest Solitaire et Tranchées, tous deux présentés dans la Salle intime du Prospero, le Théâtre Bistouri revient en force avec le deuxième opus de la Trilogie de Leenane. Le duo Gauthier/Thibault se retrouve à nouveau pour disséquer l’humain avec cette puissante comédie noire irlandaise.
Tarif Scène principale
Régulier : 35 $
Senior (65 ans et +) : 28 $
30 ans et - : 26 $
Dans la solitude des champs de coton 38 $
Tarif Salle intime
Régulier : 28 $
Senior (65 ans et +) : 25 $
30 ans et - : 23 $
Tous les prix incluent les taxes.
Aucun frais de service pour l’achat de billets au guichet
Commande en ligne et téléphonique : 3$ de frais de service par billet.
Horaire scène principale :
Mardi, jeudi, vendredi à 20h
Mercredi à 19h
Samedi à 16h
Horaire salle intime :
Mardi, jeudi, vendredi à 20h15
Mercredi à 19h15
Samedi à 16h15
Production Théâtre Bistouri
Après avoir monté L’Ouest Solitaire en 2013 sur les planches du Théâtre Prospero, le traducteur Marc-André Thibaut et le metteur en scène Sébastien Gauthier refont équipe pour faire résonner les mots de l’auteur et réalisateur irlandais Martin McDonagh.
Avec Les ossements du Connemara, Martin McDonagh propose une comédie noire aux personnages très typés : Mary Rafferty, la vieille femme un peu grincheuse qui se passionne pour le bingo et l’alcool fort ; Mick Dowd, l’homme viril au passé mystérieux dont le travail consiste à déterrer les morts pour libérer de la place dans le cimetière ; Thomas, le policier incompétent à la tête enflée ; et Martin, le souffre-douleur un peu simplet. Toutefois, c’est justement du décalage entre la noirceur de la fable et le caractère caricatural des personnages que naît le comique de la pièce. Ainsi, les situations les plus dramatiques du spectacle sont sans cesse court-circuitées par un comique absurde. C’est le cas notamment lorsque, en pleine séance pour déterrer un mort, Mick fait croire à Martin que le prêtre coupe le pénis des défunts pour les donner aux enfants des gitans, où encore lorsque l’un des deux hommes ramasse un crâne surmonté d’une mèche de cheveux bien lisses. De même, c’est avec un plaisir contagieux que l’on observe Mick et Martin fracasser des crânes à coups de massue sur une musique euphorique. Les quatre comédiens rendent justice au style de la comédie noire, qui les oblige à passer continuellement du sérieux au comique, mais Danielle Proulx se démarque particulièrement par la précision de son jeu.
Le décor évocateur de Jessica Hart reproduit deux espaces bien distincts. Côté jardin, un monticule de terre dans lequel sont plantées des croix et des pierres tombales ; côté cour, la cuisine d’une maison de campagne de l’ouest irlandais où trône un grand foyer de pierre surmonté d’un portrait du Christ, ainsi qu’une table et deux chaises. Les lumières tamisées d’Ariane Roy, renforcées par l’utilisation occasionnelle d’une lanterne et d’une lampe de poche, s’ajoutent à cette scénographie un peu glauque et créent une atmosphère étrange qui sert bien l’histoire.
Le texte de McDonagh multiplie les intrigues pour garder les spectateurs en haleine tout au long du spectacle. Les personnages semblent tous avoir vécu des épreuves qui les ont fragilisés, ce qui les rend très attachants malgré leurs travers. L’auteur a toutefois opté pour une fin ouverte pour terminer sa pièce, ce qui rend caduc le plaisir que le public pouvait avoir à remonter le fil de l’histoire. On sort donc de la salle avec plus de questionnements que de réponses et avec l’impression d’avoir raté le punch final d’un spectacle pourtant fort prometteur.