Ray, un espoir de l’équipe nationale de natation, est sur le point de se qualifier pour les Jeux olympiques et de signer une entente lucrative avec la grande entreprise Speedo. Mais lorsque son entraîneur trouve des produits dopants dans le réfrigérateur du club de natation, tout bascule dans la vie de Ray : ces drogues sont bien les siennes. À la suite de cette révélation, Ray et son entourage font face à de sérieux dilemmes, leur vrai visage se dévoile. Dans des moments cruciaux, faut-il renier nos valeurs morales et éthiques ? Et si, au fond, le plus important était de gagner, à n’importe quel prix ?
Succès in situ à Montréal en 2018, Rouge Speedo est une pièce américaine enlevante et rythmée. Un portrait coup-de-poing d’une société obsédée par le culte de la réussite.
Texte Lucas Hnath
Traduction Jean-Simon Traversy
Mise en scène Louis-Philippe Tremblay
Avec Louis Labarre,
Catherine Paquin-Béchard,
Guillaume Regaudie,
Marc-André Thibault
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène Louis-Philippe Savard
Scénographie Cédric Lord
Costumes Marie-Charles Nadeau
Éclairages Gonzalo Soldi
Musique Guillaume Regaudie
TARIFS
Scène principale - régulier 37$, 65 ans et + 31$, 30 ans et - / professionnels 29$*, Carte Prospero 28$**
Scène intime - régulier 30$, 65 ans et + 28$, 30 ans et - / professionnels 26$*, Carte Prospero 26$**
Les prix incluent les taxes, commande en ligne ou par téléphone : frais de service de 3$ par billet
* (UDA, UNEQ, CEAD, SACM, SCAM, AQAD, AQM, ATEQ)
** limite de 2 billets par spectacle, par carte Prospero
Production Théâtre Le Mimésis
Jusqu’où peut-on aller pour réussir? Qu’est-on prêt à sacrifier pour y parvenir? C’est la vaste question à laquelle s’intéresse le drame sportif Rouge Speedo, de l’auteur américain Lucas Hnath, dans une traduction de Jean-Simon Traversy et une mise en scène de Louis-Philippe Tremblay.
Ray est un jeune nageur prometteur à la veille d’une sélection importante qui pourrait bien le mener aux Jeux olympiques. Déterminé à s’assurer cette place dans l’équipe, à briller aux yeux de tous et à conclure ainsi un partenariat d’affaires bien juteux avec Speedo, Ray s’est engagé sur une pente douteuse. Autour de lui s’agitent son frère, pressé de quitter son emploi d’avocat pour devenir son gérant, son ancienne blonde qu’il a encore tatouée dans la peau, et son entraîneur, plus intéressé par les victoires de son poulain que par l’humain derrière.
Portée par une bonne tension dramatique, la pièce dévoile peu à peu les motivations de ses personnages et l’engrenage dans lequel ils se sont eux-mêmes enfoncés à force de vouloir briller.
Le Mimésis, qui nous a habitués à des représentations dans des lieux non conventionnels, fait cette fois atterrir sa production dans la salle intime du Prospero, au sous-sol du théâtre de la rue Ontario. Portée par une bonne tension dramatique, la pièce dévoile peu à peu les motivations de ses personnages et l’engrenage dans lequel ils se sont eux-mêmes enfoncés à force de vouloir briller. Un engrenage bien huilé par une société qui carbure à la performance. Car c’est la force du texte de Hnath (et de la traduction très juste de Traversy), sous des dehors de drame sportif : il touche des sujets d’importance, dont l’éthique personnelle du sportif et de son entourage, la pression de la réussite et l’exigence de laisser sa marque dans le monde, mais il taquine aussi le thème des inégalités sociales.
Les propos de la pièce sont dans l’ensemble bien servis par la mise en scène conventionnelle, mais efficace ainsi que par la distribution. Les répliques déboulent et se chevauchent à toute vitesse, dans un rythme vif qui contribue au suspense malgré quelques faux pas au soir de la première. François-Simon Poirier se montre particulièrement convaincant et drôle dans le rôle du frère de l’athlète. Il a l’aisance et le bagou de l’avocat certain de sa capacité à dominer toute situation sans en faire trop. Dans la peau de Ray, le sportif qui a choisi avec naïveté (ou bien une certaine lucidité?) de tricher plutôt que de retourner dans l’anonymat et sa propre insignifiance, Marc-André Thibault hérite d’un rôle complexe. S’il semble étrangement en retrait de cette histoire dont il occupe pourtant le centre, le personnage se révèle glaçant en fin de partie, Thibault donnant alors la pleine mesure de son talent d’interprétation.
Avec un humour par moments grinçant, Rouge Speedo interroge nos notions d’éthique, d’intégrité et de fidélité. En ce monde où les réussites sont plus valorisées que la somme de travail nécessaire pour y parvenir et où le succès repose beaucoup sur l’image que l’on projette, la production de Mimésis pose la question de la performance à tout prix et de ce qu’on piétine allègrement pour atteindre le sommet.
Dates antérieures (entre autres)
Du 13 au 24 mars 2018 - Centre d'art Le Livrart