Du 11 septembre au 12 décembre, le Prospero poursuit avec force et pertinence sa mission d’explorateur. Il propose la tenue d’une 4e édition de Territoires de paroles. Certains sont déjà familiers avec cette initiative née en 2016, dédiée à la découverte des nouvelles écritures contemporaines.
Proposer six chantiers théâtraux impliquant plus d’une quarantaine d’artistes répondait d’une part à la nécessité pressante de redonner aux artistes la possibilité d’exercer leur métier, mais aussi de profiter d’une pause, d’un ralentissement né d’une adversité pour se jeter dans l’essai-erreur, l’essai-succès, l’essai concluant.
Suite aux soulèvements sociaux actuels, la programmation de Territoires de paroles s’est construite aussi en écho aux mouvements qui ont secoué le monde entier. Le désir de laisser certaines paroles s’incarner et résonner entre les murs du Prospero a teinté la présente édition. Pour diriger ces laboratoires, ont été alors invité.es, en plus de Catherine de Léan, Florent Siaud et Joël Beddows, quelques artistes de communautés culturelles diverses dont la chorégraphe Mélanie Demers, la performeuse et chanteuse innue Soleil Launière, puis l’auteur et metteur en scène caraïbéen Guy Régis Jr.
Ces projets et textes audacieux feront le rappel des incessants conflits qui nous opposent, nous détruisent ou nous transforment.
Seront proposés aux spectateur.trice.s de nouvelles formules de partage, dont six présentations publiques à l’issue de chaque laboratoire et, possiblement, quelques moments Live stream, ainsi qu'un journal de bord où images tournées en cours de processus et impressions littéraires jalonneront cette aventure automnale.
FORÊT ET TEMPÊTE (FAUST, PREMIÈRE PARTIE)
Textes de Marine Bachelot Nguyen, Pauline Peyrade et Guillaume Poix
Sous la direction de Florent Siaud
Avec Marc Béland, Sophie Cadieux, Francis Ducharme, Émilie Monnet, Dominique Quesnel
Lumières Nicolas Descôteaux - Vidéo David B. Ricard - Son Julien Éclancher - Espace Romain Fabre
Présentation de la cie Les songes turbulents, en collaboration avec le théâtre Prospero - Le Groupe de la Veillée
Présentation publique annulée
Il aura fallu à Goethe près de soixante ans pour écrire Faust I et Faust II. C’est l’histoire orageuse d’un savant et du diable qui arpentent le vaste monde. C’est peut-être la fresque la plus folle du théâtre occidental. C’est un miroir tendu à notre présent, réfléchissant une foule de sujets contemporains, allant du consentement amoureux à la colonisation, en passant par la crise de la science, l’invention du posthumain, la naissance de la spéculation, la répression des révoltés ou l’effondrement de la nature. Florent Siaud fait le pari fou de confier la réécriture de cette épopée à douze auteurs de différents continents. Les dramaturges français Guillaume Poix, Marine Bachelot-Nguyen et Pauline Peyrade ouvrent le bal en livrant la première partie de l’aventure.
QUEL DERNIER GRAND CONFLIT POUR SATISFAIRE LA HAINE ENTRE LES HOMMES
De et sous la direction de Guy Régis Jr, auteur et dramaturge haïtien, invité de Port-au-Prince
Avec Xavier Huard, Nadine Jean, Philippe Racine et 3 autres participants
Environnement visuel Gaspard Philippe
Présentation publique annulée
« Des guerres abjectes aux discriminations sociales, sexuelles et raciales, tout s’échelonne et se mêle dans cette oeuvre qui
peut durer six heures ou cinq minutes, car faite de capsules pouvant évoluer ensemble ou séparément. Mon ambition avec
Quel dernier grand conflit pour satisfaire la haine des hommes est de composer mon oeuvre théâtrale la plus longue et la
plus diverse, capable d’étaler la causticité de nos rapports, de nos conflits entre humains. »
Guy Régis Jr
SOLSTICE D’HIVER
De Roland Schimmelpfennig
Sous la direction de Joël Beddows
En collaboration avec le Théâtre français de Toronto
Avec Catherine de Léan, Étienne Pilon, Gregory Hlady, Louise Naubert
Lumières Chantal Labonté - Vidéo Guillaume Saindon
Présentation publique annulée
Pour nommer le mal qui nous guette, Roland Schimmelpfennig défait et met à nu les mécanismes d’un fascisme étrangement actuel. Dans Solstice d’hiver, celui-ci s’émisse en douce dans une société bien-pensante, parmi des « gens bien » et cultivés qui ne semblent pas prêts à reconnaître sa réapparition, sa possible résurgence. Joël Beddows propose l’exploration d’un huis clos familial transformé en fête des morts. À travers un univers scénique progressivement fantasmagorique, il fera apparaître sur le plateau une société obsédée par le confort, le succès et la stabilité.
LA FIN DE L’HOMME ROUGE / LE TEMPS DU DÉSENCHANTEMENT
D’après le roman de Svetlana Aleksievitch, prix Nobel de littérature
Sous la direction de Catherine de Léan
Avec Paul Ahmarani, Louise Bombardier, Catherine Chabot
Projections Gonzalo Soldi
Présentation publique annulée
Que se passe-t-il pour les humains quand l’édifice socio-économico-politique de leur pays bascule du jour au lendemain ? À travers les témoignages de trajectoires humaines immenses, plus tragiques et romanesques que toutes les fictions, La fin de l’homme rouge raconte ce que fut le communisme, sa chute, et le grand désenchantement du rêve capitaliste. Ce récit de la Russie intérieure fascine, car il nous montre des humains être à la fois monstrueux et sublimes. Et parce que nous sentons nous aussi parfois l’édifice de notre société trembler.
CABARET NOIR
Sous la direction de Mélanie Demers, directrice la compagnie Mayday danse
Avec Vlad Alexis, Florence Blain Mbaye, Anglesh Major, Stacey Désilier
Présentation publique annulée
« Cabaret Noir est à la fois une grande célébration autour du concept de la négritude et un espace pour ne pas se laisser encapsuler et essentialiser par la construction limitée de cette noircité, de cette sombritude.
Puisqu’il n’est pas possible d’échapper à notre corps, pourquoi ne pas honorer cette condition, cette identité, ce fardeau, cette beauté. Avec ce terrain de jeu qui nous est offert, à la fois champs de coton et arène de cirque, entre essai et cabaret, on se lance z’yeux fermés, poings levés.
Grand-messe, happening et plaidoyer, Cabaret Noir est un clin d’œil à la désinvolture de Cabaret Neiges Noires et à l’insouciance des bals nègres du Paris des années 30.
On se joue des clichés, du folklore, des préjugés. On convoque les mots de Frantz Fanon, de Nina Simone, de Dany Laferrière et de Spike Lee. On laisse le discours se construire et se contredire. On y observe comment une enveloppe corporelle a le pouvoir d’aiguiser les instincts et de dicter les destins.
À une époque où l’on peut prétendre tout à la fois à la trajectoire de George Floyd et celle de Barack Obama, Cabaret Noir est un espace profane et sacré pour réclamer le droit de se dire, de se raconter, de s’inventer et ultimement, ne pas se laisser définir par une quelconque autorité. »
-Mélanie Demers
AKUTEU
De et avec Soleil Launière, performeuse et chanteuse innue
Présentation publique annulée
Je me tords, de corps, d’esprit, de chant, de révolte, je me dévoile, les mots, le ventre, me mets à nu …
« Akuteu (titre provisoire) sera une exploration de texte poétique autobiographique mis en respiration et en mouvement.
Un premier projet d’écriture personnelle. Les pieds dans le vide, les yeux tournés vers mes tripes. Je pense à ma vie,
respire le territoire. Cette histoire-là, c’est la mienne, celle d’Akuteu. »
Soleil Launière
Crédits supplémentaires et autres informations
Durée -
Billets en vente le 11 septembre 2020