Du 16 novembre au 19 décembre 2009
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Chambre(s)Chambre(s)

Écriture scénique et mise en scène : Eric Jean
Texte et dramaturgie : Pascal Chevarie
Avec : Evelyne Brochu, Sébastien David, Sylvie Drapeau, Alexandre Landry, Sacha Samar

En renouvelant sans cesse ses méthodes d’exploration dramaturgique, Eric Jean nous propose un nouveau voyage dans les méandres de l’âme humaine où la réalité côtoie un univers onirique envoûtant. Cette fois-ci, dans une volonté de faire parler le corps de l’acteur et sa présence dans l’espace, la scénographie et l’environnement sonore seront les points d’ancrage d’une œuvre dichotomique naviguant entre l’intuitif et la raison, le créatif et le cartésien.

Ainsi, explorant le corps humain comme une carte géographique, on découvrira un lieu vivant, quasi biologique, comme un micro-organisme abritant des cellules-personnages prêtes à se développer.

Scénographie : Pierre-Etienne Locas
Éclairages : Martin Sirois
Musique : Vincent Letellier
Assistance au son et sonorisation : Olivier Gaudet-Savard
Costumes : Cynthia St-Gelais
Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti
Assistance à la mise en scène et régie générale : Annie Beaudoin

Les lundis découvertes

Lieu de découvertes et d’aventures, le théâtre peut aussi nous faire voyager au cœur de l’humanité et célébrer la différence. Pour ce faire, un artiste issu d’une communauté culturelle occupera l’avant-scène du Quat’Sous le temps d’une soirée afin de nous faire découvrir ses coutumes, paysages et valeurs. Réservation requise : 514 845-7277

7 décembre 2009 : L’Iran. Avec deux représentants de la communauté iranienne : Mani Soleymanlou, comédien et
Hemela Pourafzal, propriétaire du Byblos le Petit Café, cuisine d’Iran.

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Une production du Théâtre de Quat’Sous

Quat'Sous
100, ave. des Pins Est
Billetterie : 514-845-7277

par Daphné Bathalon

 « Les mots servent à exprimer les idées, quand l’idée est saisie, oubliez les mots. »

Création personnelle, exploration de l’identité et amalgame de plusieurs genres artistiques, Chambre(s), la plus récente production du metteur en scène Éric Jean, est une pièce composite et étrange. Il faut l’aborder avec beaucoup d’ouverture, accepter de cesser de penser et de réfléchir pour écouter ce que le créateur a voulu nous faire ressentir. « Il faut jeter vos têtes » nous dit-on d’entrée de jeu.

Sept comédiens se partagent le texte du directeur artistique du Théâtre de Quat’sous. À bas le quatrième mur qui sépare la scène et la salle : dans cette nouvelle bâtisse qu’on étrenne depuis quelques semaines, ils incarnent et s’incarnent. En effet, ils enfilent leur propre rôle et utilisent, pour s’exprimer, les mots que l’auteur a tracés à même leur peau : vie, art, j’aime, jouer... Crayon sur le corps des acteurs, il a usé de leur peau comme d’une page blanche. Écrite à plusieurs mains, Chambre(s) est le fruit d’un travail d’improvisation conjoint entre Éric Jean, Pascal Chevarie et les comédiens. On le perçoit malheureusement parfois dans l’aspect un peu fragmentaire des tableaux qui la composent.

Sur la scène qui ressemble presque au plateau d’un talk-show, les acteurs s’expriment sur leur identité, ce qu’ils sont, qui ils sont et ce qui les définit. Ils entrent par la salle et montent tranquillement sur les planches tout en se présentant sous leur vrai nom et en dévoilant quelques détails qui les rendent uniques. La frontière entre le jeu et la réalité s’amincit encore davantage quand le metteur en scène lui-même nous souhaite la bienvenue au Quat’sous et une bonne soirée. On entre alors dans les chambres des personnages pour mieux apprendre à les connaître. Pourtant, ils ne nous convainquent pas qu’ils se sont appropriés le texte. On ressent, par-dessous, l’omniprésence de l’auteur qui vient même nous expliquer, à la toute fin de sa pièce, sa démarche créatrice

Visuellement superbe, Chambre(s) est une pièce qui entremêle joyeusement (et suivant la mode actuelle) danse, théâtre et arts visuels. Les éclairages, conçus par Martin Sirois, isolent tour à tour les comédiens pendant leur mise à nu littéraire et littérale. De plus, l’habillage de scène sobre laisse toute la place au regard porté sur l’intimité. Enveloppé par une ambiance sonore signée Vincent Letellier et par plusieurs pièces musicales choisies par Éric Jean, le spectateur s’immerge dans l’univers du metteur en scène. De la petite boîte à musique à Louis Armstrong en passant par Sigur Ros, cet univers est éclectique et accrocheur.

La faiblesse est toutefois au niveau du texte et non de la mise en forme. Certains passages sont forts et portent à la réflexion. On les note quelque part, du moins, pour y repenser plus tard, mais la musique, la danse, l’habillage scénique sont si beaux que par opposition, certains autres passages nous paraissent plutôt faibles et dépourvus de pertinence. Il y a néanmoins des idées percutantes, comme celles soulevées par Sylvie Drapeau : ce qu’elle dit dans la rue est-il plus vrai que ce qu’elle dit sur scène? Est-elle encore elle-même en sortant de la scène ou est-ce une autre personne qu’elle regarde dans le miroir de sa loge en se démaquillant?

En définitive, on est si bien bercé par l’univers envoûtant, si bien éveillé par les mots qui expriment les idées que, même les sens ravis, on attend, dans le noir et les applaudissements, que la pièce reprenne et nous emmène plus loin.

23-11-2009

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