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Du 15 au 24 septembre 2011 - Quat'Sous
15 novembre 2011 - Salle Pauline-Julien
S'embrasentS'embrasent
Texte Luc Tartar
Mise en scène Eric Jean
Avec Francesca Bárcenas, Christian Baril, Matthieu Girard, Talia Hallmona, Béatrice Picard

Dans la cour d'école, Jonathan embrasse Latifa. C'est un coup de foudre qui bouleverse les témoins de la scène – les filles, les garçons, les profs et même le directeur – une passion qui, telle une éclipse observée à l'oeil nu, les éblouit et brûle leurs regards.

Fort de son succès au Québec et en France, S'embrasent effectuera un retour sur les planches montréalaises pour une série de représentations exceptionnelles. S'adressant en premier lieu à un public adolescent, S'embrasent aborde le coup de foudre amoureux, thème universel qui interpellera les spectateurs de tous âges. Au croisement du clip et de l'oratorio, cette partition lumineuse mêle audacieusement poésie, danse et musique, pour venir raviver en chacun de nous la flamme et l'émoi du premier amour.


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Assistance à la mise en scène et régie Stéphanie Raymond
Scénographie Magalie Amyot
Costumes Stéphanie Cloutier
Éclairages Martin Sirois
Musique Olivier Gaudet-Savard

Une production du Théâtre Bluff en codiffusion avec le Théâtre de Quat'Sous


Quat'Sous
100, ave. des Pins Est
Billetterie : 514-845-7277

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Salle Pauline-Julien
15615, boulevard Gouin Ouest
Billetterie : 514 626-1616


Dates antérieures

Du 30 septembre au 2 octobre 2009 - Maison des arts de Laval
Du 19 au 28 février 2010 - Maison Théâtre
2010-2011 tournée au Québec et en France

 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre

Deux êtres qui s'embrassent et c’est le monde qui vacille...


Crédit photo : Joêl St-Pierre

Jonathan, sexuellement, c'est le garçon qui fait mouiller l'entrejambe des élèves, des professeurs et du directeur de l'école, tous sexes confondus. Il n'est pas qu'un sex-symbol, il est la masculinité faite adolescent. Alors que Latifa passe près de lui, il la rattrape de justesse et s'ensuit le baiser le plus passionné de l'histoire de la cour. Un coup de foudre comme une décharge électrique, une passion qui, comme une onde de choc, fait tomber à la renverse tous les témoins de la scène. Même la voisine de l'établissement scolaire n'y échappe pas, bouleversée et éblouie par ce baiser d'une fougue jamais égalée.

Mise en scène par Éric Jean, la pièce S'embrasent est une suite de témoignages de ces brûlés vifs, survivants de cette soudaine éclipse amoureuse. Prenant une forme fragmentée, hybride, entre vidéoclip, instants présents et déclarations intimes, le spectacle propose audacieusement une poésie urbaine, lumineuse, et un langage jeune et cru, avec une certaine fixation sur les seins et l'aveu ultime d'avoir commis l'acte sexuel - ou non. Tu l'as fait? clament et demandent tous les ados, en mentant pour paraître dans le coup. Les quatre jeunes comédiens (Francesca Bárcenas, Christian Baril, Matthieu Girard, Talia Hallmona) et la merveilleuse Béatrice Picard, dans le rôle de la nostalgique voisine «qui laisse sur le bord de la fenêtre des préservatifs dans une assiette», évoluent dans un environnement scénique dépouillé. Le sol est séparé par des traits de lumière rouges et blancs, rappelant les lignes de jeux de balle, et le mur qui ferme le fond de la scène devient une ardoise géante, un tableau noir sur lequel ils inscrivent des mots et dessinent un organigramme de la supposée vie sexuelle de Jonathan. La lumière est aussi fragmentée, venant isoler à quelques moments les comédiens, les plongeant souvent dans ce clair obscur de l’adolescence. À quelques reprises, on se sert de sources lumineuses portables, de petits néons, par exemple, qui donnent un air de rave à l’une des scènes chorégraphiées. L’ambiance musicale diversifiée colle parfaitement à la pièce : de l’électro à Love Story (Béatrice Picard en Sherley Bassey), en passant par un repiquage du succès de Michel Fugain et le Big Bazaar, Une belle histoire – car on parle bien, ici, d’une de ces «romances d’aujourd’hui».  L’estime de soi, la réputation, les premières expériences, l’abandon… les ados se confrontent à tout, et le monde adulte est tout aussi excitant qu’effrayant. Et ces deux amants que l’on ne verra jamais s’impriment pourtant dans notre esprit, tant la puissance des mots et l’embrasement des témoins nous sont, à nous aussi, fatals.

S'embrasent a aussi profité d'une des premières campagnes virales du genre sur Internet, pour une pièce québécoise pour adolescents, grâce à plusieurs vidéos postés sur le réseau YouTube. Si vous avez de la difficulté avec les vidéos sur cette page, la page d'accueil du Théâtre Bluff sur YouTube pour les visionner est le http://www.youtube.com/user/ThBluff.

Si «l’amour est un vertige qui nous fait avancer1», il nous fait aussi rêver et applaudir. Chaudement accueillie lors de la première à la Maison des arts de Laval, S’embrasent est une pièce aux résonances tangibles, transportée par un discours à cinq voix, fougueuse, sensible,  frénétique.  La pièce sera en tournée durant l’automne 2009 et foulera les planches de la Maison Théâtre en février 2010.

1. source : mot de l'auteur

03-10-2009