L’étrangeté de la nature humaine, la difficulté de l’amour et ce temps qui nous échappe... Pourquoi ne pas en rire? En 1996, le public du Quat’Sous plongeait pour la première fois dans cette comédie jouissive, rythmée de consonances vives et de situations fantaisistes, dont les cinq courtes pièces furent orchestrées par Pierre Bernard, directeur artistique d’alors.
Dans le cadre des 60 ans du théâtre, ce grand succès est revisité avec tout ce qu’il faut de folie et d’irrévérence par Eric Jean. Ce sera l’occasion de (re) découvrir la parole de David Ives, un auteur phare de la dramaturgie américaine contemporaine, qui s’amuse dans un théâtre absolument étonnant, entre expérimentation et extravagance.
Lorsque Woody Allen et Ionesco se rencontrent dans un quartier huppé d’une grande ville, il en ressort une œuvre drôle et intelligente. Son fil narratif distordu, truffé d’ellipses irréelles et de perspectives multiples, vous mènera dans une nouvelle dimension.
Assistance à la mise en scène Chloé Ekker
Décor Pierre-Étienne Locas
Costumes Cynthia St-Gelais
Lumière Martin Sirois
Conception sonore et régie Olivier Gaudet-Savard
Direction musicale Catherine Gadouas
Complice artistique Pierre Bernard
Avant la première 23$
En prévente jusqu’au soir de la première représentation de chacun des spectacles.
À compter de la première 36$
2 pour 1 36$
Les samedis et dimanches, selon les disponibilités, le soir même au guichet.
Groupe (10 et +) 21$
* Ajoutez 3$ pour les achats au téléphone et en ligne
Les noctambules
Discussion animée par la journaliste Marie-Louise Arsenault, l’activité est un moment d’échange et de complicité entre les artistes, les spectateurs et certains invités spéciaux, sur les différents thèmes abordés dans le spectacle.
15 octobre 2015
Activité gratuite
L'heure du conte
Pour une septième année, le Quat’Sous contribue à la vie culturelle des familles! Le dimanche après-midi, pendant que parents ou grands-parents sont à la représentation dans la grande salle, les enfants de 5 à 9 ans assistent à un spectacle de contes, donné par des artistes professionnels, dans la salle de répétition. Dimanche 18 octobre 2015
Suzanne Champagne
Activité gratuite pour les enfants des spectateurs
Réservation requise: 514 845-7277
Une production du Théâtre de Quat’Sous
Une heure 14 minutes et 56 secondes. Le décompte du temps est affiché en grosses LED rouges au-dessus de la scène, et se met en branle dès le début du spectacle. Le thème est donné : la temporalité, le timing. À travers cinq courtes pièces tirées du recueil de l’Américain David Ives, Variations sur un temps, le metteur en scène et directeur du théâtre de Quat’Sous Éric Jean étudie avec beaucoup d’humour le rapport humain au temps qui passe, qui revient, se regrette, se revit.
Dans Mini-putt ou l’art de la fugue, on suit simultanément trois rendez-vous du même homme à trois périodes de sa vie, montrant comme la séduction évolue au fil des âges. C’est sûr - nommée en 1990 parmi les dix meilleures pièces américaines - met en scène une rencontre de deux inconnus dans un café, qui recommencent leur conversation à chaque gaffe pour améliorer leurs répliques et arriver graduellement à un happy ending amoureux. Dans Drummondville - traduction adaptée de Philadelphie -, deux amis tombent dans des trous noirs où tout le contraire de ce qu’ils veulent arrive, et vice-versa.
Puis, on revit huit fois de suite la mort du révolutionnaire dans Variations sur la mort de Trotsky, où chaque variation est plus surréaliste que la précédente. Enfin, Philip Glass à la boulangerie est une drolatique parodie de comédie musicale où la musique, les paroles et la chorégraphie moquent le minimalisme et la répétition des créations du compositeur de musique contemporaine. Trois interludes musicaux sont également présentés entre les pièces, faisant chanter, jouer et danser les acteurs.
Un ballet effréné, drôle et pétillant
Les pièces s’enchaînent rapidement, donnant un rythme dynamique à la pièce. On a l’impression d’assister à un match - de hockey ou d’impro théâtrale. Le grand cadran lumineux décompte les minutes ; chaque seconde est décisive. Sous le cadran, une inscription accueille le spectateur : 5 pièces, 6 joueurs. Renforçant encore cette métaphore sportive, la mise en scène présente une série de casiers métalliques rangés le long des murs, qui seront au gré des éclairages tantôt murs, tantôt fenêtres, tantôt pièces.
Le public passe la représentation à rire. Parfois aux éclats. L’auteur David Ives, qui se qualifie paradoxalement d’ « auteur misanthrope, sombre, tourmenté et rongé par l’angoisse, qui écrit sur le côté noir de la condition humaine », dit « essayer simplement de faire de bonnes blagues ». Et il réussit. Ce spécialiste des comédies en un acte livre un texte très drôle - la pièce a été en 1996 la plus jouée aux États-Unis, après les oeuvres de Shakespeare -, avec un ton absurde qui valut à son auteur d’être souvent comparé à Ionesco ou Beckett.
Au milieu de ce ballet effréné se croisent six acteurs (Émilie Bibeau, Anne-Élisabeth Bossé, Simon Lacroix, Daniel Parent, Geneviève Schmidt et Mani Soleymanlou) dans ces cinq pièces, avec pas moins d’une vingtaine de changements de costumes. Tic, tac, tic, tac, l’horloge tourne, les répliques fusent. C’est un sextuplé de talentueux trentenaires hilarants et tout en justesse que le metteur en scène a réuni pour fêter, avec cette comédie, les 60 ans du Théâtre de Quat’Sous, dans un spectacle pétillant, joyeux, fou. Une heure 14 minutes et 56 secondes de pur plaisir ; on voudrait retourner dans le temps pour le voir à nouveau.