Peer Gynt, jeune rêveur et menteur compulsif, vagabonde autour du monde en multipliant les plans aux conséquences désastreuses. Bouffonade philosophique, féérie tournant en débâcle, le récit de ses mésaventures décape l'idée universelle qu'on puisse être vraiment soi-même sans impunité.
Pour s'attaquer à cette épopée improbable, le Théâtre de l'Opsis, dans le cadre de son Cycle scandinave, fait appel à Olivier Morin, porteur éloquent de la démesure et de la digression. Avec lui, cette fable du XIXe siècle de Ibsen, se révèle une explosion d'humour noir sur la jeunesse, l'amour, la soif de vivre; un monde sans pitié peuplé de rennes sauvages, de paysans nordiques, de danseuses marocaines... et de trolls!
Costumes Julie Breton
Consultant décor Olivier Landreville
Musique Navet Confit
Lumière Marie-Aube St-Amant Duplessis
Assistance à la mise en scène et régie Nicola Dubois
Stagiaire à la dramaturgie Mathilde Aubertin
les vendredis - 5@7 Vendredi c'est Grilled-cheese !
12 février - Activité L'Heure du conte
L'HEURE DU CONTE
Victor Andres Trelles Turgeon
Pour une huitième année, le Quat’Sous contribue à la vie culturelle des familles! Pendant que vous assistez à la représentation dans la grande salle le dimanche après-midi, vos enfants, petits-enfants, filleuls ou neveux de 5 à 9 ans assistent à un spectacle de contes, donné par des artistes professionnels dans la salle de répétition. Le conte est suivi d’une pause-collation et se termine par une activité de bricolage animée par Dominique Loiselle.
Activité gratuite pour les enfants des spectateurs
Réservation requise
Avant la première 25$
En prévente jusqu’au soir de la première représentation de chacun des spectacles.
À compter de la première 36$
2 pour 1 - 36$
Les samedis et dimanches, selon les disponibilités, le soir même au guichet.
Groupe (10 et +) 21$
* Ajoutez 3$ pour les achats au téléphone et en ligne
Une production de l’Opsis en codiffusion avec le Théâtre de Quat’Sous
Il faut reconnaître au Théâtre de l’Opsis son goût pour le risque et saluer son audace. Plutôt rares sont les compagnies québécoises à s’être aventurées sur le terrain du conte fantastique tel qu’exploré par Henrik Ibsen avec Peer Gynt. Ce long poème dramatique, qui était davantage destiné à être lu que joué, prend ces jours-ci au Quat’sous des allures de récit folklorique.
Peer Gynt (prononcé pergünt) est un mauvais fils et un mauvais garçon. Fieffé menteur, lâche, opportuniste et, surtout, épris de sa liberté, il n’a aucune attache et se laisse porter où le vent et les aventures le mènent. Son ambition? Devenir empereur, car il ne mérite rien de moins. « Avant même de pouvoir me tenir sur mes jambes, je rêvais déjà de sceptres et de guirlandes! » L’auteur norvégien fait voyager son antihéros par monts et par vaux, du petit village dont il part jeune adulte et ne revient que vieil homme, à la mer en passant par le Maroc, l’Égypte et, même, par le royaume des trolls. Il se fait tantôt marchand d’esclaves, tantôt prophète ou même empereur, mais finit toujours en homme seul.
À la base de cette épopée rocambolesque écrite en 1867 et de la mise en scène qu’en signe Olivier Morin, un constat : les gens sont des trolls. Tout au long des mésaventures qui lui tombent dessus ou qu’il s’invente, Peer Gynt, en demeurant uniquement fidèle à lui-même, en fait la démonstration éclatante. C’est soi-même contre le vaste monde… Le Peer Gynt de Guillaume Tremblay, qui porte en bonne partie le spectacle sur ses épaules, est fuyant comme du vif-argent. Autour de lui, les personnages dont il croise la route apparaissent et disparaissent comme dans un songe erratique. Le rythme s’emballe rapidement et les aventures défilent aussi vite que Peer Gynt invente ses « menteries ». On se raccroche tout de même à ce grand fabulateur pour ne pas perdre le fil au milieu de cette galerie de personnages et dans l’enfilade de péripéties. Tremblay offre d’ailleurs une belle performance, parvenant à rendre son personnage hautement narcissique presque sympathique, une tâche mal aisée vu sa façon de traiter mère, amoureuses et compagnons de fortune.
La mise en scène dynamique braque les projecteurs sur le côté fantasque et fou déjà bien présent dans le texte original. Les nombreuses aventures de l’antihéros et ses rencontres ont été réduites de beaucoup, raccourcissant considérablement l’odyssée du personnage, mais Morin a réussi à en garder l’essentiel. La mise en bouche plus québécoise donne également au récit un air familier et un rythme qui rappelle celui de nos propres contes et légendes. On reconnaît aussi la patte du Théâtre du Futur dans cette production. Le spectacle baigne ainsi dans l’univers baroque et l’humour très éclaté de la compagnie qui nous a donné l’irrésistible Clotaire Rapaille, l’opéra rock. Le compère musical du Théâtre du Futur, Navet Confit, a réarrangé la célèbre musique composée par Edvard Grieg pour la pièce (une musique qu’il fait grand plaisir de réentendre) et créé des chansons pas piquées des vers…
Pour une pièce qui fête cette année son 150e anniversaire, Peer Gynt se fait l’écho d’un narcissisme tout à fait actuel et aborde, fort à propos, notre recherche d’équilibre entre la liberté d’être soi-même (mais juste assez!) et ce que requiert la vie en société.