Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
À te regarder, ils s'habitueront
Du 5 au 30 septembre 2017

Qui sommes-nous, qui sont les autres ? Quelle parole nous distingue, nous rassemble ? La couleur de la peau, les sonorités du langage, les valeurs de la terre d’origine influencent-elles notre perception des textes qui ont émaillé notre histoire? Mais quelle est notre histoire ?

Six metteurs en scène embrassent sans retenue ces grandes questions de la diversité culturelle d’aujourd’hui, entourés d’une douzaine d’acteurs incandescents. Ensemble, ils parcourent les chemins sinueux de l’histoire, croisent les oppressés et les conquérants, les ignorants et les lucides. Au bout de leur route, peut-être saisiront-ils les lueurs apaisantes de l’aube.

Un élan vertigineux de réappropriation culturelle, où le jadis d’ici est éclairé d’une lumière nouvelle et irisée.


Idéation et codirection artistique Olivier Kemeid et Mani Soleymanlou
Mise en scène Nini Bélanger, Bachir Bensaddek, Mélanie Demers, Dave Jenniss, Chloé Robichaud, Jean-Simon Traversy
Interprétation Obia le Chef, Angie Cheng, Marco Collin, Emma Gomez, Fayolle Jean, Igor Ovadis, Olivia Palacci, Jacques Poulin-Denis, Leila Thibeault-Louchem, René Rousseau et Inès Talbi


Crédits supplémentaires et autres informations

Dramaturgie Alain Farah, Étienne Lepage
Assistance à la mise en scène Ariane Lamarre
Décor Yann Pocreau
Costumes Romain Fabre
Lumière Erwann Bernard
Musique Laurier Rajotte
Régie Adèle Saint-Amand

Les mardis et vendredi 19h, mercredis, jeudis, 20h, samedis 16h

TARIFS

Avant la première 26$*
En prévente jusqu’au soir de la première représentation de chacun des spectacles.

À compter de la première 36$*
2 pour 1 36$
Les samedis à 16h, selon les disponibilités. Pour en bénéficier, présentez-vous au guichet à partir de 15h.

Groupe (10 et +)
Étudiants 21$
Adultes 23$

TARIFS SPÉCIAUX

L'autre et moi - 1 lecture 18$* 4 lectures 58$
Notre bibliothèque - À vos livres10$*

* Ajoutez 3$ pour les achats au téléphone et en ligne

 

ACTIVITÉS PARALLÈLES

Les discussions

Timides, passionnés ou curieux, vous êtes attendus juste après la représentation pour converser avec Olivier Kemeid et les artistes de la pièce à laquelle vous venez d’assister. Découvrez les anecdotes, mystères et réflexions qui ont jalonné le parcours créatif du spectacle.

À te regarder, ils s’habitueront 12 septembre
Sous la nuit solitaire 21 novembre
La déesse des mouches à feu 13 mars
Le Tigre bleu de l’Euphrate 1er mai

____

L'heure du conte

Pour une neuvième année, le Quat’Sous s’engage à favoriser la vie culturelle des familles ! Pendant que vous assistez à la représentation dans la salle le samedi après-midi, vos enfants, petits-enfants, filleuls ou neveux de 5 à 9 ans assistent à un spectacle de contes. Celui-ci est suivi d’une pause-collation et se termine par une activité de bricolage animée par Dominique Loiselle.

À noter : pour la saison 17/18, l’activité a maintenant lieu le samedi après-midi.

À te regarder, ils s’habitueront 16 septembre avec Sylvain Rivard

La déesse des mouches à feu 17 mars avec Marie-Christine Lê-Huu

Le Tigre bleu de l’Euphrate 5 mai avec Mireille Tawfik

Activité gratuite pour les enfants des spectateurs
Réservation requise

____

Les penseurs nocturnes

Participez à une discussion chaleureuse animée par notre directeur artistique dans laquelle fusent les bonnes idées, les avis précieux, les angles inédits. Ce sera l’occasion d’approfondir les thèmes abordés dans le spectacle grâce à des invités spéciaux qui aiguiseront notre regard sur le monde.

À te regarder, ils s’habitueront 19 septembre
La déesse des mouches à feu 20 mars
Le Tigre bleu de l’Euphrate 8 mai

____

Les 5 à 7 du vendredi

Dans l’ambiance d’un 5 à 7 bien décontracté, célébrez la fin de la semaine et échangez avec artistes, amis et collègues à la bonne franquette. Et si l’esprit est vif et aiguisé, mais que le ventre est vide, l’équipe du Quat’Sous vous propose quelques petites gourmandises à grignoter.

Tous les vendredis, les soirs de représentations

Une coproduction du Théâtre de Quat'sous et Orange Noyée


______________________________________
Critique disponible
            
Critique

Pour amorcer sa direction artistique au Théâtre de Quat’Sous, Olivier Kemeid espérait marquer un grand coup en s’associant avec Mani Soleymanlou et des créateurs dits de la diversité. Malheureusement, À te regarder, ils s’habitueront se révèle une expérience souvent décevante malgré quelques passages plus vibrants.


Crédit photo : David Ospina

Réunis sous le signe de la diversité culturelle, les artisans de la production de 90 minutes cherchent à tendre vers l’ouverture à l’autre et à la différence. Six metteurs en scène (Nini Bélanger, Bachir Bensaddek, Mélanie Demers, Dave Jenniss, Chloé Robichaud et Jean-Simon Traversy), onze interprètes (Obia le Chef, Angie Cheng, Marco Collin, Emma Gomez, Fayolle Jean, Igor Ovadis, Olivia Palacci, Jacques Poulin-Denis, Leila Thibeault-Louchem, René Rousseau et Inès Talbi) et de nombreux concepteurs d’horizons divers retracent quelques pans de notre histoire avec des récits autobiographiques parfois réussis, parfois ratés.

La représentation débute avec un extrait du documentaire de 1963, Pour la suite du monde de Pierre Perreault et Michel Brault, l’une des œuvres phares du cinéma direct, désignée récemment œuvre historique par le gouvernement du Québec. La cinéaste Chloé Robichaud (Sarah préfère la course) dirige Fayolle Jean et Igor Ovadis. Ces derniers sont assis sur des cubes et commentent brièvement les paroles des protagonistes du film, tout en échangeant sur leurs parcours d’immigrants et de professionnels. Né en Union soviétique, Ovadis nous amuse grandement en relatant les troubles politiques de son pays d’origine, tout comme son comparse né en Haïti. En cette première semaine de représentation, les acteurs manquent encore un peu de complicité et les liens entre le long-métrage et le vécu des deux protagonistes semblent parfois plaqués, mais autrement, leur conversation se déroule assez agréablement dans un climat de douceur.

Notons tout de suite un premier irritant : les salutations après chacun des numéros brisent l’harmonie voulue par les concepteurs de tisser une sorte de mosaïque de ces rencontres humaines. Le traitement se rapproche davantage du stand-up comique traditionnel que d’une production plurielle comme Les Contes urbains ou la pièce féministe La Nef des sorcières.

Après les deux hommes de théâtre chevronnés, la soirée se poursuit en compagnie de Leila Thibeault-Louchem et Inès Talbi. Celles-ci surgissent dans l’espace avec une énergie qui crée contraste avec celle de leurs prédécesseurs. Les deux dynamiques performeuses se relancent sur les difficultés de dénicher une audition pour un premier rôle qui ne les confinent pas à «l’ethnie» ou à «l’immigrante» de service. Des fous rires fusent lorsqu’elles se comparent à des actrices connues comme Julie Le Breton, la «pétillante» Sophie Cadieux, ou encore l’une de leurs préférées, Christine Beaulieu («une fille engagée, surtout depuis J’aime Hydro, et écologique par son choix de conduire une voiture électrique»). Leur exposé devient encore plus percutant grâce aux archives visuelles du camp du OUI le soir du référendum de 1995. Pour établir une opposition avec la phrase controversée de Jacques Parizeau qu’elles prononcent, les deux créatrices se lancent dans un discours très articulé sur le sens de l’engagement, de la liberté et du bien commun. Ce segment du spectacle démontre avec acuité la pertinence de conjuguer des enjeux plus personnels à notre destin collectif dans une langue remuante. Lorsque les deux actrices enduisent leur visage d’un maquillage blanc, la référence aux médiatisés blackfaces frappe les esprits.  

Ensuite, le monologue de la comédienne originaire de Catalogne, Emma Gomez, est enchevêtré avec la célèbre lecture télévisuelle du manifeste du FLQ par Gaétan Montreuil. Le traitement par Nini Bélanger de cette rencontre entre les élans «révolutionnaires» à la fois naïfs et téméraires des felquistes des années 1960 et les préoccupations très actuelles autour de l’indépendance du peuple catalan ne s’accordent pas toujours harmonieusement sur le plan théâtral. Soulignons toutefois la sensibilité de l’actrice et ses échos sentis à un enseignement qui ne néglige aucune tendance politique, même le terrorisme.

La danse s’insère à l’ensemble avec Jacques Poulin-Denis et Angie Cheng. Ces deux êtres atypiques (dont Poulin-Denis amputé de la jambe droite) exposent un malaise voulu par la chorégraphe Mélanie Demers sur l’air rock emblématique Câline de blues d’Offenbach. Mais lorsque la voix rocailleuse de Gerry Boulet se tait, le duo donne le meilleur de lui-même dans un singulier dévoilement de leurs corps nus.
Mentionnons rapidement le reste du programme qui tendait vers la facilité, le risible et le cabotinage. Marco Collin et Dave Jenniss ont démontré mille fois plus de talents par leur implication avec la compagnie de théâtre amérindien Ondinnok (Wulustek) que dans ces clichés gênants de l’Autochtone en boisson qui peine à dire deux phrases. Allumée dans L’Enfance de l’art (autour des textes de Marc Favreau) le printemps dernier, Olivia Palacci mérite mieux que cette succession de répliques cinglantes, certes, mais vulgaires et sans humour, sans esprit et sans finesse, plombant ainsi une séquence empreinte de narcissisme et de complaisance. 

Si le Théâtre de Quat’Sous est entré dans l’imaginaire, entre autres, grâce au mythique et rebelle Osstidcho, il risque peu cette fois-ci de laisser une trace aussi forte avec un À te regarder, ils s’habitueront qui marie du très bon et du très convenu.   

12-09-2017


 
Quat'Sous
100, ave. des Pins Est
Billetterie : 514-845-7277

Youtube Facebook Twitter