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Éclipse
Du 21 janvier au 15 février 2020
mardi et vendredi 19h, mercredi et jeudi 20h, samedi 16h

Les années 1950 ont fait naître les flamboyantes femmes poètes de la Beat Generation. Elles ont pour noms Diane di Prima, Hettie Jones, Lenore Kandel, Denise Levertov, Anne Waldman, Janine Pommy Vega, Mary Norbert Körte... Avant-gardistes, pas moins aventurières et rebelles que leurs équivalents masculins, elles ont pourtant été occultées par ceux-ci et effacées du grand livre de l’Histoire officielle.

Émue par ces femmes radicales et indociles, ainsi que par la puissance de leur écriture, l’actrice, auteure et metteure en scène Marie Brassard tente de les ramener à la lumière. Quatre femmes, artistes, ont été réunies pour parcourir leurs œuvres et réfléchir aux circonstances qui ont précipité tant de libres penseuses dans l’ombre et l’oubli. Éclipse est le spectacle né de leurs échanges.

Depuis 2001, les œuvres de Marie Brassard et de sa compagnie Infrarouge (Jimmy, Peepshow, La noirceur…) sillonnent la planète, entremêlant des fragments de l’intime et une atmosphère surréelle où la lumière et le son concourent à créer un espace scénique singulier. Sa préoccupation quant à une parole des femmes libre de toute entrave s’est fait particulièrement sentir dans ses récents spectacles, dont La fureur de ce que je pense, autour des textes de Nelly Arcan. Créé en 2013, il continue de tourner dans le monde.


Création Marie Brassard
Avec Larissa Corriveau, Laurence Dauphinais, Ève Duranceau et Johanne Haberlin


Crédits supplémentaires et autres informations

Décor Antonin Sorel
Lumières Sonoyo Nishikawa
Musique originale Alexander Macsween
Maquillages et coiffures Angelo Barsetti
Conception vidéo Karl Lemieux
Intégration vidéo Guillaume Arseneault
Assistance au décor Alex Hercule Desjardins
Régie son Andréa Marsolais-Roy
Photo John Londono

TARIFS

Avant la première 27$* / 30$ (avec frais de service sur le site web)
En prévente jusqu’au soir de la première représentation de chacun des spectacles. Prix au guichet. 3$ supplémentaire par téléphone ou sur le web.

À compter de la première 37$* / 40$ (avec frais de service sur le site web)
2 pour 1 : 37$
Les samedis selon les disponibilités, el jour même au guichet

Groupe (10 et +) : Étudiants 21$, Adultes 24$

Abonnement complice : 3 spectacles ou + : 26$/spectacle

Des tarifs spéciaux sont disponibles, consultez le site du Quat'Sous

Les tarifs peuvent varier pour les spectacles en accueil, les supplémentaires, les événements spéciaux et les productions en extra à la saison

*Présentez-vous sur place et évitez les frais de service de 3 $.
** Prévente limitée pour les reprises : Le Tigre bleu de l’Euphrate et Hidden Paradise.

 

ACTIVITÉS PARALLÈLES

Salons de la découverte

Trois lundis soirs sont confiés à trois artistes du comité d’artistes associé•e•s du Quat’Sous, qui présenteront leurs coups de cœur, découvertes, interrogations, sous forme de lecture, de conférence ou encore d’échange avec le public. Au menu de la saison : la richesse infinie des pistes narratives dans les jeux vidéos avec Sarah Berthiaume (28 octobre 2019), les mystères infinis de la voûte céleste racontés par un astronome invité par Yann Pocreau (23 mars 2020), les surprises infinies de la création avec Mani Soleymanlou (4 mai 2020).

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Les discussions

Découvrez les anecdotes, mystères et réflexions qui ont jalonné le parcours créatif du spectacle. Sympathiques et conviviales, ces discussions vous permettent de converser avec Olivier Kemeid et les artistes de la pièce à laquelle vous venez d’assister.

L’Énéide mardi 10 septembre 2019

Le ravissement mardi 29 octobre 2019

Éclipse mardi 28 janvier 2020

Courir l’Amérique mardi 10 mars 2020

À quelle heure on meurt? mardi 21 avril 2020

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Librairie Gallimard éphémère

Pour une troisième saison, le Quat'Sous s'associe à la Librairie Gallimard en vous proposant une belle sélection d’œuvres littéraires en vente dans le hall du théâtre. Pour chacun des spectacles, découvrez une sélection personnalisée de romans, de livres d’art, d’essais et de pièces de théâtre.

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Les penseurs nocturnes

Participez à une discussion chaleureuse, menée par le directeur artistique et ses invité•e•s. Après le spectacle, il vous accueille avec des spécialistes, philosophes et des professeur•e•s pour poursuivre la réflexion, explorer des angles inédits, faire jaillir des idées!

L’Énéide mardi 17 septembre 2019

Le ravissement mardi 5 novembre 2019

Éclipse mardi 4 février 2020

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Les 5 à 7 du vendredi

Dans l’ambiance d’un 5 à 7 décontracté, célébrez la fin de la semaine et échangez avec artistes, ami•e•s et collègues à la bonne franquette. Et si l’esprit est vif et aiguisé, mais que le ventre est vide, l’équipe du Quat’Sous vous propose quelques gourmandises à grignoter.

Tous les vendredis, les soirs de représentations

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L'heure du conte

Pour une onzième année, le Quat’Sous encourage la vie culturelle des familles! Pendant que vous assistez à la représentation dans la salle le samedi après-midi, vos enfants, petits-enfants, nièces ou neveux de 5 à 9 ans assistent à un spectacle de contes. Celui-ci est suivi d’une pause-collation et se termine par une activité d’arts plastiques.

Activité gratuite pour les enfants des spectateur•trice•s. Réservation requise.

L’Énéide samedi 28 septembre 2019 à 16 h
Sandrine Poirier-Allard

Le ravissement samedi 9 novembre 2019 à 16 h
Marie-Ève Milot

Éclipse samedi 8 février 2020 à 16 h
Nicolas Centeno

Courir l’Amérique samedi 21 mars 2020 à 16 h
Ariel Ifergan

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L'Agora

La baladodiffusion du Théâtre de Quat’Sous
Pour la troisième saison, le Quat'Sous offre du contenu audio exclusif sur chacune de ses productions, spécialement conçu pour le public ! Animés par le directeur artistique Olivier Kemeid, les balados donnent lieu à de passionnants échanges entre artistes, professeur•e•s et spécialistes autour des thèmes abordés dans les spectacles.

L'Énéide
Dès le 3 septembre, le balado explorera l’œuvre d’Olivier Kemeid et discutera des récentes crises migratoires qui sévissent à l’international.

Le ravissement
Dès le 22 octobre, le balado reviendra sur ce texte impétueux d’Étienne Lepage et sur la force de son propos dans la société actuelle.

Éclipse
Dès le 21 janvier, le balado se transportera au cœur de la Californie des années 1950 avec un épisode sur les poétesses de la Beat Generation.

À écouter sur la plateforme AGORA, sur Itunes et Google Play.

Une coproduction du Théâtre de Quat'Sous et d'Infrarouge


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Critique disponible
            
Critique

Revisiter la Beat au féminin

Après s’être penchée sur l’œuvre et la vie de Nelly Arcan, Marie Brassard poursuit son exploration des femmes en littérature avec son plus récent spectacle. Si les noms de Kerouac, Burroughs et Ginsberg ont traversé l’Histoire, on retrouve peu de traces des femmes de la Beat Generation dans la mémoire collective. C’est à cet effacement que Brassard veut remédier en créant Éclipse au Théâtre de Quat’sous, une pièce inspirée de l’anthologie Beat Attitude. Femmes poètes de la Beat Generation (2018).




Crédit photo : Yanick Macdonald

En plus des poétesses qu’elle voulait mettre en lumière, Marie Brassard tenait à donner la parole aux quatre interprètes qui ont participé étroitement à l’élaboration du spectacle. La pièce s’ouvre d’ailleurs avec des extraits d’entrevues que la metteure en scène a menées avec les actrices durant le processus de création. Larissa Corriveau, Laurence Dauphinais, Eve Duranceau et Johanne Haberlin s’expriment donc sur leur sexe, leur vision du rôle de l’artiste en société et leur rapport aux poètes de la Beat Generation. Ces confidences, parfois drôles et parfois intimes, constituent une excellente préparation à la plongée que le public s’apprête à vivre dans l’œuvre d’Elise Cowen, Diane di Prima, Hettie Jones, Leonore Kandel, Denise Levertov, Janine Pommy Vega et Anne Waldman.

Larissa Corriveau, Laurence Dauphinais, Eve Duranceau et Johanne Haberlin s’expriment donc sur leur sexe, leur vision du rôle de l’artiste en société et leur rapport aux poètes de la Beat Generation. Ces confidences, parfois drôles et parfois intimes, constituent une excellente préparation à la plongée que le public s’apprête à vivre dans l’œuvre d’Elise Cowen, Diane di Prima, Hettie Jones, Leonore Kandel, Denise Levertov, Janine Pommy Vega et Anne Waldman.

Le décor d’Antoine Sorel, concentré du côté cour de la scène, rappelle les ateliers d’artistes des années 1950 et 1960. À la lueur de la lune, les actrices entrent et sortent d’un espace vitré et exigu où règne le désordre. Cependant, malgré un énorme potentiel, cet espace reste peu exploité par la mise en scène. Toutefois, la vidéo de Karl Lemieux, appuyée par les lumières de Sonoyo Nishikawa, accompagne fort bien les poèmes récités. Les projections alternent entre des documents d’archives de la Beat et des expérimentations sur pellicule donnant lieu à des formes abstraites et géométriques. La composition visuelle du spectacle est d’une rare cohérence, autant par sa palette de couleurs en noir et blanc que par sa mise en valeur de la parole des poétesses.

Les actrices semblent avoir une réelle sensibilité pour la poésie, certaines s’adonnant elles-mêmes à l’écriture. Leur interprétation nuancée met en valeur les subtilités des poèmes et l’assemblage des différents textes se mélange pour créer un flot créatif très porteur. Le trivial et le cosmique s’entrechoquent, tout comme les prises de parole politique, sexuelle et artistique. La liberté semble être au cœur des préoccupations des femmes artistes qui s’expriment sans tabou par le biais de la poésie. Toutefois, c’est la prise de parole collective qui se dégage de la pièce plutôt que la voix singulière de chacune des poétesses. Cette impression est également accentuée par le timbre de voix similaire des quatre comédiennes. Si cette ressemblance permet des effets de « choralité » réussis, elle provoque une certaine monotonie que n’arrive pas à briser la mise en scène. Les segments narratifs qui ouvrent et ferment la pièce génèrent cette même impression. Marie Brassard lie d’une voix neutre un texte sur la genèse du spectacle et sur la nécessité de réinscrire les femmes dans l’histoire du mouvement beatnik. Or, ce texte est reproduit dans son intégralité sur le mur du fond de la scène, comme si le public ne pouvait pas se contenter de l’écouter simplement.

Alors que le rythme et le choix des mots sont au cœur de la poésie, on peut aussi remettre en question la décision d’avoir opté pour la traduction des textes originaux. Si certains des poèmes sont présentés en anglais avec des sous-titres, la plupart ont simplement été transposés en français. Sans rien enlever à la qualité de la traduction – partiellement assurée par Brassard elle-même –, il aurait été intéressant d’avoir accès à la parole authentique des poétesses. On peut quand même considérer qu’en ce sens, le souhait de la metteure en scène est réalisé : le spectacle provoque l’urgente envie de plonger plus attentivement dans la lecture des textes qu’elle nous fait découvrir.

24-01-2020


Quat'Sous
100, ave. des Pins Est
Billetterie : 514-845-7277

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