Une ville qui brûle. Un homme qui doit fuir pour survivre. Son père sur les épaules, son enfant à la main, Énée court dans les rues avec les siens afin de s’échapper. Ils trouvent un bateau, partent à la dérive, laissant derrière eux leur pays en flammes. Les boat-people ont une longue histoire ; Énée errera longtemps sur les mers, à la recherche d’une terre pour son fils. L’Énéide raconte l’histoire d’une émigration. Elle ne met pas en scène des héros aux destinées tracées par les dieux, mais de simples humains en quête d’une vie meilleure.
Inspiré à la fois par l’épopée latine de Virgile, qui évoque l’odyssée des premiers migrants du monde, et par l’histoire familiale de son grand-père, qui a quitté l’Égypte lors de la Révolution de 1952, Olivier Kemeid nous livre sa version personnelle de la trajectoire de « ceux qui courent pour sauver leur vie ». Car telle est la définition utilisée par les Nations Unies pour qualifier les réfugiés, c’est-à-dire les hommes, les femmes et les enfants qui, en 2018, étaient au nombre de 22 millions. Soit la plus grande vague migratoire de notre temps.
Depuis sa création en 2007, le texte de L’Énéide a été traduit en anglais, en allemand, en hongrois et en italien. Il a été lu et joué à New York, à Berlin, à Rome, à Strasbourg, à Limoges, à Avignon, à Budapest, à Bruxelles, à Abu Dhabi et au Festival de Stratford en 2016. Olivier Kemeid remonte aujourd’hui ce texte criant d’actualité
Texte et mise en scène Olivier Kemeid
Avec Étienne Lou, Anglesh Major,
Igor Ovadis, Olivia Palacci, Marie-Ève Perron, Luc Proulx, Philippe Racine,
Sasha Samar, Mounia Zahzam et Tatiana Zinga Botao
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène et régie Stéphanie Capistran-Lalonde
Dramaturgie Chloé Gagné-Dion
Décor et costumes Romain Fabre
Lumières Julie Basse
Conception sonore Larsen Lupin
Assistance au décor Marie-Ève Fortier
Assistance aux costumes Julie Pelletier
Photo John Londono
Avant la première 27$* / 30$ (avec frais de service sur le site web)
En prévente jusqu’au soir de la première représentation de chacun des spectacles. Prix au guichet. 3$ supplémentaire par téléphone ou sur le web.À compter de la première 37$* / 40$ (avec frais de service sur le site web)
2 pour 1 : 37$
Les samedis selon les disponibilités, el jour même au guichetGroupe (10 et +) : Étudiants 21$, Adultes 24$
Abonnement complice : 3 spectacles ou + : 26$/spectacle
Des tarifs spéciaux sont disponibles, consultez le site du Quat'Sous
Les tarifs peuvent varier pour les spectacles en accueil, les supplémentaires, les événements spéciaux et les productions en extra à la saison
*Présentez-vous sur place et évitez les frais de service de 3 $.
** Prévente limitée pour les reprises : Le Tigre bleu de l’Euphrate et Hidden Paradise.
ACTIVITÉS PARALLÈLES
Salons de la découverte
Trois lundis soirs sont confiés à trois artistes du comité d’artistes associé•e•s du Quat’Sous, qui présenteront leurs coups de cœur, découvertes, interrogations, sous forme de lecture, de conférence ou encore d’échange avec le public. Au menu de la saison : la richesse infinie des pistes narratives dans les jeux vidéos avec Sarah Berthiaume (28 octobre 2019), les mystères infinis de la voûte céleste racontés par un astronome invité par Yann Pocreau (23 mars 2020), les surprises infinies de la création avec Mani Soleymanlou (4 mai 2020).
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Les discussions
Découvrez les anecdotes, mystères et réflexions qui ont jalonné le parcours créatif du spectacle. Sympathiques et conviviales, ces discussions vous permettent de converser avec Olivier Kemeid et les artistes de la pièce à laquelle vous venez d’assister.
L’Énéide mardi 10 septembre 2019
Le ravissement mardi 29 octobre 2019
Éclipse mardi 28 janvier 2020
Courir l’Amérique mardi 10 mars 2020
À quelle heure on meurt? mardi 21 avril 2020
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Librairie Gallimard éphémère
Pour une troisième saison, le Quat'Sous s'associe à la Librairie Gallimard en vous proposant une belle sélection d’œuvres littéraires en vente dans le hall du théâtre. Pour chacun des spectacles, découvrez une sélection personnalisée de romans, de livres d’art, d’essais et de pièces de théâtre.
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Les penseurs nocturnes
Participez à une discussion chaleureuse, menée par le directeur artistique et ses invité•e•s. Après le spectacle, il vous accueille avec des spécialistes, philosophes et des professeur•e•s pour poursuivre la réflexion, explorer des angles inédits, faire jaillir des idées!
L’Énéide mardi 17 septembre 2019
Le ravissement mardi 5 novembre 2019
Éclipse mardi 4 février 2020
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Les 5 à 7 du vendredi
Dans l’ambiance d’un 5 à 7 décontracté, célébrez la fin de la semaine et échangez avec artistes, ami•e•s et collègues à la bonne franquette. Et si l’esprit est vif et aiguisé, mais que le ventre est vide, l’équipe du Quat’Sous vous propose quelques gourmandises à grignoter.
Tous les vendredis, les soirs de représentations
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Pour une onzième année, le Quat’Sous encourage la vie culturelle des familles! Pendant que vous assistez à la représentation dans la salle le samedi après-midi, vos enfants, petits-enfants, nièces ou neveux de 5 à 9 ans assistent à un spectacle de contes. Celui-ci est suivi d’une pause-collation et se termine par une activité d’arts plastiques.
Activité gratuite pour les enfants des spectateur•trice•s. Réservation requise.
L’Énéide samedi 28 septembre 2019 à 16 h
Sandrine Poirier-Allard
Le ravissement samedi 9 novembre 2019 à 16 h
Marie-Ève Milot
Éclipse samedi 8 février 2020 à 16 h
Nicolas Centeno
Courir l’Amérique samedi 21 mars 2020 à 16 h
Ariel Ifergan
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La baladodiffusion du Théâtre de Quat’Sous
Pour la troisième saison, le Quat'Sous offre du contenu audio exclusif sur chacune de ses productions, spécialement conçu pour le public ! Animés par le directeur artistique Olivier Kemeid, les balados donnent lieu à de passionnants échanges entre artistes, professeur•e•s et spécialistes autour des thèmes abordés dans les spectacles.
L'Énéide
Dès le 3 septembre, le balado explorera l’œuvre d’Olivier Kemeid et discutera des récentes crises migratoires qui sévissent à l’international.
Le ravissement
Dès le 22 octobre, le balado reviendra sur ce texte impétueux d’Étienne Lepage et sur la force de son propos dans la société actuelle.
Éclipse
Dès le 21 janvier, le balado se transportera au cœur de la Californie des années 1950 avec un épisode sur les poétesses de la Beat Generation.
À écouter sur la plateforme AGORA, sur Itunes et Google Play.
Une coproduction du Théâtre de Quat'Sous et de Trois Tristes Tigres
Inspiré par l'épopée écrite par Virgile il y a deux mille ans et par l'exode de son propre grand-père, qui quittait Le Caire dévasté en 1952 pour se réfugier au Québec, l'auteur Olivier Kemeid créait son spectacle L'Énéide à l’Espace Libre en 2007. Douze ans plus tard, et désormais directeur artistique du Théâtre de Quat'sous, l'artiste remonte sa pièce dans un monde où elle est tristement toujours d'actualité.
Les médias débordent de ces histoires terribles de migrants tentant, parfois au prix de leur vie, d'atteindre une terre où ils pourraient se sentir en sécurité, fuyant crime, pauvreté, guerre ou chassés par les violences qui déchirent leur pays d'origine. Dans le récit de Virgile, adapté par Kemeid, le personnage central d'Énée n'est pas si différent des migrants, lui qui abandonne sa ville de Troie en flammes pour traverser la Méditerranée avec les siens, perdant quelques êtres chers en cours de route.
Dans la petite salle du théâtre de l'avenue des Pins, le triste sort des apatrides suscite des pistes de réflexion extrêmement pertinentes et jette des ponts solides entre les humains, mais émeut peu, comme si le rythme et la direction d'acteurs maintenaient une certaine distance.
Dans cette nouvelle mouture, Kemeid, qui signe aussi la mise en scène, confie le rôle-titre à Sasha Samar, qu'on a pu voir régulièrement dans des rôles similaires, auxquels il insuffle toujours beaucoup de force et de fragilité. Cette fois, peut-être sous la pression d'un soir de première, l'acteur ne paraît pas à son meilleur. Son personnage, comme en retrait de ses propres émotions, transmet assez peu au public, sauf dans les dernières scènes, où le talent de Samar brille à nouveau. À ses côtés, la distribution, qui compte quelques nouveaux visages, s'en tire plutôt bien, en particulier Tatiana Zinga Botao, dont les élans font mouche à tout coup. Toujours aussi attachant en vieil homme, Igor Ovadis dans le rôle du père d'Énée, élève chacune des scènes auxquelles il prend part. Reste que plusieurs membres de la distribution peinent à trouver le ton juste, certains tirant vers la comédie dans des parenthèses plus légères en décalage avec le reste de la pièce, d'autres ne trouvant jamais le point d'équilibre dans un français littéraire qui paraît souvent plaqué. Étant donné l'universalité des thèmes de la migration, de la famille et de la transmission, il n'aurait pourtant pas choqué que chacun puisse parler avec son accent, qu'il soit d'ici ou d'ailleurs. Quant à Luc Proulx, il hérite d'un rôle de narrateur qui apporte peu au récit.
Il n'en est que plus dommage que la coproduction du Quat'sous et de Trois Tristes Tigres fasse si peu vibrer le public. Dans la petite salle du théâtre de l'avenue des Pins, le triste sort des apatrides suscite des pistes de réflexion extrêmement pertinentes et jette des ponts solides entre les humains, mais émeut peu, comme si le rythme et la direction d'acteurs maintenaient une certaine distance. Pourtant, le beau texte de Kemeid lie admirablement bien le récit imaginé par Virgile aux épreuves affrontées aujourd'hui par les migrants, qui se jettent par centaines de milliers sur des routes dangereuses.
Comme un orchestre pas encore au diapason, L'Énéide cherche encore son ton et son rythme. On peut espérer que la production les trouvera au fil des représentations, car pour l'instant, il lui manque le feu intérieur nécessaire pour embraser toute la portée de son propos.
07-09-2019
Dates antérieures (entre autres)
Une version avait été présentée en 2007 à Espace Libre