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Le ravissement
Du 22 octobre au 16 novembre 2019
mardi et vendredi 19h, mercredi et jeudi 20h, samedi 16h

Les apparences sont parfois trompeuses. Sous les traits délicats d’une jeune fille qui vient d’avoir dix-huit ans, celle qui quitte les berges de l’adolescence ne se révèle pas conforme aux stéréotypes que les autres attendent, soit être toujours prête à faire plaisir à ses proches. Car aujourd’hui, la jeune fille a changé et semble vouloir se départir de ses ancrages.

Le ravissement, c’est l’histoire d’un petit oiseau qui éclot à peine et qu’on étouffe. Ses nouvelles décisions surprennent, choquent et jettent dans le désarroi un entourage qui cherche moins à la comprendre qu'à la maintenir en place. Comment être soi-même dans un monde où l’on nous dit quoi faire et comment penser? Une réflexion sur la fragilité, les aspirations, l’impulsivité et les conséquences qui en découlent. Vous voulez regarder de l’autre côté du miroir? À vos risques et périls.

Après Toccate et fugue (2017), Étienne Lepage soulève à nouveau la couverture sur une société répressive et son inhérente complexité. À la mise en scène, il retrouve Claude Poissant, qui avait orchestré il y a dix ans le grand coup de poing Rouge-Gueule (2009). Nul doute que ce duo saura en déstabiliser plus d’un…


Texte Étienne Lepage
Mise en scène Claude Poissant
Avec Reda Guerinik, Laetitia Isambert, Simon Landry-Désy, Nathalie Mallette et Étienne Pilon


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Catherine La Frenière
Décor Simon Guilbault
Lumières Marie-Aube St-Amant Duplessis
Costumes Marc Senécal
Conception sonore Nicolas Basque
Régie Pierre-Olivier Hamel
Photo John Londono

TARIFS

Avant la première 27$* / 30$ (avec frais de service sur le site web)
En prévente jusqu’au soir de la première représentation de chacun des spectacles. Prix au guichet. 3$ supplémentaire par téléphone ou sur le web.

À compter de la première 37$* / 40$ (avec frais de service sur le site web)
2 pour 1 : 37$
Les samedis selon les disponibilités, el jour même au guichet

Groupe (10 et +) : Étudiants 21$, Adultes 24$

Abonnement complice : 3 spectacles ou + : 26$/spectacle

Des tarifs spéciaux sont disponibles, consultez le site du Quat'Sous

Les tarifs peuvent varier pour les spectacles en accueil, les supplémentaires, les événements spéciaux et les productions en extra à la saison

*Présentez-vous sur place et évitez les frais de service de 3 $.
** Prévente limitée pour les reprises : Le Tigre bleu de l’Euphrate et Hidden Paradise.

 

ACTIVITÉS PARALLÈLES

Salons de la découverte

Trois lundis soirs sont confiés à trois artistes du comité d’artistes associé•e•s du Quat’Sous, qui présenteront leurs coups de cœur, découvertes, interrogations, sous forme de lecture, de conférence ou encore d’échange avec le public. Au menu de la saison : la richesse infinie des pistes narratives dans les jeux vidéos avec Sarah Berthiaume (28 octobre 2019), les mystères infinis de la voûte céleste racontés par un astronome invité par Yann Pocreau (23 mars 2020), les surprises infinies de la création avec Mani Soleymanlou (4 mai 2020).

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Les discussions

Découvrez les anecdotes, mystères et réflexions qui ont jalonné le parcours créatif du spectacle. Sympathiques et conviviales, ces discussions vous permettent de converser avec Olivier Kemeid et les artistes de la pièce à laquelle vous venez d’assister.

L’Énéide mardi 10 septembre 2019

Le ravissement mardi 29 octobre 2019

Éclipse mardi 28 janvier 2020

Courir l’Amérique mardi 10 mars 2020

À quelle heure on meurt? mardi 21 avril 2020

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Librairie Gallimard éphémère

Pour une troisième saison, le Quat'Sous s'associe à la Librairie Gallimard en vous proposant une belle sélection d’œuvres littéraires en vente dans le hall du théâtre. Pour chacun des spectacles, découvrez une sélection personnalisée de romans, de livres d’art, d’essais et de pièces de théâtre.

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Les penseurs nocturnes

Participez à une discussion chaleureuse, menée par le directeur artistique et ses invité•e•s. Après le spectacle, il vous accueille avec des spécialistes, philosophes et des professeur•e•s pour poursuivre la réflexion, explorer des angles inédits, faire jaillir des idées!

L’Énéide mardi 17 septembre 2019

Le ravissement mardi 5 novembre 2019

Éclipse mardi 4 février 2020

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Les 5 à 7 du vendredi

Dans l’ambiance d’un 5 à 7 décontracté, célébrez la fin de la semaine et échangez avec artistes, ami•e•s et collègues à la bonne franquette. Et si l’esprit est vif et aiguisé, mais que le ventre est vide, l’équipe du Quat’Sous vous propose quelques gourmandises à grignoter.

Tous les vendredis, les soirs de représentations

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L'heure du conte

Pour une onzième année, le Quat’Sous encourage la vie culturelle des familles! Pendant que vous assistez à la représentation dans la salle le samedi après-midi, vos enfants, petits-enfants, nièces ou neveux de 5 à 9 ans assistent à un spectacle de contes. Celui-ci est suivi d’une pause-collation et se termine par une activité d’arts plastiques.

Activité gratuite pour les enfants des spectateur•trice•s. Réservation requise.

L’Énéide samedi 28 septembre 2019 à 16 h
Sandrine Poirier-Allard

Le ravissement samedi 9 novembre 2019 à 16 h
Marie-Ève Milot

Éclipse samedi 8 février 2020 à 16 h
Nicolas Centeno

Courir l’Amérique samedi 21 mars 2020 à 16 h
Ariel Ifergan

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L'Agora

La baladodiffusion du Théâtre de Quat’Sous
Pour la troisième saison, le Quat'Sous offre du contenu audio exclusif sur chacune de ses productions, spécialement conçu pour le public ! Animés par le directeur artistique Olivier Kemeid, les balados donnent lieu à de passionnants échanges entre artistes, professeur•e•s et spécialistes autour des thèmes abordés dans les spectacles.

L'Énéide
Dès le 3 septembre, le balado explorera l’œuvre d’Olivier Kemeid et discutera des récentes crises migratoires qui sévissent à l’international.

Le ravissement
Dès le 22 octobre, le balado reviendra sur ce texte impétueux d’Étienne Lepage et sur la force de son propos dans la société actuelle.

Éclipse
Dès le 21 janvier, le balado se transportera au cœur de la Californie des années 1950 avec un épisode sur les poétesses de la Beat Generation.

À écouter sur la plateforme AGORA, sur Itunes et Google Play.

Une production du Théâtre de Quat'Sous


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Critique disponible
            
Critique

Le « paraître » a de tout temps été central en société, auprès de nos proches, de nos pairs, des anonymes dans la rue. Aujourd'hui, on atteint toutefois un autre niveau : l'image est partout, réelle, fabriquée, trafiquée, celle qu'on affiche de soi... et celle que les autres projettent sur nous pour mieux nous définir et nous classer.


Crédit photo : Yanick Macdonald

Dans Le ravissement, la jeune Arielle célèbre ses 18 ans, mais contrairement au souhait répété de sa mère, elle ne veut pas rester à la maison ce soir-là, elle veut sortir, s'affranchir, se trouver elle-même, trouver qui elle est vraiment. Et il faut que ça se fasse maintenant. Mais elle doit commencer par se libérer de tout ce que les gens autour d'elle voudraient qu'elle soit : une fille obéissante, une blonde reconnaissante, une employée soumise, une jeune amante en fleur...

La mise en scène de Claude Poissant cède tout l'espace au texte, parfois très sombre, et aux comédiens, dont le jeu physique donne corps à la rigidité mentale des personnages.

Le texte d'Étienne Lepage est une partition tranchée, pleine de coupures nettes, de changements de direction brusques. Ses personnages ont la bouche remplie d'accusations envers Arielle et ce qu'elle représente, avec ce visage-là, ce corps-là, aux yeux de la société, surtout quand elle refuse d'y jouer le rôle attendu. Au milieu des multiples drames qu'elle déclenche au passage par sa volonté d'authenticité, Arielle est d'une stabilité puissante contre laquelle les gens se heurtent férocement. Elle est d'une maturité dont ils se révèlent finalement dépourvus. Stéréotypés, la mère surprotectrice et manipulatrice (Nathalie Mallette), le chum narcissique (Simon Landry-Désy) et le patron sûr de lui et de son ascendant sur les femmes (délirant Étienne Pilon), tous contrôleurs et détestables, n'en sont pas moins cruellement réalistes.

La mise en scène de Claude Poissant cède tout l'espace au texte, parfois très sombre, et aux comédiens, dont le jeu physique donne corps à la rigidité mentale des personnages. Laetita Lambert en Arielle hérite d'un rôle difficile, celui d'une jeune fille qui se cherche encore, parfois par opposition, dans une stature figée qui fait blocus et un langage minimal rempli de silences, là où son entourage cherche à la soumettre avec un déversement étourdissant de mots. Au coeur de ses silences, la mise en scène de Poissant parvient à en dire beaucoup.

Finement travaillé, le texte de Lepage est exigeant pour les comédiens autant que pour le public, dû au rythme hachuré de chaque réplique. La direction d'acteur de Poissant se révèle exactement ce qu'il fallait pour mettre en lumière la construction psychologique complexe des personnages. Le ton atone avec lequel le texte est livré nous contraint à redoubler d'attention; on distingue alors avec quelle précision la cage se referme sur la jeune femme, son entourage l'emprisonnant à coups d'affirmations à l'emporte-pièce sur ce qu'elle est, ce qu'elle ressent ou devrait faire. « Je te connais. Je sais que t'as pas envie », statue ainsi la mère devant la volonté de sa fille de sortir le soir de son anniversaire. Leur certitude et leur confiance se fissurent toutefois face aux refus d'Arielle, avant de se transformer en peur, en colère, puis en haine.

La scénographie épurée de Simon Guilbault évoque une cage aux barreaux étroits qui bouchent l'horizon. L'unique porte, par laquelle la jeune femme échappe à ceux qui veulent la confiner, disparaît elle-même complètement dans le mur quand Arielle quitte les lieux, comme si elle seule pouvait voir la sortie. Sous les éclairages bruts et face à l'immobilité stoïque de la femme, on a parfois l'impression que ces murs tanguent, tandis qu'à d'autres moments, ils restent imprimés sur la rétine.

Avec Le ravissement, Lepage signe un texte à la vision claire et implacable. La violence mentale d'abord sous-jacente qu'elle contient en fait une histoire glaçante, car très proche de nous, particulièrement des femmes. Heureusement, c'est la figure déterminée d'Arielle, Antigone inébranlable dans l'adversité, que l'on retient, et non le sort qui l'attend.

26-10-2019


Quat'Sous
100, ave. des Pins Est
Billetterie : 514-845-7277

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