COMPLET AU RIDEAU VERT
Du 13 mai au 7 juin 2008
Supplémentaires du 10 au 14 juin 2008
Supplémentaires du 26 juin au 5 juillet, et du 8 au 12 juillet 2008 *
(* Salle Pierre-Mercure)
Sweet Charity
Livret de Neil Simon
Musique de Cy Colman
Paroles de Dorothy Fields
Traduction de Yves Morin
Direction musicale de Pierre Benoît
Mise en scène de Denise Filiatraut
Chorégraphies : Geneviève Dorion-Coupal
Avec Marie-Ève Beaulieu, Nathalie Gadouas, Émily Bégin, Chantal Dauphinais, Émilie Josset, Marina Matic, Gabriel Sabourin, Pierre Gendron, Paul Cagelet, Steve Hanley, Christian Vézina, Richard Belhumeur, Daniel Delisle
Charity Valentine travaille comme entraîneuse dans un «Dancing». Rêvant exclusivement de trouver le grand amour, elle se lance à «coeur perdu» dans des histoires qui finissent mal. Ainsi, elle est régulièrement trompée par des hommes médiocres qui ne cherchent qu'à profiter de sa crédulité. Malgré tout, Charity ne peut s'empêcher de croire que la prochaine rencontre sera la bonne...
Une comédie dramatique enlevante où la danse fait éclater la rage et où la chanson devient l'espoir d'une vie meilleure.
Assistance mise en scène : Carole Caouette
Concepteurs :
Jean Bard, François Barbeau, Étienne Boucher, Alain Jenkins, Marco Navratil
Une production du Théâtre du Rideau Vert
Théâtre du Rideau Vert
4664, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-844-1793
Salle Pierre-Mercure
300 boulevard de Maisonneuve Est
Billetterie : 514-790-1245, sur place ou www.hahaha.com
En tournée dès septembre 2008
4, 5 et 6 septembre à Ste-Foy à la Salle Albert-Rousseau
12 et 13 septembre à Ste-Thérèse au Théâtre Lionel-Groulx
19 et 20 septembre à Laval à la Salle André-Mathieu
26 septembre à Valleyfield à la Salle Albert-Dumouchel
1er octobre à Sherbrooke à la Salle Maurice-O’Bready
3 et 4 octobre à Joliette à la Salle Rolland-Brunelle
17 et 18 octobre à Gatineau à la Salle Odyssée
24 et 25 octobre à Terrebonne au Théâtre du Vieux-Terrebonne
31 octobre et 1er novembre à Brossard à L’Étoile Dix30
8 novembre au Palace de Granby
14 et 15 novembre à St-Jean-sur-Richelieu au Théâtre des Deux-Rives
20, 21 et 22 novembre à Trois-Rivières à la Salle J.-Antonio-Thompson
29 novembre à Drummondville au Centre culturel de Drummondville
5 et 6 décembre à St-Hyacinthe à la salle Desjardins du Centre des arts Juliette-Lassonde
par David Lefebvre
Inspirée du scénario de Nights of Cabiria de Federico Fellini, la comédie musicale Sweet Charity s’inscrit sans contredit dans la tradition cabaret, cancan et colorée dont Broadway est friand. Monté pour la première fois à New York en 1966, par Cy Coleman, Dorothy Fields et Neil Simon, le spectacle connut un grand succès, offrant plus de 600 représentations. Nommé pour 12 Tony Awards, le spectacle s’est mué en film, dirigé par le chorégraphe Bob Fosse. Depuis, deux reprises ont été produites : en 1986 avec Debbie Allen et en 2005 avec Christina Applegate. Une tournée s’ensuivit, mettant en vedette la célèbre rouquine des films d’ados des années 80, Molly Ringwald.
Charity Hope Valentine est une jeune femme d’une énergie transcendante et d’un optimisme idéaliste, qui cherche l’homme de sa vie, mais qui toujours se fait avoir. « Tu gères ton cœur comme un hôtel » lui dit sa meilleure amie et danseuse Nickie. On suit ses aventures alors qu’elle est entraîneuse dans un dance club peu fréquentable des années 60, à New York City. Elle se fait avoir par son copain Charlie qui la pousse dans la rivière en s’enfuyant avec son sac à main, elle fait la rencontre du grand acteur Vittorio Vidal qui se meurt pour sa jolie maîtresse Ursula, puis elle tombe sur Oscar alors qu’ils sont prisonniers d’un ascenseur en panne et qu’il est victime de claustrophobie. Serait-il l’homme qu’elle attend, sérieux, amoureux, gentil, compréhensif ? Est-ce que sa chance a enfin tourné ?
Comédie en deux actes, Sweet Charity est un spectacle surréaliste, au romantisme débridé, qui propose de nombreuses situations cocasses – parfois au détriment de la tension dramatique – à l’humour contagieux, parfois facile, et au rythme entraînant, qui ne démord pas. Très fortement inspirés du travail de Fosse, la mise en scène de Mme Denise Filiatrault et les chorégraphies de Geneviève Dorion-Coupal, au style jazz dance marqué, sont précises et sexy. Les femmes sont tout en jolie jambe, qu’elles lèvent hautes et droites. Outil premier de séduction dans ce spectacle, on le remarque instantanément chez toutes les comédiennes. Les éclairages d’Étienne Boucher manquent étonnamment de punch, de vie et de couleur, contrairement aux costumes extravagants, inspirés des années 60, de François Barbeau. Du côté des nombreux changements de décor, c’est un véritable petit miracle que tout aille aussi bien et aussi vite. Le fond de la scène ne change guère, nous offrant un panorama de nuit magnifique, en plongée, sur les buildings de la mégapole, mais c’est définitivement au niveau des accessoires et des éléments mobiles que ça se complique. Même si on les « minimise » au maximum (une porte et une enseigne pour le Pompeii Club, une petite cabine pour l’ascenseur, une barre horizontale et quelques chaises pour le Fandango Ballroom, lieu de travail de Charity), leur nombre est effarant. Et ça roule à une rapidité grand V. La traduction d’Yves Morin pourrait déplaire à certains, voire même être discutable : en tentant de respecter le caractère « mal éduqué » et la pauvreté de certains personnages, on frôle trop souvent le joual appuyé, l’accent caricatural, ce qui a pour effet d’irriter l’oreille plutôt que de rendre sympathiques les personnages.
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Photos : Suzane O'Neil
Marie-Eve Beaulieu n’a rien à envier aux MacLaine, Ringwald, Applegate et compagnie. Elle chausse les souliers talon haut et porte les robes courtes de Charity avec tellement de candeur et d’élégance que nous tombons tous et chacun sous le charme de la jeune femme. Sa voix n’est peut-être pas la plus puissante de la troupe, mais la comédienne se débrouille plutôt bien aux côtés des Émily Bégin, Nathalie Gadouas, Émilie Josset et Chantal Dauphinais. C’est en deuxième partie que l’on apprécie davantage les voix des chanteurs et chanteuses, grâce aux pièces en solo et en duo. Le rôle des hommes est ici presque accessoire, mais Gabriel Sabourin en Oscar, Pierre Gendron en Vittorio Vidal et Paul Cagelet dans le rôle, entre autres, du tenancier Herman, arrivent à imposer leur présence à l’intérieur de ce spectacle féminin en puissance, tout comme le reste de la distribution masculine, soit Steve Hanley, Christian Vézina, Richard Belhumeur et Daniel Delisle.
Malgré tout, Sweet Charity (qui affiche complet et a annoncé plusieurs supplémentaires) est tout aussi agréable que divertissant, aux mélodies accrocheuses et aux tableaux pétillants. Un bonbon sucré, plein d’espoir innocent, juste à temps pour l’été.
16-05-2008