Pendant l’absence de leurs pères, Octave s’éprend de la belle Hyacinte et Léandre épouse une jolie Égyptienne nommée Zerbinette. Mais Géronte et Argante avaient d’autres projets pour leur progéniture et une fois qu’ils sont de retour, les choses se corsent. Les amoureux désespérés auront recours aux ruses de Scapin pour que leurs redoutables pères changent d’idée. Se disant au service de l’amour, le valet concevra d’aventureux stratagèmes pour parvenir à ses fins et il en profitera pour escroquer les vieux et assouvir quelques petites vengeances, au risque de subir les foudres de ses patrons. Mais Scapin vient du verbe« s’échapper » en italien et, comme son nom l’y prédestine, le prince des fourbes s’en tire toujours à bon compte. Molière a souvent donné des rôles importants aux domestiques et dans cette comédie, le valet s’avère plus brillant que le maître; il mène à sa guise, à travers péripéties et entourloupettes, les autres personnages de la pièce. Beau parleur et fieffé coquin, Scapin fait la pluie et le beau temps!
Né en 1622, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, a marqué le théâtre en écrivant des pièces où il dépeint les travers humains avec une vérité toujours actuelle. Dans Les fourberies de Scapin, une œuvre de maturité qui parle des rapports entre maîtres et valets, entre pères et fils, le rôle-titre se décrit lui-même comme un « habile ouvrier de ressorts et d’intrigues », à l’image de l’auteur pour qui toutes les astuces de la comédie n’ont plus de secret.
La directrice artistique du Théâtre du Rideau Vert maîtrise bien l’œuvre de Molière dont elle a mis en scène plusieurs pièces qui ont remporté un vif succès. En 1993, elle a monté une première fois Les fourberies de Scapin, qui a été chaleureusement accueillie par la critique et le public. Cette fois, elle poussera plus loin sa mise en scène en s’inspirant de l’univers du cirque. Un spectacle qui, littéralement, ne manquera pas de rebondissements. Le rôle-titre sera interprété par David Savard à qui ce personnage de valet fripon va comme un gant. Il fera équipe avec Carl Béchard, Normand Carrière, Marc St-Martin, Luc Bourgeois, Martin Héroux, Danièle Lorain, Émilie Josset et Arlette Sanders. Encore une fois, le public sera ébloui et s’amusera franchement.
Assistance à la mise en scène : Suzanne Bouchard
Crédit du visuel de l'affiche : Angelo Barsetti
Tournée 2011
Vendredi 26-août 20h | L'Étoile du Quartier Dix/30 | Brossard | http://www.admission.com |
Samedi 27-août 20h | L'Étoile du Quartier Dix/30 | Brossard | http://www.admission.com |
Mercredi 31-août 20h | Salle Albert-Rousseau | Ste-Foy | http://www.ovation.qc.ca |
Jeudi 01-sept 20h | Salle Albert-Rousseau | Ste-Foy | http://www.ovation.qc.ca |
Vendredi 09-sept 20h | Théâtre des Deux-Rives | St-Jean-sur-Richelieu | http://www.admission.com |
Samedi 10-sept 20h | Théâtre des Deux-Rives | St-Jean-sur-Richelieu | http://www.admission.com |
Vendredi 16-sept 20h | Salle Odyssée | Gatineau | http://www.ovation.qc.ca |
Samedi 17-sept 20h | Salle Odyssée | Gatineau | http://www.ovation.qc.ca |
Mercredi 21-sept 20h | Centre Culturel | Drummondville | http://www.ovation.qc.ca |
Jeudi 22-sept 20h | Centre Culturel | Drummondville | http://www.ovation.qc.ca |
Mercredi 28-sept 20h | Salle Roland-Brunelle | Joliette | http://www.spectaclesjoliette.com |
Jeudi 29-sept 20h | Salle Roland-Brunelle | Joliette | http://www.spectaclesjoliette.com |
Samedi 01-oct 20h | Théâtre Lionel-Groulx | Ste-Thérèse | http://www.theatrelg.com |
Vendredi 21-oct 20h | Théâtre du Vieux-Terrebonne | Terrebonne | http://www.admission.com |
Samedi 22-oct 20h | Théâtre du Vieux-Terrebonne | Terrebonne | http://www.admission.com |
Jeudi 27-oct 20h | Salle J.-Antonio Thompson | Trois-Rivières | http://www.ovation.qc.ca |
Vendredi 28-oct 20h | Salle J.-Antonio Thompson | Trois-Rivières | http://www.ovation.qc.ca |
Samedi 05-nov 20h | Centre des arts Juliette-Lassonde | St-Hyacinthe | http://www.admission.com |
Mercredi 09-nov 20h | Palace de Granby | Granby | http://www.palacedegranby.com |
Jeudi 10-nov 20h | Palace de Granby | Granby | http://www.palacedegranby.com |
Mardi 22-nov 20h | Salle André-Mathieu | Laval | http://www.admission.com |
Mercredi 23-nov 20h | Salle André-Mathieu | Laval | http://www.admission.com |
Une production du Théâtre du Rideau Vert
par Olivier Dumas
Denise Filiatrault prend plaisir à revisiter quelques-unes de ses mises en scène des années 1990. Après la reprise des Leçons de Maria Callas au Rideau Vert l’an dernier avec Louise Marleau, elle récidive cette fois-ci pour le Festival Juste pour rire avec Les fourberies de Scapin, de Molière, qui avait cartonné au même festival il y a vingt ans. Le jeu en vaut-il encore la chandelle aujourd’hui, en 2011?
En toute franchise, cette nouvelle proposition du classique de Jean-Baptiste Poquelin créé au Palais-Royal le 24 mai 1671 demeure de nos jours un fabuleux divertissement. Avec des acteurs de haute voltige et un texte indémodable, la directrice du Rideau Vert a eu encore une fois la main heureuse. Il faut souligner que la pièce comprend toutes les bouffonneries, pantalonnades et situations cocasses qui l’ont hissé au cours des siècles parmi les modèles du genre comique.
L’histoire rocambolesque dépeint les travers impitoyables d’êtres humains aveuglés par les turpitudes de l’argent et du pouvoir. En l’absence de leurs pères respectifs, Octave a épousé Hyacinthe, tandis que Léandre s’est amouraché de la pétillante Égyptienne Zerbinette. Or, les paternels Géronte et Argan avaient d’autres plans en tête pour faire fructifier leurs fortunes. Les deux fils se tournent vers le valet Scapin en désespoir de cause. Ce dernier a plus d’une astuce dans son sac pour faire triompher l’amour et assouvir, au passage, quelques vengeances.
Denise Filiatrault a transposé l’action dans un décor de cirque aux couleurs vives tout en insufflant une superbe énergie sans temps mort d’un bout à l’autre de la représentation de près de deux heures. Elle ne s’encombre pas de nuances ou de subtilités devant ce feu roulant de péripéties qui servent bien l’action. Comme Les fourberies de Scapin s’inscrit plutôt parmi les farces de l’auteur, à l’opposé de ses œuvres plus fouillées dans la critique de mœurs (L’école de femmes ou Don Juan, par exemple), la démesure de la production fonctionne parfaitement. Impossible de s’ennuyer une seconde. La seule réserve concerne quelques trouvailles anachroniques à priori comiques, mais plutôt superflues, comme le clin d’œil au moonwalk de Michael Jackson ou encore le refrain fredonné de My heart will go on de notre Céline nationale dans une parodie du Titanic.
La comédie de Molière constitue un terreau fertile pour de brillantes prestations d’acteurs. Fort heureusement, la distribution se révèle éblouissante. Dans le rôle-titre, David Savard allie toutes les facéties et la fougue du personnage dans une composition d’une virtuosité athlétique. Sous leurs costumes extravagants, leurs visages poudrés et leurs perruques, Carl Béchard et Marcel Leboeuf démontrent un inépuisable talent comique en pères cupides et vaniteux. Méconnaissable, ce dernier se révèle hilarant lorsqu’il vocifère le célèbre «que diable allait-il faire dans cette galère?». Par ailleurs, Danielle Laurin se révèle exquise dans la peau Zerbinette. En fils amoureux nouvellement mariés, Marc Saint-Martin et Luc Bourgeois forment un duo efficace et contrasté grâce à leurs compositions amusantes qui ne craignent ni la caricature ni les excès.
Devant le génie du texte de Molière servi par d’époustouflants acteurs, les numéros de cirque ajoutés par la metteure en scène en guise de prologue et d’épilogue du spectacle n’auront fait qu’ajouter à l’émerveillement du spectateur.