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Du 30 avril au 25 mai 2013 + suppl. du 28 mai au 1er juin + 4 au 8 juin 20h
Lors des FrancoFolies de Montréal, les 13, 14, 15, 20, 21, 22 juin 2013 au TNM, supplémentaire 12 juin 20 h et 15 juin 15h
En tournée, voir plus bas
Sainte CarmenLe chant de Sainte Carmen de la Main
D'après Sainte Carmen de la Main de Michel Tremblay
Livret, paroles et mise en scène René Richard Cyr
Musique Daniel Bélanger
Avec Édith Arvisais, Frédérike Bédard, Philippe Brault, Normand Carrière, France Castel, Normand D'Amour, Eveline Gélinas, Renaud Gratton, Maude Guérin, Liu-Kong Ha, Josiane Hébert, Simon Labelle-Ouimet, Michelle Labonté, Benoît Landry, Ève Landry, Maude Laperrière, Christian Laporte, Milène Leclerc, Bruno Marcil, Benoît McGinnis, Frédérik Zacharek

Pour raconter l’histoire de cette chanteuse qui mourra pour avoir décidé de libérer la Main en chantant les misères et les grandeurs de ceux qui y ont échoué, il fallait une distribution à la hauteur de ces personnages entrés depuis déjà longtemps dans la mythologie québécoise : Gloria, la vieille star déchue de la bossa nova ; Maurice, le roi de la Main, aussi charmeur que dangereux ; l’inquiétant et visqueux Tooth Pick ; Bec-de-lièvre, la timide lesbienne au coeur ardent et la radieuse Carmen, reine du western, dont le retour embrase la Main comme le soleil de juin et qui prendra la voix et les traits de la bouleversante et sensuelle Maude Guérin.

Tout dans la puissante fable de Carmen appelle la fusion du théâtre, de la musique et du chant. René Richard Cyr et Daniel Bélanger, le duo qui a transfiguré Les Belles-Soeurs, déploie dans sa totale envergure cette oeuvre magistrale où Michel Tremblay embrasse à la fois le quotidien et le mythique, les ténèbres et la lumière. Car Sainte Carmen de la Main entraîne dans un irrésistible mouvement épique son incandescente héroïne, ses petits malfrats et son choeur bigarré de prostituées et de travestis.


Section vidéo
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Assistance à la mise en scène et régie Lou Arteau
Maquillages Jean Bégin
Musique Daniel Bélanger
Éclairages Etienne Boucher
Costumes Mérédith Caron
Décor et accessoires Pierre-Étienne Locas
Perruques Rachel Tremblay
Photo : Jean-François Gratton

1 h 30, sans entracte

Tarif TNM :

Sections

A

B

PARADIS

Régulier

60 $

57 $

25 $

3e âge

58 $

55 $

25 $

Étudiants et
25 ans et moins

N/D

45 $

25 $

 

TOURNÉE 2014

janvier 2014

10 Québec Salle Albert-Rousseau BILLETS
11 Québec Salle Albert-Rousseau BILLETS
17 Québec Salle Albert-Rousseau BILLETS
18 Québec Salle Albert-Rousseau BILLETS
24 St-jean-sur-Richelieu Théâtre des Deux-Rives BILLETS
25 St-jean-sur-Richelieu Théâtre des Deux-Rives BILLETS
30 Drummondville Maison des arts

février 2014

1 Shawinigan Centre des arts
5 Gatineau Maison de la culture, Salle Odyssée BILLETS
6 Gatineau Maison de la culture, Salle Odyssée BILLETS
7 Gatineau Maison de la culture, Salle Odyssée BILLETS
8 Gatineau Maison de la culture, Salle Odyssée BILLETS
21 Joliette Salle Rolland-Brunelle BILLETS
22 Joliette Salle Rolland-Brunelle BILLETS
28 Trois-Rivières Salle J.-Antonio-Thompson BILLETS

mars 2014

1 Trois-Rivières Salle J.-Antonio-Thompson BILLETS
8 Ste-Thérèse Théâtre Lionel-Groulx BILLETS
9 Ste-Thérèse Théâtre Lionel-Groulx BILLETS
14 Terrebonne Théâtre du Vieux-Terrebonne BILLETS
15 Terrebonne Théâtre du Vieux-Terrebonne BILLETS
21 Chicoutimi Théâtre Banque Nationale BILLETS
22 Chicoutimi Théâtre Banque Nationale BILLETS
25 L'Assomption Théâtre Hector-Charland BILLETS
26 L'Assomption Théâtre Hector-Charland BILLETS
28 St-Hyacinthe Centre des arts Juliette-Lassonde BILLETS

Une production de Spectra Musique
en collaboration avec B-14 Productions
présentée dans le cadre des célébrations du 25e anniversaire des FrancoFolies de Montréal

www.saintecarmen.ca


TNM
84, rue Sainte-Catherine Ouest
Billetterie : 514-866-8668

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 Critique
Critique

par Daphné Bathalon


Crédit photo : Yves Renaud

Un soleil rouge se lève sur la Main, chantent les exclus, les guidounes, les paumés de la rue Saint-Laurent. Un soleil rouge sang éclaire le retour de Carmen à Montréal. Partie perfectionner ses yodles à Nashville il y a six mois, la chanteuse country en revient changée. Elle veut chanter ses chansons en français et parler à son public ; elle veut lui dire que le soleil est revenu, qu’il est là pour rester au coin de la Main et de la Catherine… Mais Carmen paiera de sa vie pour sa volonté de révolte, parce que certains rois et reines de la Main ne sont pas prêts à laisser leurs ouailles revendiquer un meilleur destin.

Là où Belles-Sœurs nous faisait vibrer à l’unisson du désespoir ordinaire de femmes prisonnières de leur condition, Le chant de sainte Carmen de la Main présente un drame plus personnel, dont la dimension politique a plus de mal à percer. Bien sûr, il s’agit de deux œuvres et de deux univers différents, l’un domestique, l’autre férocement urbain, celui du Montréal des laissés-pour-compte ; bien sûr, il ne faut pas comparer, mais celle-ci s’avère inévitable. Ne serait-ce que parce qu’on retrouve à leur tête le même duo de créateurs : René Richard Cyr à la mise en scène et Daniel Bélanger à la musique. Difficile de ne pas mettre les deux productions côte-à-côte, bien que Le chant de sainte Carmen se révèle beaucoup plus tragique et sombre, voire sans espoir.

On retrouve également dans la structure des deux pièces le chœur tragique, mais Sainte Carmen pousse plus loin le rapprochement avec le théâtre antique : mort hors scène, messager venu expliquer les circonstances de la mort forcément sanglante du sacrifié... À sa création en 1976, chez Duceppe, le metteur en scène André Brassard avait d’ailleurs joué à fond la carte de la tragédie. Ce n’est pas le cas de la proposition de René Richard Cyr, bien qu’on sente toujours une légère influence antique, notamment par la présence quasi constante du chœur, placé en retrait dans les estrades ou sur des chaises, témoin attentif du drame qui se joue. Un atout majeur pour faire monter le souffle puissant des chansons de Bélanger.


Crédit photo : Yves Renaud

Le décor rappelle les coulisses du club où se produit Carmen tout en évoquant la jungle urbaine de la Main. Toutefois, ce choix scénographique ramène l’ensemble du chœur et des personnages à l’avant-scène, soit dans un espace plutôt restreint qui ne permet pas de grands déploiements ni de chorégraphies élaborées. L’espace de jeu est en plus dominé par un immense mur de néon, image d’une autre époque où les devantures lumineuses éclairaient Saint-Laurent et Sainte-Catherine. Si l’effet est impressionnant, il réduit encore davantage la scène tout comme il bouche l’horizon des personnages. Le manque d’espace semble également avoir relégué, et c’est bien dommage, l’orchestre complètement en coulisses, où on ne le distingue guère dans le noir. Pourquoi cette propension à cacher les musiciens lorsqu’on a la chance d’avoir de la musique en direct? Pourtant, les compositions de Daniel Bélanger mériteraient d’être mises en pleine lumière tant elles accompagnent magnifiquement les voix de chacun des personnages, même si on ne fredonne pas les nombreux airs en sortant du théâtre, comme on le faisait pour ceux de Belles-Soeurs.

Les treize titres de Bélanger sont néanmoins très bien portés par la distribution, tant par le chœur que par les comédiens principaux. Maude Guérin brille par son intensité dans chacun de ses rôles, et celui de Carmen ne fait pas exception. Sa présence en scène illumine la Main de René Richard Cyr presque autant que le mur de néon à l’arrière-scène. Elle incarne avec fougue toute la flamme du personnage, son amour pour les exclus qui composent son public, et l’immense espoir qui la pousse à défier son patron et amant, Maurice, superbement interprété par Normand D’Amour. France Castel livre également une solide performance dans la peau de Gloria, l’ancienne étoile de la Main, à présent rongée par la jalousie. Sa chanson La dignité distille d’ailleurs quelques frissons. Quant à  Benoît McGinnis, il ne dispose malheureusement pas d’assez de temps en scène pour réellement faire sentir l’ombre menaçante de son Tooth Pick.

Le chant de sainte Carmen de la Main ne manque ni de souffle ni de rythme, ni même de talents : les chansons sont pour la majorité fortes et touchantes, et la distribution s’éclate visiblement en scène. Cette nouvelle production du duo Cyr-Bélanger est en fait un excellent spectacle, mais la petite étincelle qui enflammait Belles-Sœurs ne brûle pas aussi fort pour la faune bigarrée de la Main et la sacrifiée Carmen.

06-05-2013