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MONTRÉAL
Du 13 au 16 juin 2017, 20h, 17 juin 15h et 20h, 25 juin 20h
Du 19 septembre au 14 octobre 2017
Supplémentaires du 15 au 22 octobre 2017, 20h

QUÉBEC
29, 30 et 31 mars 2018

Après le très acclamé Chant de Sainte Carmen de la Main, les FrancoFolies de Montréal en collaboration avec le Théâtre du Nouveau Monde et Spectra Musique sont heureuses d’annoncer la re-création de la mythique comédie musicale de Michel Tremblay et François Dompierre dans le cadre de la 29e édition du festival. Six représentations sont d’ores et déjà prévues au programme, avant d’ouvrir avec éclat, en septembre, la saison 2017-2018 du TNM.

À l’été 1970, au Jardin des Étoiles de Terre des Hommes, est créée la comédie musicale Demain matin, Montréal m’attend. Ce spectacle signé Michel Tremblay et François Dompierre connaît sa version définitive en mars 1972 au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. En 1995, Denise Filiatrault, qui incarnait Lola Lee à la naissance de cette œuvre, offre une nouvelle mise en scène. Et voilà que 45 ans après la création, alors que la métropole s’apprête à fêter son 375e anniversaire et l’Expo 67, son 50e anniversaire, les mots de Michel Tremblay et la musique de François Dompierre renaissent afin de célébrer le Montréal des années 60 : une époque où la vie de cabaret battait son plein, où une culture s’affranchissait, se décomplexant de sa langue, délaissant les exotismes sud-américains et assumant avec panache et sans-gêne son métissage issu de France et d’Amérique.

Durant deux heures, ce spectacle haut en couleur nous invite à suivre Louise Tétrault, une jeune serveuse qui quitte son village de Saint-Martin afin de venir faire carrière dans le merveilleux monde du show-business montréalais. L’y attend une faune bigarrée, folle et avide, dont sa sœur Rita Tétrault alias Lola Lee, vedette de revue, Édouard alias la Duchesse, tonitruant travesti, Betty Bird, tenancière de bordel d’un Red Light bientôt disparu et Marcel-Gérard, journaliste potineux peroxydé.

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Texte Michel Tremblay
Adaptation et mise en scène René Richard Cyr
Musique François Dompierre
Avec Geneviève Alarie, Hélène Bourgeois Leclerc, Kathleen Fortin, Michelle Labonté, Christian Laporte, Marie-Andrée Lemieux, Benoît McGinnis, Laurent Paquin

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Spectacle d’ouverture de la saison automnale du TNM, cette nouvelle version de Demain matin, Montréal m’attend poursuit les célébrations du 375e de Montréal en plus de souligner les 75 ans de son auteur. Revisitée pour la troisième fois, cette pièce musicale de Tremblay met toujours en scène Louise Thériault, une jeune chanteuse qui, après avoir gagné un concours de chant, débarque en ville pour y faire carrière. Néanmoins, cette fois, c’est René Richard Cyr qui en signe l’adaptation et la mise en scène. Déjà habitué au style de Tremblay, ce dernier ne se gêne pas pour intégrer des passages d’autres pièces de l’auteur afin de bonifier un texte qui commence à dater.

C’est dans un Montréal coloré que le spectacle se situe. Les concurrents du concours de talent de Saint-Martin défilent avec leurs costumes qui attirent automatiquement le regard. Un véritable souci de personnaliser chaque candidat est observé. Lors de l’annonce du triomphe de Louise Thériault, la présence de cinq musiciens en arrière-scène est dévoilée permettant au public d’identifier la source de cette ambiance agréable qui les accompagne depuis le début. Suggérant tantôt une atmosphère de fête des plus plaisantes, tantôt une ambiance propice à la confidence, ceux-ci, sous la direction de Chris Barillaro qui a tenu à apporter sa couleur tout en demeurant fidèle au travail de François Dompierre, sont de véritables vecteurs d’émotions fortes auxquels l’interprétation sentie des comédiens s’agence de belle façon.

Qu’il s’agisse d’Hélène Bourgeois-Leclerc ou de Marie-Andrée Lemieux, dont c’est la première expérience au TNM, les deux actrices se dévoilent sans pudeur engendrant souvent un rire soutenu dans l’assistance. Du côté des hommes, la Duchesse de Laurent Paquin est une belle surprise. Sous son allure convaincante de travesti, il cache un homme malheureux et déchu qui, grâce à son authenticité marquante, attire l’empathie de tous. Bien sûr, la performance de Benoît McGinnis ne laisse personne indifférent. Se donnant toujours aux spectateurs avec une intensité remarquable, il incarne un journaliste culturel qui n’est pas sans rappeler un certain Michel Girouard dont la référence au petit chien de ce dernier ne trompe pas, tout comme son style bien à lui. D’ailleurs, contrebalançant avec le texte plus sombre de Tremblay au grand plaisir des yeux, le travail de Judy Jonker aux costumes et l’éclairage d’Erwann Bernard méritent d’être soulignés. Et les chorégraphies de Sylvain Émard n’y sont que plus divertissantes ! La conception vidéo de Félix Fradret-Faguy, malgré le peu d’incidence sur la perception du spectacle en fin de course, semble être un beau clin d’œil à l’avancement technologique de l’image télévisuelle qui s’est popularisée à cette période.

Soulignons la fabuleuse mise en scène de René Richard Cyr qui se démarque de ses prédécesseurs faisant évoluer ses acteurs, danseurs et chanteurs dans un espace scénique épuré où tout paraît aisément malléable et où les quelques petites fausses notes vocales pleinement assumées sont acceptées comme dans un rêve. Généreux, le metteur en scène laisse à chacun le loisir de profiter d’un moment de gloire qui ponctue la pièce de moments forts touchants. Même s’il aurait été apprécié, parfois, de ne voir que le personnage concerné à certains de ces moments, il est clair que la présence quasi constante du chœur traduisait cette absence de vie privée dans tout métier des arts du spectacle. Bref, le Demain matin, Montréal m’attend de 2017 est une production de théâtre musical qui réunit bien plus que des chansons et de la danse. Dans un spectacle où sont reniées toute perfection et sophistication au profit d’une profonde réalité, un matin ensoleillé de vibrantes prouesses collectives et individuelles attend ceux qui oseront s’aventurer dans le quartier des spectacles de Montréal !

22-09-2017

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